Technologies de la communication et développement durable, par Mgr Follo 

Intervention à l’UNESCO en avril 2009

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ROME, Mardi 26 mai 2009 (ZENIT.org) – Mgr Follo recommande une « réflexion éthique au sujet des normes de la nouvelle société de l’information ». Une analyse particulièrement pertinente dans le sillage de la Journée mondiale des Communications sociales (24 mai).

Voici le texte intégral de l’intervention de Mgr Francesco Follo, observateur permanent du saint-Siège à l’UNESCO, à Paris, le 23 avril 2009, lors de la 181ème Session du Conseil Exécutif de l’UNESCO, sur le « Point 55 » : « Les technologies de l’information et de la communication au service du développement durable ».

Voici le troisième volet des interventions de Mgr Follo à l’UNESCO en avril dernier. Nous avons publié un premier volet le vendredi 8 mai, intitulé : « L’éducation et le rapprochement des cultures » à l’occasion la préparation de « l’Année internationale du rapprochement des cultures », et le deuxième hier, lundi 25 mai, sous le titre : « L’éducation des jeunes en Afrique ».

Intervention de Mgr Francesco Follo

Monsieur le Président,

Excellences,

Madame, Monsieur,

Le Saint-Siège se réjouit du soutien que l’UNESCO apporte au développement des technologies de l’information et de la communication. En effet, parmi les moyens de communication qui permettent de transmettre au public informations et savoirs, les technologies numériques présentent des atouts déterminants. Le maillage de leurs réseaux se développe rapidement. Il peut progressivement mettre en contact des hommes et des femmes isolés et être ainsi ferment de coopération. En outre, le fonctionnement interactif de ces technologies est susceptible d’offrir des moyens d’expression au plus grand nombre. Cet avantage est de nature à favoriser la bonne circulation des connaissances et l’édification d’une société du savoir inclusive si chère à l’UNESCO, d’autant plus que les jeunes générations, nombreuses dans les pays en voie de développement, font montre d’une réelle connivence avec ces nouveaux médias.

Cette interactivité des technologies numériques peut aussi contribuer à la liberté de réception, d’utilisation et de diffusion de l’information et ainsi favoriser le dialogue entre les peuples, les cultures et les religions. En effet, « la diffusion publique et en temps voulu de faits et d’événements permet à chaque homme d’en avoir une connaissance exhaustive et permanente. Par là même, chacun pour sa part peut concourir efficacement au bien commun et tous ensemble peuvent contribuer plus aisément à la prospérité et au progrès de toute la société » (Concile Vatican II, Décret sur les moyens de communication sociale « Inter mirifica », paragraphe 5.)

Sa Sainteté le Pape Benoît XVI évoquait ainsi récemment « l’extraordinaire potentiel des nouvelles technologies, si elles sont employées pour favoriser la compréhension et la solidarité humaines » (Sa Sainteté Benoît XVI, Message pour la 43ème journée mondiale des communications sociales, 23 janvier 2009). Cependant il attirait aussi l’attention sur l’importance de placer ces technologies « au service de tous les êtres humains et de toutes les communautés, surtout des plus nécessiteux et des plus vulnérables ». Il s’inquiétait également de certains usages de ces technologies portant atteinte à la sérénité du dialogue ou au respect de la personne humaine.

Dans ce contexte, le Saint-Siège salue particulièrement les efforts de l’UNESCO dans le domaine des technologies de l’information et de la communication. Il est particulièrement attentif au souci manifesté dans le document préparatoire au présent Conseil exécutif de susciter une action proche du terrain avec, notamment, des centres multimédia communautaires. Un tel mode opératoire, à taille humaine et respectueux de la diversité culturelle, semble constituer un élément de réponse déterminant au grave problème que pose la fracture numérique.

Le Saint-Siège encourage vivement les actions menées en faveur du développement des infrastructures dans les pays émergeants et surtout de la formation des hommes et des femmes à l’utilisation des technologies de l’information et de la communication. Il est également attentif à ce que cette formation ne se limite pas à une dimension technique, voire professionnelle, mais qu’elle prenne en compte tout l’homme. En effet « lorsque nous nous ouvrons aux autres, nous portons à l’accomplissement nos besoins les plus profonds et devenons davantage pleinement humains ». Cet épanouissement semble devoir être favorisé par une éducation à l’usage des médias numérique, qui aille dans le sens de l’épanouissement de l’individu, du respect de l’autre et du bien commun.

Une telle démarche ne peut aboutir sans une réflexion éthique au sujet des normes de la nouvelle société de l’information. Le Saint-Siège se réjouit donc de l’importance accordée par le document préparatoire à une telle réflexion, qu’il appelle de ses vœux.

Enfin, rappelant que « l’autorité a la charge de défendre et de protéger […] la vraie et juste liberté de l’information, dont la société moderne a absolument besoin pour son progrès » (Sa Sainteté Benoît XVI, Message pour la 43ème journée mondiale des communications sociales, 23 janvier 2009), le Saint-Siège souscrit aux préoccupations de l’UNESCO de combattre les abus et de limiter les monopoles d’informations, tout en favorisant les transferts de connaissances techniques susceptibles d’ouvrir au plus grand nombre l’accès des technologies de l’information et de la communication.

Monsieur le Président,

Excellences,

Madame, Monsieur, je vous remercie de votre attention.

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ZENIT Staff

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