ROME, Lundi 24 août 2009 (ZENIT.org). – Les évêques de France mettent en garde contre un faux document antisémite, négationniste et révisionniste.
« Certains évêques, communautés religieuses et médias catholiques ont reçu un document daté du 1er juillet 2009, usurpant la signature du père Patrick Desbois et prétendument sous l’égide du Service national pour les relations avec le judaïsme de la Conférence des évêques de France », indique un communiqué public sur le portail de l’Eglise catholique en France.
Le communiqué annonce des poursuites en justice : « Ce document est un faux. Il contient des propos à caractère antisémite et négationniste. Il a été dénoncé comme tel devant la justice ».
Ce faux est un texte de 28 pages, diffusé auprès d’évêques, d’associations religieuses et de médias catholiques par courriel ou par courrier à partir du 1er juillet, intitulé « L’histoire, la foi et la Shoah à la lumière de Vatican II ».
Le communiqué des évêques catholiques de France est relayé par le quotidien catholique français La Croix et par le site Internet du Conseil représentatif des communautés juives de France (CRIF) qui précise que le Père Patrick Desbois, directeur du Service pour les relations avec le judaïsme de la Conférence des évêques de France (CEF), « a déposé plainte contre X, notamment pour usurpation d’identité, après la diffusion d’un document négationniste qui lui est faussement attribué ».
Son avocat, Patrick Klugman a précisé que la plainte contre X était déposée pour « contestation de crimes contre l’humanité, diffamation raciale et usurpation d’identité ».
Le texte est « ouvertement antisémite et négationniste et il est très habilement rédigé en détournant des textes du Vatican, de façon que la négation de la Shoah soit mise au compte de l’Eglise catholique », a déclaré à l’AFP le P. Desbois. Il dit être encore plus touché dans l’affaire par la mise en cause de l’Eglise catholique que par l’attaque contre sa personne, souligne le CRIF.
Patrick Desbois est un prêtre catholique qui préside également l’association Yahad – In Unum.
Petit-fils d’un prisonnier français du camp de Rawa Ruska (aujourd’hui situé en Ukraine), il mène depuis 2004 avec la structure de Yahad – In Unum des recherches sur les victimes juives de ce qui a été appelé « la Shoah par balles », perpétrée par des Einsatzgruppen en Europe de l’Est.
Il a reçu plusieurs distinctions dans le cadre de ces travaux, en France, aux États-Unis, et en Israël.
Anita S. Bourdin