ROME, Jeudi 7 mai 2009 (ZENIT.org) – A quelques jours de la sortie (13 mai) officielle du nouveau film inspiré du roman de Dan Brown (auteur du Da Vinci Code), Anges et Démons, le quotidien du Saint-Siège a cherché à comprendre les raisons de son succès.
Dans un article diffusé le 7 mai, L’Osservatore Romano évoque un roman (et donc un film) teinté de religion et de mystère, diffusant une « vision simpliste et partielle » de l’Eglise, évitant les « questions profondes ». Un film « plutôt inoffensif », selon l’auteur de l’article.
Evoquant Anges et Démons comme un roman « modeste », L’Osservatore Romano se pose ainsi la question de « comprendre les raisons de tant de succès ». « Sans doute qu’il traite de religion et de mystère, c’est-à-dire de ces thèmes que la culture contemporaine sécularisée, faite de raison et de science, évite toujours avec soin, mais qui restent toujours vivants, même s’ils sont apparemment oubliés dans l’imaginaire contemporain ».
Pour L’Osservatore Romano, il est « incontestable » que le succès du roman est en partie dû aux thèmes abordés : « Le mystère de la vie et de la mort, et donc le sens de notre vie et de notre mort ».
« Mais alors, pourquoi un tel succès ne sourit pas à l’Eglise, qui diffuse le message évangélique avec bien plus de profondeur et d’intelligence ? » « Parce que peu ont le courage de remettre en cause une identité voulue par le politiquement correct d’aujourd’hui, et Dan Brown offre religion et mystère au sein de cet enclos rassurant », explique l’auteur de l’article. « Le mystère qu’il insère dans ses intrigues évite les questions profondes, se limitant à les contourner ».
« Ce second roman (et film) est donc plutôt inoffensif », souligne encore L’Osservatore Romano pour qui les deux romans de Dan Brown abordent « des questions clés pour l’Eglise contemporaine (…) : dans le Da Vinci Code la sexualité, dans Anges et Démons le rapport entre science et foi ».
Dans ces deux romans, « les bons sont toujours les progressistes en faveur du sexe et de la science (…) et les mauvais ceux qui s’opposent au nom de la fidélité à une tradition dure et fermée ».
« Que cette vision simpliste et partielle de l’Eglise ait tant de succès (…) doit faire réfléchir », conclut l’auteur de l’article. « Il serait probablement exagéré de considérer les livres de Dan Brown comme une sonnette d’alarme, mais peut être sont-ils un stimulant pour revoir et ranimer les formes et les moyens médiatiques à travers lesquelles l’Eglise explique ses positions sur les thèmes les plus brûlants d’actualité ».