ROME, Mardi 25 août 2009 (ZENIT.org) - En Guinée-Bissau, le dialogue interreligieux passe aussi par la radio : un missionnaire catholique est invité à parler de l'Évangile sur une radio musulmane et le directeur de celle-ci qui sera à son tour accueilli par une station catholique pour parler de l'islam, rapporte l'agence missionnaire italienne « Misna ».

Cet accord de collaboration vient d'être signé par "Radio Sol Mansi" et la Radio de l'école coranique de Mansoa (Recom), a expliqué à Misna le père Davide Sciocco, missionnaire de l'Institut pontifical des Missions étrangères de Milan (PIME).

L'accord en question comprend "des aspects uniques et importants pour le dialogue interreligieux" dans un pays où les musulmans représentent près de 40% de la population et les chrétiens 12-13%. Les deux stations, dont l'une, fondée en 2001 par le père Sciocco, est nationale et l'autre régionale, ont ainsi officialisé une collaboration qui existait en réalité depuis quelques temps déjà et qui prendra désormais une connotation "hautement symbolique et officielle", commente Misna.

"Je ne sais pas s'il s'agit de la toute première expérience en la matière mais c'est certainement l'une des premières. Je commencerai à chaque émission à partir d'une histoire, d'une explication, pour raconter l'Évangile à un auditoire de non chrétiens. Notre radio fera la même chose en accueillant des programmes de Recom et en confirmant l'espace qu'elle donne à un imam pour expliquer le Coran à un public de non musulmans", ajoute le père Sciocco.

L'objectif est très simple, explique-t-il : "Favoriser et renforcer le dialogue interreligieux qui est déjà très fort dans le pays ; s'ouvrir à des formes de collaboration variées, dont des formes techniques et journalistiques. Si nous voulons vivre tous ensemble, chacun de nous doit connaître parfaitement la religion de l'autre".

De son côté, le directeur de Recom, Abubacar Djaló, observe que la coopération, officialisée par un accord écrit, découle en réalité d'un processus démarré depuis quelques temps, mettant l'accent sur ses étapes fondamentales, comme la participation de leaders musulmans à un séminaire de catéchistes de la mission catholique de Mansoa et le choix de confier à père Sciocco la pose de la première pierre de l'école coranique de Mansoa.

Mais pour le missionnaire du Pime, auquel parviennent des nouvelles de l'Italie, cette expérience représente aussi un message allant dans la direction opposée à celle qu'ont prise les récentes mesures sur la "sécurité" adoptées par le gouvernement italien et certaines attitudes peu enclines au dialogue et au respect réciproque : "Nous proposons une autre forme de cohabitation. C'est cela le message que nous lançons à partir d'un pays qui a certainement de nombreux autres problèmes mais pas celui de la cohabitation pacifique entre les fidèles de religions différentes désireux de se connaître", conclut-il.