Mgr Di Falco Léandri invite l'Eglise à « diversifier son offre » sur internet

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ROME, Jeudi 12 novembre 2009 (ZENIT.org) – C’est depuis l’ancienne salle du synode des évêques, en plein coeur du Vatican, que Mgr Jean-Michel Di Falco Léandri a ouvert cet après-midi les débats du Comité épiscopal européen pour les médias sur le thème « La culture d’internet et la communication de l’Eglise ». Un discours inaugural qui s’est voulu une impulsion forte pour l’Eglise vers internet.

S’il est parti des problèmes de communication autour des trois évènements de l’hiver et du printemps dernier, qui ont été jugés « emblématiques de la manière dont l’Eglise institutionnelle communique et dont les internautes – chrétiens ou non – réagissent », l’évêque de Gap et d’Embrun a poursuivi en relevant le fait qu’internet modifie la société « et ne peut pas ne pas transformer l’Eglise » ; il citait entre autres « l’émergence de la Web Generation », « la place de la religion sur le marché internet, les manières d’y proclamer l’Evangile et d’y être Eglise ».

L’Eglise doit donc faire face à cette « révolution copernicienne » en prenant acte de la culture d’internet, en apprenant les langages utilisés par les jeunes, à l’image d’un missionnaire qui apprend la langue du pays dans lequel il est envoyé. Si le vocabulaire et la grammaire de la culture numérique sont en constante évolution, et semblent parfois superficiels à certains, l’Eglise, a rappelé Mgr Di Falco-Léandri, a su au cours de son histoire « exprimer sa foi de manière concise et percutante ». « Qu’il suffise de citer la proclamation du kérygme dans les Actes des Apôtres », ajoutait-il en guise d’exemple.

Face aux délégués nationaux à la communication des Conférences épiscopales européennes, il a également insisté sur l’attention au monde que permettent ces nouvelles technologies. En effet, l’Eglise « a une Parole, un message d’amour à proclamer, mais elle se doit aussi d’écouter, et Internet est une formidable chambre d’écho de la vie du monde ». Pour étayer son propos, il a comparé les sites évangélistes aux sites catholiques, notant que si les premiers offraient cette écoute, les sites catholiques ressemblent souvent, au premier regard, à un « système » qui « fait davantage écran que courroie de transmission, n’ayant pas pour lui la souplesse de l’amour ». Appelant les religieux à se former et à se laisser aider par des laïcs compétents, le président du Conseil pour la communication de la Conférence des évêques de France, a incité à retrouver l’intuition de l’Action catholique en ce qui concerne l’évangélisation sur et par internet.

En ce sens, l’Eglise « se doit de diversifier son offre » et « d’avoir le souci de continuer à être là où sont les gens, là où le monde change », ce qui implique par exemple de se rendre « sur YouTube, My Space, Facebook et autres ». Pour Mgr di Falco Léandri, en effet, « ce ne sont pas les jeunes qui ne viennent plus vers l’Eglise, c’est l’Eglise qui est loin de leur monde ». Car si internet est une vitrine, qui « donne à voir ce que l’on est », la question du témoignage se pose fortement en ce qui concerne la présence de l’Eglise sur le réseau mondial. Pour l’évêque, « un site internet chrétien doit s’occuper du monde et non se couper du monde », afin de devenir « un éveilleur de consciences en misant sur l’attrait de tout homme à la bonté, à la vérité, à la beauté ». Et il décrit le site internet idéal comme « ouvert au dialogue et au débat tout en montrant qu’il ne transigera pas avec certains principes fondamentaux ».

Citant l’exhortation apostolique Evangelii Nuntiandi du pape Paul VI, l’évêque de Gap invite par conséquent l’Eglise à s’investir dans ce monde numérique pour laisser l’Evangile bouleverser « les critères de jugement, les valeurs déterminantes, les points d’intérêts, les lignes de pensée, les sources inspiratrices et les modèles de vie de l’humanité qui sont en contraste avec la Parole de Dieu et le dessein de salut ». Et pour affirmer encore l’importance de cette dimension du témoignage chrétien sur internet, Mgr Di Falco Léandri a conclu en expliquant que « tout comme la croix a son montant vertical et horizontal, ainsi doit être notre évangélisation sur la toile : horizontale par son étendue, verticale par sa profondeur et sa qualité ».

Stéphane Lemessin

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ZENIT Staff

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