ROME, Mardi 27 janvier 2009 (ZENIT.org) – Le scandale de la faim dans le monde sera le thème du message de Benoît XVI pour le carême 2009, le carême commençant cette année pour l’Eglise catholique le 25 février.
Il part de ce passage de d’Evangile : « Après avoir jeûné quarante jours et quarante nuits, Jésus eut faim » (Mt 4, 2) .
Le message sera présenté mardi prochain, 3 février, au Vatican par le cardinal Paul Josef Cordes, président du Conseil pontifical « Cor Unum », et par Mme Josette Sheeran, Directrice du Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies, qui a son siège à Rome.
« La paix est nécessaire pour supprimer le scandale la faim » : Benoît XVI avait également lancé un nouvel appel pour le droit au pain quotidien de millions d’êtres humains, en recevant au Vatican, le 22 novembre 2007, une délégation de la 34e session de la conférence générale de l’Organisation de l’ONU pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), qui a aussi son siège à Rome et dont la devise est « Aider à construire un monde libéré de la faim ».
Plus récemment, dans son message du 1er janvier 2009 pour la Journée mondiale de la paix, sur le thème : « Combattre la pauvreté, construire la paix », Benoît XVI avait dénoncé le scandale de la faim dont souffrent des millions de personnes encore au XXIe siècle. Il exhorte la communauté internationale à tout mettre en œuvre pour lutter contre « la faim et l’extrême pauvreté » (n. 11).
Dans son message de 2007 « Personne humaine, cœur de la paix
Et dans son message pour le carême 2008, sur le thème « Le Christ pour nous s’est fait pauvre », le pape exhortait à l’aumône comme un « devoir de justice » en disant : « Face aux multitudes qui, dépourvues de tout, éprouvent la faim, les paroles de saint Jean prennent des accents de vive remontrance : « Si quelqu’un possède les biens du monde, et que, voyant son frère dans le besoin, il lui ferme ses entrailles, comment l’amour de Dieu demeure-t-il en lui ? » (1 Jn 3, 17). Cet appel au partage résonne avec plus de force dans les pays dont la population est formée d’une majorité de chrétiens, car plus grave encore est leur responsabilité face aux multitudes qui souffrent de l’indigence et de l’abandon. Leur porter secours est un devoir de justice avant même d’être un acte de charité » (n. 2).
C’est un thème récurrent dans les préoccupations du pape, comme il le disait par exemple aux familles lors de l’angélus du 12 novembre 2006, où il a appelé chacun à combattre ce qu’il appelle le « drame », le « scandale », le « fléau » de la faim, en particulier en remédiant aux « urgences environnementales et énergétiques », et il invite pour cela à « convertir » le modèle de développement global pour promouvoir « la justice et la solidarité ». Le pape recommandait aux familles de redécouvrir le « bénédicité » avant les repas et le devoir de « faire quelque chose » contre la faim.
Il soulignait aussi le lien entre eucharistie et faim dans l’exhortation apostolique post-synodale sur l’Eucharistie intitulée « Le sacrement de l’Amour » : Benoît XVI y appelle les chrétiens, mais aussi les hommes de bonne volonté à faire cesser ce scandale de la faim dans le monde.
Et au corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège, le pape a rappelé cette urgence le 8 janvier 2007 en disant : « Le scandale de la faim, qui tend à s’aggraver, est inacceptable ». Le pape avait dit placer parmi les « questions essentielles », les « défis » du monde d’aujourd’hui la situation des « millions de personnes », spécialement les « femmes et les enfants, qui manquent d’eau, de nourriture, de toit ».
Anita S. Bourdin