ROME, Vendredi 11 septembre 2009 (ZENIT.org) - « Chrétiens et Musulmans : ensemble pour vaincre la pauvreté », c'est le thème du message adressé aux musulmans du monde à l'occasion de la fête de l'« ‘Id al-Fitr » - qui conclut le mois du Ramadan, par le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, et Mgr Luigi Celata, secrétaire du même dicastère.

Le message met l'accent sur le souci commun de la personne humaine : « La personne humaine en situation d'indigence est incontestablement au cœur de préceptes qu'à divers titres, nous chérissons. L'attention, la compassion et l'aide que tous, frères et sœurs en humanité, nous pouvons offrir à celui qui est pauvre pour lui redonner sa place dans la société des hommes est une preuve vivante de l'Amour du Très-Haut, puisque c'est l'homme comme tel qu'Il nous appelle à aimer et à aider, sans distinction d'appartenance ».

« Le pauvre nous interpelle, nous défie, mais surtout il nous invite à collaborer pour une noble cause : celle de vaincre sa pauvreté ! », invite le message.

Les effets de la pauvreté sont analysés : « La pauvreté humilie et qu'elle engendre des souffrances intolérables ; elles sont souvent source d'isolement, de colère, voire de haine et de désir de vengeance ».

Elle peut même pousser à l'extrémisme : « Ceci pourrait pousser à des actions d'hostilité par tous les moyens à disposition, cherchant à les justifier même par des considérations d'ordre religieux : s'emparer, au nom d'une prétendue « justice divine », de la richesse de l'autre, y compris de sa paix et de sa sécurité ».

Le message souligne le lien entre paix et lutte contre la pauvreté en disant : « Repousser les phénomènes d'extrémisme et de violence implique nécessairement la lutte contre la pauvreté à travers la promotion d'un développement humain intégral ».

Concrètement, continue le message la pauvreté a pour visage « la faim, le manque d'eau potable, la pénurie de soins médicaux et de logements adéquats, la carence de systèmes éducatifs et culturels, l'analphabétisme » ainsi que « des nouvelles formes de pauvreté « par exemple dans les sociétés riches et avancées, ...des phénomènes de marginalisation, de pauvreté relationnelle, morale et spirituelle ».

Mais le message rappelle aussi la recommandation d'adopter « un style de vie simple et essentiel qui évite le gaspillage et respecte l'environnement et tous les biens de la Création », « celle de la frugalité et du jeûne », une pauvreté qui « prédispose à sortir de nous-mêmes et dilate le cœur ».

« Nous partageons la vocation à construire une seule famille humaine dans laquelle tous - individus, peuples et nations - règlent leurs comportements sur les principes de fraternité et de responsabilité », fait observer le message.

Or, s'il s'agit d'un « phénomène complexe » l'origine de la pauvreté cependant est à chercher dans « le manque de respect de la dignité innée de la personne humaine » et appelle les croyants «  à une solidarité globale », et de suggérer ce « code éthique commun » évoque par Jean-Paul II le 27 avril 2001 (Adresse à l'Académie Pontificale des Sciences Sociales, n. 4).