ROME, Jeudi 23 avril 2009 (ZENIT.org) – La faculté de Sciences sociales de l’Université Grégorienne de Rome a organisé deux journées de séminaire pour réfléchir sur le thème du développement et des valeurs éthiques qui le sous-tendent à travers une conférence internationale qui avait pour thème : « Valeurs éthiques et développement intégral de la personne au temps de la globalisation ».
Dans le cadre du séminaire permanent d’étude « Guiseppe Vedovato » sur l’éthique dans les relations internationales, une centaine de personnes – étudiants, professeurs et personnes de la société civile – se sont réunies jeudi et vendredi pour analyser la question des principes moraux dans le développement.
Dans un contexte marqué par la crise financière mondiale, le père Gianfranco Ghirlanda, s.j., recteur de l’Université Grégorienne, a ouvert les travaux en rappelant l’importance de l’éthique pour toute société. Ce qu’a également relevé Giuseppe Vedovato, sénateur et président honoraire de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, âgé de 97 ans, qui a insisté sur les nouveaux champs qui s’ouvrent aujourd’hui dans ce domaine. Pour le professeur Vedovato, l’état actuel de la recherche « confirme que l’éthique se développe surtout dans les moments où vient à manquer une conception morale des valeurs ». Giuseppe Vedovato applique ce concept aux questions actuelles, en disant que même si « la globalisation financière est très présente en diluant les responsabilités » au niveau politique, la solidarité internationale n’est pas une option pour les Etats. Citant l’encyclique Laborem Exercens du pape Jean Paul II, il rappelle que la mondialisation ne doit pas être uniquement économique, mais également celle de la solidarité. « Dans la phase actuelle de développement, l’Union européenne ne devrait pas oublier qu’elle n’est pas uniquement une organisation internationale classique, mais qu’elle devrait être une communauté de valeurs », ajoute encore le sénateur.
Le cardinal Renato Raffaele Martino, président du Conseil pontifical Justice et Paix, est intervenu pour mettre en lumière l’importance du Bien Commun, auquel l’agir social est lié de manière directe. « La doctrine sociale possède le critère salutaire de ne pas suivre la mode mais la vérité », ce qui n’est pas évident pour un monde ou le bien-être individuel est plus en vogue, a expliqué le prélat. Concrètement, il a expliqué que la négation du respect de la légalité entraîne « l’augmentation de l’insatisfaction, la désagrégation du corps social ». Face à cette situation, « la doctrine sociale de l’Eglise souligne l’urgence de promouvoir la doctrine de la légalité », dont l’éducation est un défi quotidien, auquel doivent contribuer tant les laïcs que les associations et organisations d’inspiration chrétienne. Stigmatisant la « spéculation sur l’Espérance » qui est selon lui à l’origine de la crise financière actuelle, il a invité à redécouvrir la dimension humaine dans les diverses institutions économiques. Des expériences de confiance, de collaboration et de solidarité permettent au cardinal de dire que « ce moment de crise devrait aussi être un moment d’espérance ».
La dignité de la personne était au centre de cette première journée de travail. La Doctrine Sociale de l’Eglise a été proposée comme guide pour ouvrir une voie face aux mutations actuelles, qu’elles concernent la société dans son intégralité ou la personne individuelle. Pour le professeur Romeo Ciminello, la crise actuelle n’est donc pas d’abord d’ordre économique ou financier, mais c’est une crise éthique, qui renvoie à la notion de bien que chaque individu porte.
Les travaux, organisés par la faculté de sciences sociales de l’université Grégorienne, se sont poursuivis ce vendredi par une conférence sur la justice et la démocratie comme conditions du développement intégral, ainsi que par une table ronde sur le rôle des médias dans la formation intégrale de l’homme. Le père Federico Lombardi, directeur de la salle de presse du Saint Siège, a conclu les débats.
Stéphane Lemessin