ROME, Jeudi 26 novembre 2009 (ZENIT.org) – Le Saint-Siège demande de ne pas « criminaliser les immigrés en situation irrégulière », rappelle Mgr Tomasi aujourd’hui au micro de Radio Vatican. Il dénonce les risques « d’exploitation » et appelle à la régularisation de qui a un emploi.
Mgr Silvano Maria Tomasi, observateur permanent du Saint-Siège à l’ONU à Genève, est intervenu hier à la 98e session du Conseil de l’Organisation internationale des Migrations (OIM).
Mgr Tomasi a invité les Etats à développer une stratégie globale qui protège les droits des migrants.
Le représentant du Sait-Siège a relevé les signaux positifs qui, de ce point de vue, arrivent des Etats-Unis, et il a souhaité que l’on arrive à éliminer les préjugés vis-à-vis des immigrés.
Mgr Tomasi a souligné les principales préoccupations du Saint-Siège à propos du phénomène de l’immigration irrégulière, chiffres à l’appui : « Ce qui impressionne, c’est qu’il s’agit d’une tranche d’humanité qui se trouve dans une situation d’irrégularité administrative : entre 30 et 40 millions de personnes, donc entre 15 et 20 % des 214 millions des émigrés reconnus des Nations Unies dans le monde d’aujourd’hui ».
« Devant ce nombre immense de personnes, la préoccupation de l’Eglise est que, n’ayant pas une position légalement reconnue, ces personnes sont exposées à des abus, à l’exploitation », a fait observer Mgr Tomasi. « Devant cette réalité énorme, surtout les pays qui veulent faire avancer la démocratie, ne peuvent pas ignorer ce phénomène », a-t-il ajouté.
Et à propos de l’immigration clandestine, Mgr Tomasi fait observer tout d’abord que l’attraction de l’emploi « déclenche ces flux irréguliers vers les pays, pas seulement occidentaux, mais c’est désormais un phénomène global, il est donc raisonnable – dans l’intérêt un peu de tous – de créer des canaux réguliers de mouvements, de façon à ce que les petites et moyennes entreprises, qui embauchent habituellement ces personnes parce qu’elles en retirent un bénéfice économique, puissent régulariser cette présence, y compris par l’Etat, avec des concessions de certains avantages qui favorisent la régularisation ».
« Le risque d’exploitation, le risque d’abus serait éliminé, a ensuite insisté Mgr Tomasi, s’il existait une coordination plus efficace de la part des Etats concernés avec les Etats d’origine, de transit et d’arrivée. Et surtout, il faut que s’ouvrent des canaux réguliers et que l’on tienne compte que la personne qui vient travailler n’est pas « illégale », parce qu’ils travaillent à des postes de travail qui sont parfaitement légaux. Mais c’est le système, les canaux de passage qui rendent ce problème difficile à traiter, et met les personnes en situation d’irrégularité ».
Anita S. Bourdin