ROME, Jeudi 7 mai 2009 (ZENIT.org) – « Vigilance et prière » sont les deux piliers de la mission confiée au corps de la garde suisse pontificale, a souligné mercredi le cardinal Tarcisio Bertone.
Le secrétaire d’Etat a ouvert par une messe, mercredi, en la basilique Saint-Pierre, les célébrations de la journée commémorant le sacrifice des suisses lors de la défense héroïque du pape Clément VII.. Le 6 mai 1527, 147 gardes suisses perdirent la vie lors du sac de Rome par les troupes de Charles Quint.
Comme le veut la tradition, chaque année, le 6 mai, a lieu dans la cour Saint-Damase du Palais apostolique, la prestation de serment des nouvelles recrues dont le nombre s’élève cette année à 32.
La messe a été célébrée en présence, entre autres, du colonel Daniel Rudolf Anring, qui a pris part pour la première fois à la cérémonie en sa qualité de commandant du corps, de celle de l’aumônier des gardes suisses, Mgr Alain Guy de Raemy, des officiers, sous-officiers et de nombreux militaires italiens, suisses et étrangers, des représentants de la conférence épiscopale suisse, ainsi que les familles des jeunes recrues.
« Nous savons tous combien le rôle confié au corps de la garde suisse pontificale est important et délicat », a dit le cardinal Bertone en rappelant ses différentes fonctions : veiller sur la personne du pape, surveiller le palais apostolique et les voies d’accès extérieures de la Cité du Vatican, assurer les services de sécurité et d’honneur lors des cérémonies publiques du Souverain pontife ».
« Votre service, chers amis de la garde suisse pontificale, est un service qualifié et apprécié par tous, qui exige sérieux, dévotion, fidélité et surveillance », a-t-il ajouté.
Le cardinal Bertone a ensuite évoqué les deux caractéristiques fondamentales de la mission du chrétien, et donc des gardes Suisses : « Vigilance et prière ».
« Pour nous, aujourd’hui, dans le rythme frénétique et prenant de la vie moderne, quelle espérance avons-nous de ne pas nous laisser endormir par le chant de tant de sirènes? », s’est-il interrogé.
« La réponse que nous trouvons dans l’Evangile est la même que celle de notre expérience humaine: bien veiller sur ceux qu’on aime, a-t-il dit. C’est d’un amour vigilant qu’il s’agit. C’est ce que nous enseigne la parabole des vierges sages et des vierges folles. Mais notre vigilance à nous doit se manifester avant tout contre le mal, contre le péché, contre le non-amour ».
« Le croyant, a-t-il ensuite poursuivi, est celui qui sait attendre le Seigneur et qui l’attend. Il veille dans la nuit du monde pour faire resplendir, par ses œuvres, la lumière de Dieu ».
Enfin, une exhortation du cardinal aux gardes suisses: « Faites en sorte que votre vie, dépensée dans cette joyeuse vigilance, donne à Jésus de l’espace pour entrer dans vos cœurs, les rendre purs et humbles ».
A la fin de la messe, l’assemblée s’est rendue dans la cour d’honneur de la caserne des gardes suisses pour assister au dépôt d’une couronne de lauriers aux pieds du monument élevés en l’honneur des gardes tombés lors du sac de Rome.
Durant la cérémonie, Mgr Fernando Filoni, substitut de la secrétairerie d’Etat, a remis des médailles aux grands officiers du corps, aux sous-officiers, et aux gardes ayant plusieurs années de service.
Chaque année, la cérémonie de prestation a lieu en présence d’un invité d’honneur représentant un canton suisse, afin de renforcer les liens de la garde avec les diverses régions de la Confédération. Le canton invité cette année était le canton de Zurich.
La garde suisse est formée de 110 hallebardiers et d’un aumônier. C’est au Pape Jules II de la Rovere que l’on doit sa fondation (1503-1513), il y a plus de 500 ans. Impressionné par le courage et la bravoure des mercenaires suisses, il avait demandé à la Diète fédérale une garde de 200 fantassins pour sa protection et la sécurité du palais.
Le premier contingent, conduit par Peter von Hertenstein et le capitaine Kaspar von Silenen, est arrivé à Rome le 22 janvier 1506. Il y a été salué et béni par le pape depuis la loggia de la basilique Saint-Pierre. C’est le plus ancien corps armé encore en fonction.