Regina Pacis : Veuillez prier pour moi chaque jour de mon pèlerinage

Benoît XVI se confie aux jeunes, hurlant d’enthousiasme

Share this Entry

ROME, Vendredi 8 mai 2009 (ZENIT.org) – « Veuillez, s’il vous plaît, prier pour moi chaque jour de mon pèlerinage » a demandé le pape aux jeunes et aux handicapés du centre Regina Pacis de Amman.

Après la rencontre du Roi Abdallah II et de la reine Rania à l’aéroport de Amman, la première visite de Benoît XVI est hautement symbolique : il s’est rendu au centre dédié à Notre Dame, reine de la Paix, « Regina Pacis », d’ailleurs situé sur le chemin de l’aéroport à la ville.

L’intuition de Mgr Sayegh

Il s’agit d’une institution catholique inaugurée en avril 2004, pour la rééducation et l’insertion des personnes handicapées, fondée par le vicaire patriarcal pour la Jordanie, Mgr Selim Sayegh. La première pierre a été bénie par Jean-Paul II au stade de Amman le 21 mars 2000.

Le pays est jeune, avec, sur 5,7 millions d’habitants, 53% de moins de 19 ans. Mais 10 % d’entre eux sont porteurs de handicaps. Et le risque d’exclusion sociale est réel.

Mgr Sayegh a ainsi eu l’intuition, en voyant que les familles avaient parfois honte de leurs enfants handicapés et les cachaient, de fonder ce centre pour leur offrir des activités qui pourraient leur apporter des progrès aussi bien au niveau moteur qu’au niveau mental et psychologique.

Solidarité internationale

Le centre offre gratuitement à tous les jeunes handicapés – physiques ou mentaux -, musulmans comme chrétiens, soins, rééducation mais aussi formation professionnelle pour favoriser leur insertion sociale. Il est soutenu par une aide internationale faite d’ONG et d’associations.

Des jeunes bénévoles chrétiens et musulmans travaillent désormais ensemble au centre, qui est sous la responsabilité d’une laïque consacrée. Regina Pacis est aussi devenu un Centre de retraites spirituelles et de différentes sessions pour les jeunes.

A l’arrivée du pape, les jeunes l’ont accueilli par des chants et ils ont acclamé le pape en italien : « Benvenuto Benedetto ! » Les drapeaux du Vatican et de la Jordanie virevoltaient dans le soleil. Lorsque le pape est entré dans la chapelle du centre, les acclamations ont repris : « Be-ne-det-to », scandées par les applaudissements et les acclamations en arabe et dans d’autres langues.

Les personnes handicapées, les bénévoles, les religieuses, le petit monde de la Reine de la Paix était électrisé par ce moment tant attendu : tandis que le pape s’avançait vers l’autel, des mains se tendaient pour embrasser la sienne.

Mais dès que le pape s’est agenouillé pour prier, il a entraîné l’assemblée enthousiaste dans un profond silence d’adoration.

Les forces vives du centre

Le pape a ensuite salué, dans son discours, le Patriarche Fouad Twal, qui l’a accueilli, Mgr Selim Sayegh, « dont l’intuition et le travail pour ce Centre, avec ceux de Sa Béatitude le Patriarche émérite Michel Sabbah, sont aujourd’hui honorés par la bénédiction des nouvelles constructions », les membres du Comité central, les Sœurs comboniennes et « l’équipe dévouée des laïcs en incluant tous ceux qui travaillent dans les nombreux départements et unités de ce Centre » et les jeunes.

Benoît XVI a inscrit son pèlerinage dans le sillage des milliers de pèlerins : « Je peux, à mon tour, satisfaire le désir profond de toucher, de tirer réconfort et de vénérer les lieux où Jésus a vécu, lieux qui ont été sanctifiés par sa présence ».

Mais il a aussi évoqué le sens de la souffrance : « La foi et l’intelligence nous aident à découvrir un horizon au-delà de nous-mêmes et nous permet de nous représenter la vie comme le fait de Dieu. L’amour inconditionnel de Dieu, qui donne vie à chaque être humain, donne un sens et un but à toute vie humaine. C’est un amour sauveur ».

Don de l’unité et de la paix

Le pape a redit qu’il venait pour « prier plus particulièrement pour le don précieux de l’unité et de la paix très spécialement au Moyen-Orient » : « Paix pour chaque personne, pour les parents et les enfants, pour les communautés, paix pour Jérusalem, paix pour la Terre Sainte, pour la région, paix pour la famille humaine tout entière ; la paix durable qui naît de la justice, de l’intégrité et de la compassion, la paix qui surgit de l’humilité, du pardon, et du désir profond de vivre en harmonie les uns avec les autres ».

Aux jeunes, le pape a laissé ce message : « Chers jeunes amis, c’est à vous en particulier que je désire dire, étant au milieu de vous, que c’est de Dieu que je tire ma force. Les épreuves que vous avez subies, votre témoignage de compassion et votre détermination à dépasser les obstacles que vous rencontrez, m’encouragent à croire que la souffrance peut apporter des changements dans le sens du bien ».

Plus humains

« A travers nos propres épreuves, a expliqué le pape, et en étant aux côtés des autres dans leurs luttes, nous entrevoyons l’essence de notre humanité, nous devenons, pour ainsi dire, plus humains ».

« A un autre niveau, nous découvrons que même des cœurs endurcis par le cynisme, l’injustice ou le peu de volonté de pardonner, peuvent toujours être rejoints par Dieu, et qu’ils peuvent toujours être ouverts à une nouvelle manière d’être, à une vision de paix », a-t-il ajouté.

Priez pour mon voyage

Benoît XVI leur a demandé de prier pour lui et pour son voyage : « Je vous exhorte tous à prier chaque jour pour notre monde », a demandé le pape, avant d’ajouter cette autre demande : « Et aujourd’hui, je désire vous demander d’accomplir une tâche spécifique : veuillez, s’il vous plaît, prier pour moi chaque jour de mon pèlerinage ; pour mon renouvellement spirituel personnel dans le Seigneur et pour la conversion des cœurs sur le chemin de pardon et de solidarité que Dieu ouvre afin que mon espérance – votre espérance – pour l’unité et la paix dans le monde porte des fruits abondants ».

« Que Dieu bénisse chacun de vous et vos familles, ainsi que les enseignants, les soignants, les administrateurs et les bienfaiteurs de ce Centre ! Que Notre-Dame, Reine de la Paix, vous protège et vous guide sur le chemin de Son Fils, le Bon Pasteur ! », a conclu Benoît XVI.

Le keffieh et l’Ave

Après ce discours, les jeunes ont salué le pape, et l’audace de l’un d’eux a été saluée par les applaudissements : l’un d’eux a posé sur les épaules du pape un keffieh à filet rouge et blanc.

Le pape s’est attardé avec les personnes handicapées, et à échanger quelques mots, faisant apparaître sur leurs visages et sur le sien la lumière d’un sourire heureux. Une femme en fauteuil lui a offert des fleurs.

L’assemblée continuait de chanter en arabe, avant d’accompagner le départ du pape par l’Ave de Lourdes, dans leur langue.

Benoît XVI a ensuite a gagné la nonciature apostolique, avant de se rendre au palais royal pour une rencontre officielle avec  le roi Abdallah.

Anita S. Bourdin

Share this Entry

ZENIT Staff

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel