ROME, Mercredi 11 mars 2009 (ZENIT.org) – Le voyage du pape en Terre Sainte sera un pèlerinage pour demander la paix et l’unité, a souligné le nonce apostolique à Jérusalem, le 10 mars.
Ce sera la troisième visite d’un pape en Terre-Sainte, après Paul VI en janvier 1964, et Jean-Paul II en mars 2000. Benoît XVI avait tenu à annoncer lui-même son voyage lors de la visite d’une délégation du judaïsme des Etats-Unis au Vatican le 12 février dernier (cf. Zenit du 12 février 2009).
Le nonce apostolique à Jérusalem, Mgr Antonio Franco, a présenté hier au Centre Notre-Dame de Jérusalem, le prochain voyage du pape en Terre Sainte, entouré de représentants de l’Eglise catholique, dont les vicaires patriarcaux melkite et maronite. Le pape sera en Jordanie du 8 au 11 mai et en Israël et dans les Territoires palestiniens du 11 au 15 mai.
Mgr Franco a souligné que les moments clef du voyage sont les trois messes publiques de Jérusalem (on attend quelque 5000 personnes), à Bethléem, et en Galilée, à Nazareth (on attend entre 40000 et 50000 personnes).
Nazareth, lieu de croissance du Christ, au sein de la Sainte Famille, sera justement le lieu de la conclusion de l’Année de la Famille que l’Eglise de Terre Sainte achève de vivre : le pape bénira la première pierre d’un centre pour la Famille.
Le nonce a souligné ce que Benoît XVI a dit lui-même dimanche dernier après l’angélus : ce sera un pèlerinage pour demander « l’unité » de l’Eglise et « la paix » au Moyen Orient et dans le monde (cf. Zenit du 8 mars 2009).
« Du 8 au 15 mai, a déclaré le pape, j’accomplirai un pèlerinage en Terre Sainte pour demander au Seigneur, en visitant les lieux sanctifiés par son passage sur la terre, le précieux don de l’unité et de la paix au Moyen Orient et pour toute l’humanité ».
Le pape, a ajouté le nonce, souhaite exprimer sa solidarité et sa proximité aux peuples d’Israël et de Palestine.
Pour la participation des fidèles aux rendez-vous avec le pape, le nonce a demandé deux choses au gouvernement d’Israël qui a dit oui « sans difficulté »: que des fidèles puissent venir de Gaza (deux autobus) pour participer à la messe de Bethléem, et que tous les chrétiens puissent se rendre aux lieux des célébrations.
Parmi les autres rendez-vous spirituels du voyage, le nonce a signalé, dès le premier jour, la prière du pape au Cénacle de Jérusalem, et au Saint-Sépulcre, le dernier jour.
Du point de vue des rendez-vous officiels, le pape rencontrera le président israélien, Shimon Pérès, qui l’accueillera à l’aéroport, le 11 mai, et l’accompagnera à Yad VaShem, et le président de l’Aurorité palestinienne, Mahmoud Abbas.
Et pour ce qui est du dialogue entre chrétiens, et du dialogue entre différentes religions, le pape rencontrera notamment le grand muphti de Jérusalem, et se rendra au Dôme du Roc (la fameuse mosquée bleue à la coupole dorée, construite à l’emplacement supposé de la ligature d’Isaac par Abraham) et sur l’esplanade des mosquées : l’ancien Mont du Temple de Jérusalem, où se trouvent le Dôme et la mosquée Al Aqsa.
Le pape se rendra également au Mur Occidental, qui est le soubassement du Temple d’Hérode détruit par les Romains, ou « Mur des Lamentations », où Jean-Paul II s’était rendu en l’An 2000, le 26 mars, y laissant une prière dans l’interstice des pierres, comme c’est la coutume des juifs.
Benoît XVI se rendra au Mémorial de la Shoah de Yad VaShem, sur le Mont Herzl, pour se recueillir en souvenir des victimes de la Solution finale. Jean-Paul II y avait lui-même ravivé la flamme le 23 mars 2000. Il y avait rencontré des survivants des camps d’extermination, et avait prononcé un discours. Benoît XVI ne se rendra pas à la partie « musée » du Mémorial, a précisé le nonce.
Le pape rencontrera les deux grands rabbins d’Israël, le rabbin askhénaze (judaïsme originaire d’Europe centrale et orientale), Yona Metzger, et le rabbin sépharade (judaïsme d’origine méditerranéenne), Shlomo Moshe Amar, au siège du rabbinat d’Israël (Hekhal Shlomo). Il les avait reçus à Castelgandolfo le 15 septembre 2005.
Anita S. Bourdin