L’Afrique a besoin de l’intercession du pape auprès de Dieu et des hommes

La visite de Benoît XVI à travers la presse locale

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ROME, Mercredi 18 mars 2009 (ZENIT.org) – C’est par des cris de joie et des chants spécialement composés pour l’occasion que le pape Benoît XVI a été accueilli mardi après-midi à sa descente d’avion, à l’aéroport Nsimalen de Yaoundé.

Dans les rues de la ville, noires de monde, au milieu des banderoles et drapeaux du Saint-Siège et du Cameroun, journalistes de radio, de presse écrite et de télévisions locales ou étrangères sont à l’assaut, guettant chaque fait et geste du pape, son sourire, les réactions de la foule.

Une fébrilité, un engouement croissant, perceptible dans la presse jusqu’au matin même de son arrivée dont des titres comme « Vivement le Pape ! », « L’Afrique vous aime ! », donne toute la mesure.

Mobilisée depuis plusieurs mois, la presse s’est faite porteuse des attentes et des espoirs pas seulement des Camerounais mais de tous les Africains, soulignant au fil des jours les enjeux, la raison ou le symbole de cette troisième visite papale chez eux, après celles de Jean Paul II en 1985 et 1995.   

 Pour beaucoup d’entre eux, la première visite du pape Benoît XVI en terre africaine est source d’opportunités pour « promouvoir l’épanouissement total du Cameroun », pour contribuer à « ouvrir davantage les yeux ».

 « A quelques semaines de son pèlerinage en Terre Sainte qui le conduira du 8 au 15 mai prochain à Jérusalem, Bethléem, Nazareth et Amman, la visite chez nous de Benoît XVI fait le bonheur de toute l’Afrique dans sa diversité humaine, culturelle et religieuse », souligne Aboui Mama du Journal Cameroon Tribune, qui relève la bonne opportunité de cette visite en pleine période de carême.

En ce 17 mars 2009, jour de l’arrivée du pape, le journaliste compare la ville de Yaoundé à « une mariée » relookée pour la circonstance, « pour se hisser, au nom des peuples d’Afrique, à la hauteur de l’événement ». Même si le Cameroun, souligne-t-il,  « n’est ni une grande puissance, ni un membre influent d’un quelconque ‘G20′, mais juste un triangle chargé d’histoire et remarquable de spécificité ».

Le journaliste prévoit que le pape, « guide, aux yeux des croyants, et détenteur d’une parole d’autorité », drainera tout au long de son séjour « du beau monde » dans les rues et les hôtels de Yaoundé. Dans une société où la culture théologique, estime-t-il , « n’est pas la chose la mieux partagée », il souligne que « les chrétiens d’Afrique, toutes sensibilités confondues, attendent du pape qu’il leur apporte des grâces divines, et qu’il leur donne les clés pour favoriser la transmission de la foi chrétienne ».

Selon lui, les slogans qui présentent le Cameroun comme « l’Afrique en miniature » ou « un pays béni des dieux » sont loin d’être de simples réclames pour attirer les touristes. Au contraire, estime-t-il, « ils véhiculent un message bien réel qui a permis à cette mosaïque d’ethnies, de peuples, de langues et de cultures de bâtir harmonieusement une nation » et au Cameroun de demeurer « un îlot de paix et de stabilité dans un environnement international alimenté par des guerres civiles et des conflits divers ».

Une description du Cameroun que l’on retrouve assez fréquemment dans la presse locale, comme « l’Effort Camerounais », le journal de la conférence épiscopale nationale du Cameroun qui s’est fait l’écho à plusieurs reprises des espoirs que la venue du pape servira à « consolider l’activité pastorale dans l’Eglise catholique », et à « promouvoir la réconciliation, la fraternité et la paix » dans les communautés.

Et à travers le Cameroun, c’est toute l’Afrique qui accueille le pape, ne cesse de rappeler la presse. Une Afrique, qui a « ses plaies, ses nuits noires, mais aussi ses richesses, ses éclaircies, ses vertus », comme le soulignait Marie-Claire Nnana, directrice de publication du Cameroon Tribune, juste avant l’arrivée du pape.

Au-delà de toutes considérations politiques ou religieuses, le Cameroun est une « Terre d’accueil et d’hospitalité », et s’honore de recevoir le pape, « ce pèlerin de l’amour », ajoute-t-elle.

 « L’Afrique aime le pape, et elle a besoin de lui », poursuit-elle. Et si l’Occident, souligne-elle encore, attend « une hypothétique caution », l’Afrique, « méprisée et marginalisée, abonnée aux guerres et au sous-développement » attend d’abord de la considération de la part du pape.

Pour la directrice de publication aussi, la grande mobilisation observée ces derniers mois dans le cadre des préparatifs de ce voyage, donne «  la mesure de l’espérance que l’Afrique place dans la personne de Benoît XVI ».

Aussi termine-t-elle son article comme si elle s’adressait au pape lui-même, en écrivant : « Très Saint-Père, les Africains sont fatigués de compter pour rien, dans un monde qui s’est globalisé sans se solidariser, autour de quelques règles de fonctionnement iniques et imposées ».

« Sachez rester la voix des sans voix, comme celui dont vous êtes sur terre le vicaire… », poursuit-elle. «… Oui, visitez le Cameroun, l’Angola et parcourez l’Afrique… Parlez de Dieu, et aussi de justice sociale, de partage, de liberté ».

« Montrez que le mal-développement et la misère ne relèvent pas de la fatalité.. mais qu’ils doivent être combattus par le travail acharné… l’Afrique a besoin de vous et de votre intercession. Auprès de Dieu, comme auprès des hommes », a-t-elle conclu.

Par le truchement de l’image et du son, le monde entier va vivre en direct la première visite de Benoît XVI en terre africaine, d’abord à Yaoundé, la capitale camerounaise, puis à Luanda, la capitale angolaise, deuxième étape de sa visite. Les journalistes sur place se comptent par centaines, dont un peu plus de 70 directement attachés à sa personne.

Isabelle Cousturié

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ZENIT Staff

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