Philippines : Négociations directes pour libérer le missionnaire

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Favoriser les solutions non-violentes

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ROME, Mercredi 4 novembre 2009 (ZENIT.org) – L’heure est aux « négociations directes pour libérer le missionnaire enlevé », indique le Supérieur régional des missionnaires de San Colomban, à propos du rapt du Père Sinnot. Il réaffirme, dans les colonnes de Fides, que l’Église ne paiera aucune rançon » (cf. aussi « Eglises d’Asie », in Zenit du 27 octobre 2009) mais qu’elle favorise les solutions non-violentes.

« Après la vidéo qui nous a montré le Père Sinnot vivant, même s’il semblait éprouvé et fatigué, il est temps que commencent des négociations directes avec les ravisseurs. Nous leur demandons de maintenir ouverts les contacts établis et de proposer des rencontres pour la libération du missionnaire. Mais l’Église, comme l’a confirmé l’évêque des Philippines, ne paiera aucune rançon. Le même Père Sinnot y serait contraire et dirait ; donnez cet argent aux pauvres » : c’est ce qu’a déclaré dans un colloque avec l’agence vaticane Fides, le Père Patrick O’Donoghue, supérieur régional des Missionnaires de San Colombano, dans les Philippines, en parlant de l’affaire de l’enlèvement du Père Michael Sinnot, de la même congrégation, survenu le 11 octobre à Pagadian.

« Nous sommes préoccupés pour la santé du Père Sinnot, étant donné que lui-même a dit avoir avec lui quelques médicaments, mais non pas tout ce qui lui est nécessaire. Nous sommes heureux qu’il soit vivant et que ce soit ouvert un moyen de communication. Maintenant, c’est le moment de la compassion, nous implorons les ravisseurs de considérer quel homme ils ont pris, et d’avoir compassion de lui. Nous savons que Dieu a le pouvoir de changer les cœurs, nous espérons que cela se produise et que le Père Sinnot revienne vite parmi nous », a continué le Père O’Donoghue.

« Naturellement, la politique de l’Église et du gouvernement ne peut être que celle de refuser toute forme de rançon. C’est l’unique manière pour décourager les enlèvements et mettre fin au cercle vicieux des enlèvements qui infestent les Philippines du Sud. Nous sommes certains que le Père Sinnot est d’accord, même si sa vie est en jeu. Si nos cédons, nous perdons notre identité de missionnaires et d’annonceurs de l’Évangile, pour nous transformer en commerçant de vie humaine », fait observer le missionnaire.

Le Père Gilbert Hingone, porte-parole du diocèse de Pagadian insiste sur une intervention non-violente : « Décider clairement de ne pas payer de rançon est un choix difficile, qui pourrait mettre en danger la vie de l’otage, mais c’est l’unique possible. C’est la seule manière pour faire cesser cette absurde spirale de violence. Nous ferons tout pour tenter de sauver le Père Sinnot. Des négociations vont être mises en place, mais on ne parlera pas de rançon. Tout est dans les mains de l’Unité de Crise, qui suit l’affaire et qui a reçu la vidéo du Père Sinnot. Actuellement, les militaires sont en train de mettre une certaine pression sur les ravisseurs et la zone où ils se trouvent est encerclée. Le chemin des négociations et des tractations non violentes est celui qui est privilégié, et une opération militaire de sauvetage, même si elle est promue par certains hommes politiques, reste l’unique et extrême solution ».

Sur l’implication du Front Moro islamique de Libération (« Moro Islamic Liberation Front », MILF) dans les efforts pour la libération, le Père Hingone exprime de sérieux doutes : « Nous croyons que cette affaire pourrait se compliquer, si plusieurs interviennent. Il est préférable de laisser tout dans les mains de l’Unité de Crise ». Durant les jours derniers, le MILF s’est proposé de faire la médiation, étant donné que la nouvelle s’était diffusée selon laquelle la bande de ravisseurs serait constituée de guérilléros hors-la-loi de leur mouvement ».

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ZENIT Staff

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