ROME, Mardi 18 août 2009 (ZENIT.org) – Le pape Benoît XVI a souligné la mission des prêtres à une époque marquée par le relativisme lors de l’audience générale du 5 août dernier, à Castel Gandolfo.
Le pape a consacré sa catéchèse à la biographie du saint curé d’Ars et à ses « méthodes pastorales », en en soulignant sa force « prophétique » pour notre temps.
Le pape indique le remède en ces termes : « C’est seulement s’il est amoureux du Christ que le prêtre pourra enseigner à tous cette union, cette amitié intime avec le divin Maître, qu’il pourra toucher les coeurs des personnes et les ouvrir à l’amour miséricordieux du Seigneur ».
« Loin de réduire la figure de saint Jean-Marie Vianney à un exemple, même admirable, de la spiritualité dévotionnelle du XIX siècle, il est nécessaire au contraire de saisir la force prophétique qui distingue sa personnalité humaine et sacerdotale d’une très grande actualité ».
Le pape a rappelé le contexte historique en disant : « Dans la France post-révolutionnaire qui faisait l’expérience d’une sorte de « dictature du rationalisme » visant à effacer la présence même des prêtres et de l’Eglise dans la société, il vécut, d’abord – pendant sa jeunesse – une clandestinité héroïque en parcourant des kilomètres dans la nuit pour participer à la Messe. Puis – comme prêtre – il se distingua par une créativité pastorale singulière et féconde, en mesure de montrer que le rationalisme, qui régnait alors sans partage, était en réalité loin de satisfaire les authentiques besoins de l’homme et qui, en définitive, n’était pas vivable ».
« Les défis de la société d’aujourd’hui ne sont pas moins difficiles, ils sont même devenus peut-être plus complexes », a fait observer le pape.
Il soulignait en ces termes les caractéristiques de la modernité : « Si à l’époque régnait la « dictature du rationalisme », à l’époque actuelle, on note dans de nombreux milieux, une sorte de « dictature du relativisme ». Elles apparaissent toutes deux comme des réponses inadaptées au juste besoin de l’homme d’utiliser pleinement sa propre raison comme élément distinctif et constitutif de son identité ».
Le pape a renvoyé les deux erreurs dos à dos en en expliquant les limites : « Le rationalisme fut inadapté parce qu’il ne tint pas compte des limites humaines et prétendit élever la seule raison comme mesure de toute chose, en la transformant en déesse; le relativisme contemporain mortifie la raison, parce que, de fait, il en vient à affirmer que l’être humain ne peut rien connaître avec certitude au-delà du domaine scientifique positif. Mais aujourd’hui, comme alors, l’homme « assoiffé de signification et d’accomplissement » va à la recherche constante de réponses exhaustives aux questions de fond qu’il ne cesse de se poser ».
Benoît XVI a souligné l’enseignent du concile Vatican II en citant le décret sur le minsitère et la vie des prêtres, « Presbyterorum Ordinis »: « Les Pères du Concile oecuménique Vatican II avaient bien présents à l’esprit cette « soif de vérité » qui brûle dans le coeur de tout homme, lorsqu’ils affirmèrent que c’est aux prêtres, « comme éducateurs de la foi », qu’il revient de former « une authentique communauté chrétienne » capable de « frayer la route à tous les hommes vers le Christ » et d’exercer « une véritable maternité » à leur égard, en indiquant ou en facilitant à celui qui ne croit pas « un chemin vers le Christ et son Eglise » et « pour réveiller les fidèles, les nourrir, leur donner des forces pour le combat spirituel » (n. 6) ».
Le pape en tire cette conséquence pour la vie du prêtre aujourd’hui: à la base de son engagement pastoral, « le prêtre doit placer une union personnelle intime avec le Christ, qu’il faut cultiver et accroître jour après jour ».
« C’est seulement s’il est amoureux du Christ que le prêtre pourra enseigner à tous cette union, cette amitié intime avec le divin Maître, qu’il pourra toucher les coeurs des personnes et les ouvrir à l’amour miséricordieux du Seigneur. C’est seulement ainsi, par conséquent, qu’il pourra transmettre enthousiasme et vitalité spirituelle aux communautés que le Seigneur lui confie », a insisté el pape, avant d’invoquer l’intercession du saint curé d’Ars et de la Vierge Marie, sous la vocable de Notre Dame des Neiges.
Anita S. Bourdin