ROME, Lundi 17 août 2009 (ZENIT.org). – Les saints montrent le véritable visage de Dieu et de l’homme, a souligné Benoît XVI lors de la prière de l’angélus à Castel Gandolfo, le 9 août 2009.
Le pape a rappelé le martyre, dans les camps nazis, d’Edith Stein, dont c’était le 9 août la fête liturgique, et de Maximilien Kolbe, que l’Eglise catholique fête le 14 août.
Paroles de Benoît XVI avant l’angélus de midi
Chers frères et soeurs!
Comme dimanche dernier, aujourd’hui également, – dans le cadre de l’Année sacerdotale que nous célébrons – nous nous arrêtons pour méditer sur certains saints et saintes que la liturgie rappelle en ces jours. A l’exception de la vierge Claire d’Assise, ardente d’amour divin dans le sacrifice quotidien de la prière et de la vie commune, les autres sont des martyrs, dont deux ont été tués dans le camp de concentration d’Auschwitz: sainte Thérèse Bénédicte de la Croix-Edith Stein qui, née de foi juive et conquise par le Christ à l’âge adulte, devint religieuse carmélite et scella son existence par le martyre; et saint Maximilien Kolbe, fils de la Pologne et de saint François d’Assise, grand apôtre de Marie Immaculée. Nous rencontrerons ensuite d’autres figures splendides de martyrs de l’Eglise de Rome, comme saint Pontien pape, saint Hippolyte prêtre et saint Laurent diacre. Quels merveilleux modèles de sainteté l’Eglise nous propose! Ces saints sont les témoins de la charité qui aime « jusqu’à la fin » et qui ne tient pas compte du mal reçu, mais le combat par le bien (cf. 1 Co 13, 4-8). On peut apprendre d’eux, en particulier les prêtres, l’héroïsme évangélique qui nous pousse, sans rien craindre, à donner la vie pour le salut des âmes. L’amour vainc la mort!
Tous les saints, mais en particulier les martyrs, sont témoins de Dieu, qui est Amour: Deus caritas est. Les camps de concentration nazis, comme tout camp d’extermination, peuvent être considérés comme les symboles extrêmes du mal, de l’enfer, qui se déchaîne sur la terre lorsque l’homme oublie Dieu et se substitue à Lui, lui usurpant le droit de décider de ce qui est bien et de ce qui est mal, de donner la vie et la mort. Malheureusement, ce triste phénomène n’est pas limité aux camps de concentration. Ceux-ci représentent plutôt le point culminant d’une réalité ample et diffuse, dont les limites nous échappent souvent.
Les saints, que j’ai rappelés brièvement, nous font réfléchir sur les divergences profondes qui existent entre l’humanisme athée et l’humanisme chrétien; une antithèse qui traverse toute l’histoire, mais qui à la fin du deuxième millénaire, avec le nihilisme contemporain, est arrivée à un point crucial, comme de grands intellectuels et penseurs l’ont perçu et comme les événements l’ont amplement démontré. D’une part, il y a des philosophies et des idéologies, mais également toujours plus des façons de penser et d’agir, qui exaltent la liberté comme unique principe de l’homme, en alternative à Dieu, et de cette façon transforment l’homme en un dieu, mais c’est un faux dieu, qui fait de l’arbitraire son mode de comportement. D’autre part, nous avons précisément les saints, qui, pratiquant l’Evangile de la charité, rendent raison de leur espérance; ils montrent le véritable visage de Dieu, qui est Amour, et dans le même temps, le visage authentique de l’homme, créé à l’image et ressemblance divine.
Chers frères et soeurs, prions la Vierge Marie, afin qu’elle nous aide tous – en premier lieu les prêtres – à être saints comme ces témoins héroïques de la foi et du dévouement jusqu’au martyre. Telle est l’unique façon d’offrir aux questions humaines et spirituelles, que suscite la crise profonde du monde contemporain, une réponse crédible et exhaustive: celle de la charité dans la vérité.
A l’issue de l’angélus, Benoît XVI s’est adressé aux différents groupes de pèlerins présents. Aux visiteurs de langue française, il a dit:
Je suis heureux, chers pèlerins francophones, de vous accueillir à Castel Gandolfo pour la prière de l’angélus. L’Eglise, en ce dimanche, nous donne de reconnaître dans nos vies que la Bonne Nouvelle est nourriture et libération. Cette Bonne Nouvelle du Christ nous enracine dans la vérité et nous délivre de tout ce qui nous entrave tant au plan spirituel que moral. En suivant l’exemple du saint curé d’Ars, je vous invite à vous laisser transfigurer par l’Eucharistie qui est la source de tout amour. Je vous invite également à prier pour les vocations sacerdotales afin que Dieu donne à notre monde les prêtres dont il a tant besoin pour servir à la prière et à l’Eucharistie. Je demande à Dieu de vous bénir, ainsi que vos familles et vos amis.
Après avoir salué les visiteurs de langues anglaise, allemande, espagnole, polonaise et italienne, le pape a conclu:
Merci pour votre présence. Bon dimanche à tous!
© L’Osservatore Romano – 11 août 2009