ROME, Lundi 23 mars 2009 (ZENIT.org) – Benoît XVI exhorte les Africains à rejeter la peur des sorciers, et à vivre selon la force du baptême, de façon à aider « la misère de l’homme à rencontrer la Miséricorde divine ».
Le pape Benoît XVI a célébré la messe, samedi 21 mars, à 10 heures, en l’église Saint-Paul de Luanda, avec les évêques, prêtres, religieuses et religieux, les mouvements d’Églises et les catéchistes d’Angola et São Tomé.
Saint Paul est le saint patron de Luanda, capitale de l’Angola, et Benoît XVI y a rappelé le sens de l’année Saint-Paul en disant : « J’ai souhaité souligner le bimillénaire de la naissance de saint Paul par la célébration de l’Année paulinienne qui est en cours, dans le but d’apprendre de lui à mieux connaître Jésus Christ ».
« De ce Dieu, riche en miséricorde, saint Paul nous parle en vertu de son expérience personnelle, lui qui est le patron de la ville de Luanda et de cette magnifique église, construite voilà près de cinquante ans », a souligné le pape.
« À la suite de ceux qui ont suivi Jésus, et avec eux, nous suivons le même Christ et ainsi, entrons-nous dans la lumière », a invité Benoît XVI.
Il a invité les Angolais à « présenter le Christ ressuscité » à leurs concitoyens, soumis à la peur des sorciers : « Ils sont si nombreux à vivre dans la peur des esprits, des pouvoirs néfastes dont ils se croient menacés ; désorientés, ils en arrivent à condamner les enfants des rues et aussi les anciens, parce que – disent-ils – ce sont des sorciers. Qui ira auprès d’eux pour leur dire que le Christ a vaincu la mort et toutes les puissances des ténèbres (cf. Ep 1, 19-23 ; 6, 10-12) ? »
Le pape a souligné le « devoir » que représente l’annonce du Christ en répondant à des objections courantes : « Quelqu’un objectera : Pourquoi ne les laissons-nous pas en paix ? Ceux-ci ont leur vérité ; et nous, la nôtre. Cherchons à vivre pacifiquement, en laissant chacun comme il est, afin qu’il réalise le plus parfaitement possible sa propre identité ». Mais si nous sommes convaincus et avons fait l’expérience que, sans le Christ, la vie est inachevée, qu’une réalité – la réalité fondamentale – lui fait défaut, nous devons être également convaincus du fait que nous ne faisons d’injustice à personne si nous lui présentons le Christ et lui donnons la possibilité de trouver de cette façon, non seulement sa véritable authenticité, mais aussi la joie d’avoir trouvé la vie. Bien plus, avons-nous le devoir de le faire ; c’est un devoir d’offrir à tous cette possibilité dont dépend leur éternité ».
« Aidons la misère de l’homme à rencontrer la miséricorde divine (…). Épousons sa volonté, comme saint Paul l’a fait : Annoncer l’Évangile, c’est une nécessité qui s’impose à moi : malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile ! » (1 Co 9, 16), a exhorté le pape.
Benoît XVI a aussi insisté sur la force du baptême: « Chers frères et amis, efforçons-nous de connaître le Seigneur ressuscité ! Comme vous le savez, Jésus, homme parfait, est aussi le vrai Dieu. En Lui, Dieu est devenu visible à nos yeux pour nous rendre participants de sa divinité. De cette façon, surgit avec lui une nouvelle dimension de l’être et de la vie, dans laquelle la matière a elle aussi sa part et par laquelle apparaît un monde nouveau. Mais, dans l’histoire universelle, ce saut qualitatif que Jésus a accompli à notre place et pour nous, comment concrètement rejoint-il l’être humain, en pénétrant sa vie et en l’emportant vers le Haut ? Il rejoint chacun d’entre nous à travers la foi et le baptême ».
Benoît XVI a évoqué les 500 ans du baptême de la nation angolaise : « En cet instant, il me plaît de revenir, par la pensée, cinq cents ans plus tôt, c’est-à-dire, vers les années 1506 et suivantes, quand sur cette terre, alors que les portugais étaient présents, s’est formé le premier royaume chrétien sub-saharien, grâce à la foi et à la détermination politique du roi Dom Afonso I Mbemba-a-Hzinga, qui régna de 1506 à 1543, année de sa mort ; le royaume demeura officiellement catholique de la fin du XVIe jusqu’au XVIIIe siècle, ayant son ambassadeur à Rome ».
Le pape a souligné la force d’unité que constitue le baptême : « Vous voyez comment deux peuples si divers – bantou et lusitanien – ont pu trouver dans la religion chrétienne un lieu d’entente, et se sont employés ensuite à ce que cette entente se prolonge et que les divergences – il y en a eu, et d’importantes – ne séparent pas les deux royaumes. De fait, le baptême permet que tous les croyants soient un dans le Christ ».