ROME, Vendredi 6 mars 2009 (ZENIT.org) - Dans sa prochaine encyclique, Benoît XVI proposera une réponse aux questions posées par la crise financière qui a engendré l'actuelle crise économique, a affirmé le vice-directeur de « L'Osservatore Romano » dans son éditorial du 5 mars.

« La crise internationale qui tenaille de plus en plus les hommes, les femmes et les familles des pays riches et pauvres et sème le désarroi, demandant à chacun une nouvelle lecture de l'histoire, est la preuve par neuf pour mesurer l'épaisseur du magistère de Benoît XVI », estime Carlo Di Cicco.

« Les lumières crépusculaires qui s'amoncellent sur l'Occident sont un contexte qui favorise une lecture sereine, libre de préjugés idéologiques, de l'action du pontife qui se déploie toujours mieux en faisant apparaître les lectures schématiques, hâtives, voire même futiles », écrit-il.

S'adressant aux prêtres de Rome, le 26 février, le pape avait déclaré : « Comme vous le savez, depuis longtemps nous préparons une Encyclique sur ces thèmes. Dans ce long chemin, je m'aperçois à quel point il est difficile de parler avec compétence d'une certaine réalité économique, parce que si on ne l'affronte pas avec compétence, on ne peut pas être crédible ».

« Et, d'autre part, cela nécessite aussi une grande conscience éthique, disons créée et réveillée par une conscience formée par l'Evangile », avait-il ajouté.« L'Eglise a donc le devoir de dénoncer ces erreurs fondamentales, que révèle aujourd'hui l'effondrement des grandes banques américaines, des erreurs de fond : en fin de compte, l'avarice de l'homme comme péché ou, comme le dit l'Epître aux Colossiens, l'avarice comme idolâtrie. Nous devons dénoncer cette idolâtrie, qui va contre le vrai Dieu, et constitue une contrefaçon de l'image de Dieu à travers un autre dieu, Mammon », avait-il expliqué.

« Nous devons le faire avec courage, avait souligné Benoît XVI, mais aussi concrètement. Parce que les grandes idées morales sont inutiles si elles ne s'appuient pas sur la connaissance de la réalité, qui aide aussi à comprendre ce que l'on peut faire concrètement pour changer petit à petit la situation ».

Pour le vice-directeur du quotidien du Saint-Siège, « le pape a une idée pour sortir de la crise ». « Il faudrait retrouver des raisons de vivre ». « La dépression économique se dépasse si on gagne sur la dépression idéale et le flétrissement de l'espérance », a-t-il ajouté.

« On ne sort pas de cette crise sans une espérance qui soit plus crédible que celle qui ne vient que des marchés et des théories économiques », a-t-il poursuivi.

Evoquant l'esprit du Message de Benoît XVI pour la prochaine Journée mondiale de la jeunesse, sur le thème de l'espérance, Carlo Di Cicco a estimé qu'il « pourrait animer » la prochaine encyclique sociale du pape.

Le pape « demande de prendre l'Evangile au sérieux », a-t-il ajouté. « Il revitalise par cette source le sens d'appartenance à l'Eglise qu'il définit comme ‘la grande famille des chrétiens' ». « Les chrétiens authentiques ne sont jamais tristes malgré les difficultés et les épreuves, parce qu'ils savent que le Christ est vivant », a poursuivi le vice-directeur de L'Osservatore Romano.

« Benoît XVI est le pape qu'il faut en temps de crise parce qu'il sait réconforter et indique un parcours raisonnable pour en sortir ensemble plutôt que chacun pour soi », a encore souligné Carlo Di Cicco. « Avant même que les désastres bancaires, qui ont ouvert un gouffre économique périlleux pour tout le monde, ne soient apparus, le pape a posé deux grandes questions : celle de l'amour et juste après celle de l'espérance ».