ROME, Jeudi 18 juin 2009 (ZENIT.org) - Le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, a invité « les hommes politiques à un examen de conscience, pour prendre le temps de penser à ce que nous avons construit et à reconnaître avec lucidité nos fragilités ».  

Il s'est exprimé le 17 juin, à l'occasion de l'ouverture officielle à Rome de la 4e rencontre des responsables des religions mondiales en vue du sommet du G8, qui se déroulera à L'Aquila (Italie) au mois de juillet prochain. 

Selon ce que rapporte L'Osservatore Romano, le cardinal s'est exprimé sur la finalité de la rencontre, affirmant qu'il « ne s'agit pas de suggérer aux responsables politiques du G8 des solutions techniques sur des thèmes aussi complexes et variés qui seront à l'ordre du jour le mois prochain : l'urgence de l'eau, la sécurité alimentaire, la santé, l'éducation, la paix et la sécurité ».  

« Mais les responsables croient que, au-delà de leurs diversités, ils peuvent parler d'une seule voix et offrir une réflexion originale aux défis du monde d'aujourd'hui », a-t-il affirmé. Pour le cardinal Tauran, il s'agit d'« un monde qui nous apparaît constamment menacé par les violences de certains droits fondamentaux de la personne humaine, le déséquilibre entre riches et pauvres, les maladies, les conflits non résolus, le commerce des armes, la corruption des élites ». 

Face aux inégalités, à la pauvreté croissante et à la violation des droits dans différentes zones géographiques, le président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux a invité « les hommes politiques à un examen de conscience, pour prendre le temps de penser à ce que nous avons construit et reconnaître avec lucidité nos fragilités ».  

Le cardinal s'est aussi exprimé sur la crise économique actuelle et sur la nécessité de repenser des modèles de développement. Pour lui, « quand l'argent est divinisé, les relations humaines se réduisent presque toujours à des relations de marché ». « La propension à consommer toujours plus mène en définitive à un appauvrissement des ressources de la planète et augmente les inégalités », a-t-il dénoncé. « Et quand la finance est une fin en soi, elle génère des perturbations difficiles à contrôler ». 

« Nous avons donc le devoir d'exhorter à la vigilance et de faire appel à un nouveau style de vie, qui impose une certaine sobriété », a ajouté le prélat français. Il s'agit « de respecter la nature et ses ressources, en pensant aux générations futures ; d'apprendre à être plus solidaires ; de mettre l'économie au service de la personne et de considérer le travail non seulement comme un moyen de profit, mais aussi comme une participation à l'œuvre de Dieu ». 

« Face aux difficultés du présent, l'Eglise catholique a fait le choix de l'espérance et de la confiance », a-t-il conclu. « Mais c'est ensemble, chrétiens et fidèles des autres religions, que nous devons aider ceux qui ont la lourde responsabilité de la gestion de la société, en discernant le degré d'humanité de leurs décisions ». 

Marine Soreau

Corée du nord : Appel de la Caritas pour les populations qui souffrent

ROME, Mercredi 17 juin 2009 (ZENIT.org) – Selon la Caritas, pour mettre fin à la situation dramatique que vit la Corée du nord, au lieu d’agir au niveau militaire, il faudrait plutôt penser à soulager les pauvres de leur très grande souffrance.

Les membres de Caritas Internationalis d’ Asie, d’Amérique du Nord et d’Europe, se sont rencontrés la semaine dernière à Pékin (Chine) pour discuter de la situation dans la péninsule coréenne, et des croissantes tensions qui l’affligent.

Un communiqué de Caritas internationalis rappelle que les Nations unies ont imposé des sanctions à la Corée du Nord après que le gouvernement de Pyongyang ait procédé à des tests d’armes nucléaires et affirmé qu’il entendait renforcer son programme d’armements.

Dans ce contexte, la Caritas demande la dénucléarisation de la région pour pouvoir soutenir un développement pacifique.

Aussi encourage-t-elle la mise en œuvre de discussions de paix qui proposent des solutions concrètes pour les Nord-Coréens, déclarant que celles-ci représentent la meilleure manière d’éviter toute escalade qui puisse porter à une action militaire. Elle estime, par la même occasion, que le recours au conflit armé aurait des conséquences dévastatrices pour les pauvres de la Corée du Nord et déstabiliserait la région.

La crise humanitaire en Corée du Nord est de plus en plus grave. Au moins 8,7 millions de personnes (sur une population totale de 23 millions) ont besoin d’une assistance alimentaire, mais peu la reçoivent et les aides subiront d’autres coupes par manque de financements. Dans d’autres zones, les infrastructures sanitaires et d’éducation frôlent l’effondrement.