ROME, Lundi 31 août 2009 (ZENIT.org). – Face à l’augmentation du nombre de mariages blancs en Espagne, par lesquels certains étrangers cherchent à obtenir la régularisation de leur situation, l’Eglise a redoublé d’efforts pour éviter ces unions et annuler celles qui ont été célébrées.
De nombreux évêchés ont demandé aux prêtres de veiller de manière particulière au respect des règles lors des mariages entre une personne espagnole et une personne étrangère.
« La généralisation du phénomène oblige à être très attentifs et à vérifier l’état civil de ces immigrés qui n’ont pas de domicile ou de résidence stable dans la paroisse où ils vont se marier », signalait l’évêché de Saint-Jacques de Compostelle il y a quelques mois dans un communiqué publié sur le bulletin diocésain
L’Eglise demande aux fiancés qui veulent se marier de fournir un certificat de baptême et des témoignages qui confirment qu’ils respectent les conditions pour se marier, dont le fait d’être célibataire.
Pour le contractant étranger, un certificat de baptême est demandé, qui doit être apporté à l’évêché pour en vérifier l’authenticité ; une procédure difficile à effectuer pour certains pays et dans certaines langues.
En ce sens, l’archevêché de Saint-Jacques de Compostelle soulignait dans son communiqué l’existence de « faux certificats de baptême et de témoignages de célibat ». Autres éléments qui permettent à l’Eglise d’éviter la fraude : la demande d’un certificat d’état civil de la période de résidence en Espagne et un court entretien pour vérifier l’affinité entre les fiancés.
Le concordat entre l’Espagne et le Saint-Siège donne une reconnaissance civile au mariage canonique, et grâce au mariage civil, les délais se réduisent – de dix à un an – pour obtenir la nationalité.
C’est pourquoi certains étrangers en situation illégale se mettent d’accord pour épouser une personne espagnole afin d’obtenir plus rapidement une situation régulière et des avantages économiques.
Il existe aussi des réseaux organisés, sur lesquels la police enquête, qui demandent aux immigrés de fortes sommes d’argent pour organiser un faux mariage et payer en contrepartie le citoyen espagnol. Par ailleurs, la possibilité concédée par la législation espagnole actuelle de divorcer rapidement favorise la perte du respect du contrat matrimonial.
Dans certains cas les fiancés qui se connaissent à peine veulent se marier rapidement et viennent pour la première fois dans une paroisse ou dans un lieu où ils ne résident pas.
Quand les curés remarquent certaines irrégularités, ils refusent d’autoriser la célébration du mariage et demandent aux intéressés de se marier civilement d’abord, a expliqué à ZENIT le délégué à la communication de l’évêché de Gérone, Josep Casellas.
Il est arrivé que des prêtres soient traités de raciste et recoivent des menaces. Malgré nos efforts pour éviter ces fraudes, certaines personnes réussissent à célébrer ces mariages blancs, dont certains sont ensuite découverts par la police ou par l’Eglise. La police interroge les prêtres qui, dans certains cas, ont été accusés dans des procès pour fraudes.
Dans le cadre du droit canonique, un tribunal ecclésiastique mène une enquête interne et, s’il est démontré qu’il ne s’agit pas d’un vrai mariage, il le déclare nul et le communique au registre civil.
« Il ne s’agit pas de sanctionner les immigrés », a expliqué l’archevêché de Saint-Jacques de Compostelle, mais de « défendre la dignité de l’immigré et d’éviter l’extorsion de la part de groupes de pressions ».
Patricia Navas