Dans une déclaration signée le 29 mai, ils dénoncent « la présence persistante et inquiétante de groupes armés » dans le pays parmi lesquels les FDLR (Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda) et de « différentes milices congolaises non encore intégrées ». « Ce tableau pourrait se compliquer par l’opération ‘Kimya II’ au Sud Kivu », mettent-ils en garde.
Lancée fin avril, l’opération ‘Kimya II’ aspire à débarrasser le Nord et le Sud-Kivu des combattants des FDLR, mouvement armé rwandais dissident installé dans l’Est du Congo depuis 15 ans.
Les évêques font ainsi part de leur inquiétude concernant « la sécurité, la protection sociale, la relance économique et les mécanismes administratifs régissant les populations congolaises ».« L’insécurité perdure dans les villes, par assassinats, vols, viols et parfois par mutilations, tandis que dans les campagnes règne la désolation : les villages se dépeuplent à la suite de massacres, de pillages des récoltes, d’incendies d’habitations », dénoncent-ils.
Sur le plan politique et administratif, ils évoquent « bien des tâtonnements » sur la route de la démocratie. Ils déplorent ainsi « l’achat des consciences, la corruption et le retour à des méthodes autoritaires », « le musellement croissant de la presse et des médias », « la démission de la société civile, les assassinats sans suite judiciaire » ou encore « le recours à des systèmes de négociations sans fin qui hissent continuellement au pouvoir des rebelles et des criminels de guerre ».
« La crise est réelle » déplorent-ils encore en exhortant les autorités à garantir « le respect de la Constitution, le maintien de la souveraineté et de l’intégrité du territoire, la promotion de la démocratie ».
Les évêques souhaitent aussi aux jeunes de « ne pas céder au désespoir qui les expose à toute sorte de manipulations ».
Ils invitent enfin les chrétiens à vivre « les vertus chrétiennes de la foi, de l’espérance, de la charité, ainsi que les valeurs humaines de la vérité, de la justice, du sens du bien commun, de la solidarité et du respect de la parole donnée ». « La reconstruction de la personne humaine en dépend ». « Celle-ci est une condition indispensable à la reconstruction du pays », affirment-ils avec force.