ROME, Lundi 2 mars 2009 (ZENIT.org) – Après trois rencontres avec le représentant politique des Nations unies, l’archevêque d’Antanarivo, Mgr Odon Marie Arsène Razanakolona, a accepté de reprendre les rênes de la médiation du FFKM, le Conseil des Eglises chrétiennes de Madagascar, dans la crise politique qui oppose le président Marc Ravalomanana à Andry Rajoelin, et concernant le présent désordre dans le pays.
Le 25 février, le représentant de tous les évêques catholiques au sein du FFKM avait annoncé sa décision de ne plus participer à la médiation du Conseil, demandant aux Nations unies, qui lui avaient confié cette mission, « de trouver une autre méthode adaptée à la difficulté de la situation ».
Dans une déclaration publique annonçant sa décision de se retirer des négociations, Mgr Razanakolona avait déploré les « limites aux actions et pouvoirs de médiateurs » qui, avait-il estimé, « ne peuvent se placer en juges », et « une atmosphère alourdie par le soupçon de partialité » à leur encontre.
Mais samedi, l’archevêque a décidé de revenir sur sa décision, après que le sous Secrétaire général des Nations unies (ONU) en charge des Affaires politiques, Haile Menkerios, le lui ait demandé.
Mgr Razanakolona a cependant posé clairement ses conditions : que « tout le monde ait conscience du bien de cette nation et de ce peuple » ; et « que chacun assume ses responsabilités et tienne parole », rapporte le quotidien Madagascar-Tribune.
Selon le journal malgache, le chef de l’Eglise catholique à Madagascar a expliqué que le représentant des Nations unies, « a très bien compris les frustrations d’être un médiateur et les raisons de sa décision » et que ce dernier a promis qu’il allait « aider autant les parties en conflit que la médiation à trouver une issue à la crise ».
« Assumez votre responsabilité, m’a-t-il dit, et je suis prêt à assumer mes responsabilités », lui aurait dit Mgr Razanakolona, rapporte Madagascar-Tribune.
Deux jours auparavant, dans une interview accordée à la British Broadcasting Corporation (BBC), en concomitance avec l’annonce de sa décision de se retirer des négociations, l’archevêque d’Antanarivo avait évoqué les raisons qui étaient, selon lui, à la base de l’échec des négociations entre le président Ravalomanana et Andry Rajoelina, « président de la Haute autorité de la transition (HAT) ».
« Dans cette médiation-là, on a constaté un gros ralenti, des allers-retours, on a l’impression d’être dans une impasse », avait-t-il souligné avant de mettre en garde contre « tout intérêt à faire traîner les choses », parce qu’entre temps, avait-il dit, « les armements entrent ici à Madagascar ».
Le 25 février dernier, l’archevêque avait conclu sa déclaration publique en demandant aux forces de l’ordre, dans le pays, de « veiller à la paix publique et d’assurer la protection de la population et de ses biens, en conformité avec les statuts qui les régissent » ; et à tous les Malgaches « sans exception » de se « tourner vers le Seigneur et de prier ensemble » pour la paix dans le pays.
Isabelle Cousturié