ROME, Vendredi 27 Novembre 2009 (ZENIT.org) – Fratern Masawe, modérateur du JESAM (Jesuit Superiors of Africa and Madagascar), a invité à ne « pas avoir peur », à ne pas « être découragés par l’étendue des problèmes qui frappent notre continent, parmi lesquels le VIH et le SIDA ». « Cela fait partie de la vie, et cela le restera pour un long temps à venir. En tant que grande famille, nous faisons face aux défis avec confiance ».
Le modérateur des jésuites d’Afrique et de Madagascar a adressé un message aux jésuites à l’occasion de Journée Mondiale de lutte contre le SIDA, qui sera célébrée le 1 décembre prochain.
Dans ce message, il évoque le récent synode pour l’Afrique qui s’est déroulé au Vatican (octobre 2009), soulignant l’importance d’une « approche » et d’une « réponse globales de la part de l’Église » aux problèmes du VIH/SIDA.
« Ni bonne, ni mauvaise, la sexualité en Afrique a toujours été considérée comme moralement neutre, comme faisant partie de la vie », a-t-il expliqué. « A l’image du feu qui, maîtrisé, peut vraiment être utile à la préparation des repas, mais qui, s’il n’est pas sous contrôle, peut également brûler le toit et l’ensemble de la maison ».
« La conception que l’Église a de la sexualité est souvent méprisée car considérée comme rigide, irréaliste et moraliste », a ajouté Fratern Masawe. « Certains pensent que le feu devrait pouvoir faire rage librement, sans être maîtrisé, même face au SIDA ». « C’est peut être un message séduisant pour les jeunes membres de notre famille qui viennent à peine de découvrir leur sexualité, et pour leurs aînés aussi ».
En réalité, a poursuivi le modérateur jésuite, « beaucoup cherchent des conseils pour vivre sainement ». « L’abstinence et la fidélité ne sont pas seulement les meilleures façons d’éviter le VIH et de maîtriser le SIDA, mais c’est également la voie sûre vers un accomplissement réel et personnel », a-t-il expliqué.
Fratern Masawe a expliqué l’importance que l’Eglise « prenne ouvertement (le) parti » de ceux qui « souhaitent rester abstinents avant le mariage », qu’elle « les forme et prenne soin d’eux au niveau pastoral ».
Citant le Synode, il a aussi souhaité que « les couples vivant avec un conjoint infecté » méritent « un soutien pastoral qui les aide à s’informer et à former leurs consciences, afin qu’ils choisissent ce qui est juste, en toute responsabilité pour le plus grand bien de l’un et l’autre, de leur union et de leur famille ».
Il a enfin rappelé les causes (autre que la sexualité) qui favorisent la propagation du SIDA. « Il y a des milliers de gens par exemple qui sont infectés en raison de la pauvreté ou de la faim, de la guerre ou des déplacements forcés, de la violence domestique ou du commerce du sexe ». « Tous ceux qui désirent comprendre l’impact du VIH-SIDA sur la vie doivent prendre en considération l’économie, la politique, la société et la culture, ainsi que les aspects ayant directement trait à la personne et à la famille », a-t-il souligné.
« L’objectif est de vivre comme une famille : de respecter la dignité et la vie de chacun, de se montrer solidaire des personnes dans le besoin », a-t-il conclu.