Jordanie : Mgr Sayegh appelle les islamistes au dialogue

Et à ne pas « boycotter » le voyage du pape

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ROME, Jeudi 7 mai 2009 (ZENIT.org) – L’Eglise catholique latine de Jordanie invite les islamistes au dialogue et à ne pas boycotter la visite du pape.

Benoît XVI est attendu dès demain, 8 mai, à Amman, où il restera jusqu’au 11 mai.

Mgr Selim Sayegh, vicaire patriarcal latin de la capitale jordanienne, Amman, a déclaré, lors d’une conférence de presse de mercredi, 6 mai : les islamistes « sont nos frères » et nous voulons qu’ils « participent à l’accueil du pape en Jordanie ».

Le Royaume de Jordanie compte, rappelons-le, 4% de chrétiens sur 5,8 millions d’habitants.

Mgr Sayegh est engagé de différentes façons dans le dialogue avec l’islam, notamment sur le terrain : il a par exemple favorisé le travail ensemble des jeunes chrétiens et des jeunes musulmans au service des personnes handicapées ou malades au centre Notre Dame « Reine de la Paix » – Regina Pacis – où Benoît XVI doit se rendre et dont parle aujourd’hui le site consacré à la visite du pape www.terrasanta.net .

Le ministre d’Etat pour l’Information Nabil Sharif, a pour sa part déclaré, rapporte l’AFP : « Cette visite est une opportunité pour renforcer la compréhension entre les religions et le dialogue entre les chefs religieux ». Pour lui, la visite de Benoît XVI à la mosquée Al-Hussein d’Amman sera « le signe du respect que porte le pape à l’islam et aux musulmans ».

Zaki Bani Rcheid, secrétaire général du « Front de l’action islamique », a récemment déclaré que le gouvernement jordanien devait faire pression pour que le pape s’excuse d’avoir « mis en colère 1,5 milliard de musulmans dans le monde ».

Se référait-il à la polémique – apaisée – sur le discours incompris de Ratisbonne ? Lors du voyage – réussi – du pape dans sa patrie en septembre 2006, la polémique sur son discours à l’université de Ratisbonne, montée par des media européens, à la suite d’un long développement du pape sur le rapport entre foi et raison, de niveau universitaire élevé, en allemand, avait suscité des protestations musulmanes dans le monde. Jusqu’à ce qu’ils se sentent « manipulés par les media occidentaux », a confié un diplomate à Zenit.

La polémique avait été apaisée par la publication intégrale de la traduction du texte, par les explications du pape lui-même, par une intense activité de communication des diplomates du Vatican.

Une délégation d’une trentaine d’ambassadeurs près le Saint-Siège de pays à majorité musulmane, réunie à Castelgandolfo le 25 septembre 2006 par le cardinal Paul Poupard, alors président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, avait d’ailleurs rencontré le pape Benoît XVI à cette occasion.

Le cardinal Poupard avait rappelé l’invitation faite par Benoît XVI dimanche 17 septembre 2006 à l’angélus « à un dialogue franc et respectueux ». Il avait également cité le discours de Benoît XVI le 20 août 2005 devant la communauté musulmane d’Allemagne, à Cologne : le pape y soulignait que « le dialogue multiculturel et interreligieux n’est pas une option limitée dans le temps ». Il disait combien est nécessaire ce « dialogue entre les cultures et les religions ».

Le voyage du pape en Turquie avait ensuite achevé de dissiper les malentendus.

Le dialogue s’est poursuivi notamment par le Forum catholico-musulman de novembre 2008 à Rome, sur le thème : « Amour de Dieu et amour du prochain ». C’était le premier séminaire réunissant 29 représentants de l’islam et 29 représentants catholiques, organisé par ce Forum, qui est la conséquence de la lettre des 138 personnalités musulmanes, en réponse à l’invitation du pape au dialogue, au lendemain de Ratisbonne. Le nouveau président du dicastère pour le Dialogue interreligieux, le cardinal Jean-Louis Tauran, y voyait alors « un nouveau chapitre dans une longue histoire » de dialogue.

Anita S. Bourdin

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ZENIT Staff

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