ROME, Vendredi 30 octobre 2009 (ZENIT.org) – La 11e réunion de la Commission conjointe internationale pour le dialogue théologique entre l’Eglise catholique et l’Eglise orthodoxe, qui s’est déroulée à Paphos (Chypre) du 16 au 23 octobre sur le thème « Le rôle de l’évêque de Rome dans la communion de l’Eglise au premier millénaire », a permis d’accomplir « de petits pas en avant dans la bonne direction ».
C’est ce qu’a affirmé le cardinal Walter Kasper, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens et co-président de la Commission. Au micro de Radio Vatican, il a notamment souligné que les « pas sont petits et lents », parce que le thème de la discussion est « une question très, très complexe, un thème qui comporte une charge émotive depuis des siècles ».
« Mais ce qui est très important, c’est que malgré les manifestations opposées de certains intervenants, surtout de l’Eglise de Grèce, tous les représentants orthodoxes sont décidés et déterminés à poursuivre le dialogue », a-t-il observé.
« Les relations entre les membres catholiques et orthodoxes de la Commission ont été très bonnes, amicales, sereines », a-t-il ajouté, annonçant avec satisfaction que le groupe se rencontrera l’année prochaine à Vienne pour poursuivre le dialogue.
Pour sa part, le métropolite de Pergame, Ioannis Zizioulas, co-président de la Commission pour la partie orthodoxe, a déclaré que « la question du primat est un problème ecclésiologique », et vue que l’ecclésiologie fait partie de la dogmatique, c’est « une question de foi ».
« D’autres expériences de dialogue théologique, avec les préchalcédoniens et les vétéro-catholiques par exemple, nous montre qu’une entente sur d’autres questions dogmatiques ne sert à rien s’il n’y a pas de concordance sur les fondements de l’ecclésiologie », a-t-il expliqué dans une interview à l’agence de presse Apa-Apm rapportée par L’Osservatore Romano.
Dans les relations entre orthodoxes et catholiques, la question du primat « a joué un rôle des plus tragiques » et « a créé des problèmes plus importants (croisades, uniatisme) », a-t-il admis en soulignant que « le caractère conciliaire est une condition préliminaire du primat ».
Face aux accusations de certains milieux orthodoxes de « fléchissement » vis-à-vis de l’Eglise catholique pour le simple fait de mener un dialogue constructif, le métropolite a observé qu’il est « injuste et faux » de se dresser contre le patriarcat œcuménique parce que « le dialogue se déroule grâce à la décision unanime de toutes les Eglises orthodoxes ».
Le dialogue théologique entre l’Eglise orthodoxe et l’Eglise catholique, a-t-il rappelé, est le plus important entre tous ceux entrepris officiellement par l’Eglise orthodoxe avec les hétérodoxes « mais il est aussi plus tourmenté dans certaines situations ».
Ioannis Zizioulas a donc exhorté à « travailler sans relâche en direction de la foi qui nous a été transmise pour accomplir la prière quotidienne ‘en vue de l’union de tous’ », observant que « si nous le faisons ou ne le faisons pas au détriment de la foi de nos Pères, nous sommes redevables devant Dieu ».
20 délégués catholiques – avec quelques absents à cause des engagements du synode des évêques pour l’Afrique ou pour des raisons de santé – ont participé à cette rencontre de Paphos, ainsi que 24 délégués représentants toutes les Eglises orthodoxes, hormis le patriarcat de Bulgarie.
Le cardinal Christoph Schönborn, archevêque de Vienne, accueillera la prochaine rencontre qui se déroulera dans la capitale autrichienne du 20 au 27 septembre 2010.