ROME, Jeudi 12 Novembre 2009 (ZENIT.org) – « L’objectif ultime des Nations unies pour la compréhension et la coopération interreligieuse est de savoir engager les Etats et toutes les parties de la société humaine à reconnaître, respecter et encourager la dignité et les droits de chaque personne et de chaque communauté dans le monde ».
C’est le message lancé mardi 10 novembre à New York par Mgr Celestino Migliore, observateur permanent du Saint-Siège aux Nations unies, lors de la 64e session de l’Assemblée générale de l’organisme sur l’item 49 « Culture de paix ».
Le haut prélat a commencé son discours en rappelant que la question de la religion et la contribution des religions à la paix et au développement est devenue ces dernières années « urgente et inévitable », obtenant donc une nouvelle visibilité aux Nations unies.
« Il y a un siècle et demi, au début de la révolution industrielle, la religion était décrite comme ‘l’opium des peuples’ ; aujourd’hui, dans le contexte de la mondialisation, elle est de plus en plus considérée comme la ‘vitamine des pauvres’ ».
La « contribution unique » des religions et le dialogue et la coopération entre elles se situent « dans leur raison d’être », qui est de servir la dimension spirituelle et transcendantale de la nature humaine, a-t-il expliqué.
De la même manière, les religions tendent à « soulager l’esprit humain, défendre la vie, renforcer le faible, traduire les idéaux en actions, purifier les institutions, contribuer à résoudre des inégalités économiques et non-économiques, inspirer les leaders à aller au-delà de l’appel normal au devoir, permettre aux populations d’atteindre une réalisation plus pleine de leur potentiel naturel et dépasser des situations de conflit à travers la réconciliation, les processus de paix et la guérison de la mémoire blessée par l’injustice ».
Mgr Migliore a donc rappelé que tout le monde sait comment, au cours de l’histoire, des individus et des leaders ont « manipulé la religion » et comment les mouvements idéologiques ont considéré les différences religieuses comme « une opportunité pour recueillir un soutien à sa propre cause ».
Récemment, « la manipulation et l’utilisation incorrecte de la religion à des buts politiques a donné vie à des débats et des délibérés des Nations unies sur ce thème, le mettant dans le contexte des droits de l’homme ».
Dans ce panorama, le prélat a rappelé le « profond » besoin « d’une vision cohérente et d’une approche appropriée » à ce phénomène.
C’est pourquoi Mgr Migliore a voulu offrir certaines considérations pour contribuer à « une interaction adaptée et efficace de la religion et des religions, avec les objectifs et les activités des Nations unies ».
Comme l’a rappelé Mgr Migliore, « le dialogue interreligieux destiné à enquêter sur les bases théologiques et spirituelles des différentes religions en vue d’une compréhension et d’une coopération réciproque est en train de devenir de plus en plus impératif ».
Un dialogue théologique et spirituel qui doit être conduit « entre et par des croyants », adoptant « une méthodologie adaptée » et offrant « un préambule et une base indispensables pour une culture plus grande du dialogue et de la coopération que plusieurs institutions académiques, politiques, économiques et internationales ont lancé ces dernières années ».
Dans ce contexte, a-t-il conclu, la responsabilité « spécifique et primaire » des Nations unies concernant la religion est de « débattre et aider les Etats à assurer pleinement, à tous niveaux, le droit à la liberté religieuse ». Comme l’affirment de nombreux documents de l’ONU qui incluent « le plein respect et la promotion non seulement de la fondamentale liberté de conscience, mais aussi de l’expression et de la pratique de la religion de chacun, sans restriction ».
Roberta Sciamplicotti