ROME, Dimanche 18 janvier 2009 (ZENIT.org) - « Dans une société toujours plus sécularisée », le secrétaire de la Congrégation pour l'éducation catholique a invité les responsables de l'Eglise à ne pas perdre de vue que l'école catholique pourrait devenir « le seul lieu de contact avec le christianisme ».

Mgr Jean-Louis Bruguès a accordé une interview à l'hebdomadaire italien « Tempi », parue le 15 janvier 2009.

« Dans une société toujours plus sécularisée, où un enfant, un adolescent, un immigré peut-il rencontrer et connaître le christianisme ? », s'est ainsi interrogé Mgr Bruguès. « L'école catholique deviendra le premier et peut-être le seul lieu de contact avec le christianisme », a-t-il mis en garde. « C'est pourquoi je recommande aux responsables de l'Eglise » de ne pas perdre de vue que « l'école est un point crucial pour notre mission ». « Et je dis aux enseignants : courage, toute notre confiance et notre gratitude vous revient, à vous qui êtes en première ligne ».

Dans cette longue interview sur les défis de l'éducation aujourd'hui, le haut prélat a aussi évoqué l'idée d'un « enseignement obligatoire de ‘culture chrétienne' » dans les écoles catholiques. « Non pas une heure confessionnelle ou de profession de foi, mais une véritable matière pour étudier les contenus du christianisme. Que peut-on objecter à cette proposition ? s'est-il demandé. Qu'elle ne tient pas compte des autres religions ? Eh bien, personne n'est obligé de s'inscrire dans une école catholique ».

Pour le haut prélat français en poste au Vatican depuis février 2008, « c'est un minimum de bon sens de reconnaître notre droit à avoir une heure durant laquelle nous ne faisons pas du catéchisme catholique aux jeunes, mais nous leur expliquons les inspirations idéales, les contenus historiques et la spécificité religieuse de la proposition scolaire à laquelle ils ont librement choisi d'adhérer ».

Alors que la parole ‘éducation' semble aujourd'hui réduite à la seule dimension d'instruction, l'ancien évêque d'Angers a ensuite reconnu qu'au début du 20e siècle, « l'Eglise avait encore l'ambition d'éduquer, c'est-à-dire de former la personne humaine ». « Aujourd'hui, nous devons en avoir conscience, nous vivons une crise de l'enseignement qui se manifeste soit comme une dépréciation du métier de professeur, soit comme la réduction de l'éducation à un lieu d'apprentissage de la technique pure ». « Si nous ajoutons à tout cela le fait que la famille n'est plus en mesure de soutenir la seule éducation des enfants, nous comprenons pourquoi l'Eglise, ‘experte en humanité' (...) n'a jamais cessé (...) de s'engager dans l'éducation », a-t-il ajouté.

Pour le secrétaire de la Congrégation pour l'éducation catholique, « il serait tragique, voire insensé que la société ne veuille plus profiter de l'expérience et de la ‘maestria' millénaire que l'Eglise a mûrie dans le domaine de l'éducation des jeunes générations qui entrent dans le monde ». « Une hypothèse que je voudrais exclure, a-t-il affirmé, notamment parce que dans la majorité des pays du monde, je vois que les écoles catholiques jouissent d'une excellente réputation ».

Mgr Bruguès a enfin évoqué la difficulté de proposer aujourd'hui une éducation qui comprenne toutes les dimensions de la personne. C'est pourquoi il a souhaité que l'on retrouve « une vision intégrée et intégrale de l'homme, où la matière et l'esprit, la biologie et l'affectivité, le corps et l'âme soient reconnus dans leur relation et leur unité. Nous savons que c'est une approche possible, alors ne nous décourageons pas », a-t-il poursuivi.

Marine Soreau

Angélus du dimanche 18 janvier

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