ROME, Mardi 20 janvier 2009 (ZENIT.org) – Le cardinal Ennio Antonelli a invité les familles à être « protagonistes dans la société » et à s’unir « en association afin de conditionner positivement la politique ».
Le président du Conseil pontifical pour la famille s’est exprimé dans L’Osservatore Romano du 20 janvier 2009, dressant le bilan de la VIe Rencontre mondiale des familles (Mexico, 15-18 janvier).
Revenant sur le message de Benoît XVI qui a souhaité que les familles deviennent « protagonistes de la vie civile », le cardinal Antonelli les a ainsi invitées à s’unir « en association, afin de conditionner positivement la politique ». « Etant donné que les familles apportent de nombreux bénéfices à la société, elles ont aussi des droits et doivent les faire valoir », a-t-il affirmé. « Elles peuvent le faire si elles s’unissent en association ».
Pour le cardinal Antonelli, « notre société s’est plutôt montrée, jusqu’à aujourd’hui, comme une société d’individus ». A ses yeux, il faudrait « repenser la société » pour qu’elle entretienne un « dialogue avec les familles à travers les associations qui les représentent ».
Dans l’Eglise aussi, la famille est invitée à devenir acteur. C’est pourquoi il est nécessaire de « lancer » et de « relancer » une pastorale « pour les familles » et « avec les familles », a aussi estimé le cardinal italien. « La famille éduque à sa manière, elle a des possibilités uniques d’éduquer, dans un climat d’amour, par l’exemple ». « C’est par là que passent toutes les valeurs fondamentales qui humanisent l’homme et l’évangélisent », a-t-il ajouté.
Dans cette interview, le haut prélat est revenu encore une fois sur le Message de Benoît XVI aux familles, insistant sur les « trois choses fondamentales » mises en avant par le pape : « la prière en famille, l’écoute de la Parole de Dieu et la récitation du chapelet comme un moment fort de la vie de famille ». « C’est de là que vient l’énergie pour le renouvellement et l’amélioration incessante de la vie domestique ». Insistant sur le « fondement solide » de la prière, il a souligné que c’est « d’elle que nous recevons la grâce et la capacité d’aimer ».
Le président du Conseil pontifical pour la famille a ensuite évoqué le « bilan extrêmement positif » de cette Rencontre mondiale des Familles. Saluant la qualité des « interventions », des « intervenants » et le « haut niveau du congrès théologico-pastoral », il s’est aussi dit « touché » par « le peuple mexicain, par son enthousiasme, sa foi, par la manifestation de sa piété populaire, de sa grande dévotion à la Vierge, de sa dévotion au pape, par sa grande gentillesse, non seulement vis-à-vis de nous mais aussi entre eux ». Il a salué une « tradition de fraternité, de sensibilité chrétienne, d’un respect véritable et peu commun ».
Selon le cardinal Antonelli, le choix s’est porté sur l’Amérique Latine pour cette Rencontre des familles parce qu’elle « n’a pas encore subi de processus de sécularisation comme l’Europe par exemple ». « Je crois qu’il y a des ressources de foi en Amérique Latine, de dévotion populaire, d’attention à l’Eglise, qui la rendent plus disponible pour accueillir ce message de l’Evangile de la Famille, pour ensuite devenir un modèle pour toutes les autres Eglises du monde ».
Maintenant, le Conseil pontifical pour la famille « va surtout devoir travailler sur deux points principaux qui sont ceux de la famille dans l’Eglise et dans la société et devra encourager tant les responsables de la pastorale que les laïcs engagés dans la société, et même les familles elles-mêmes » à s’engager dans la pastorale et dans le domaine social.
Interrogé enfin sur la manière de faire entendre le message de la famille aux non-croyants, le cardinal Antonelli a suggéré de « faire des recherches sociologiques soignées pour mettre en évidence tout le bien qu’une famille stable, unie, vraie, authentique et ouverte à la vie apporte à la société ». « Et de mettre aussi en évidence, par des analyses, les nombreux problèmes que les familles disloquées posent à la société ». Mais si une « réflexion anthropologique et philosophique est nécessaire et précieuse », les « faits et une expérience concrète ont une force de persuasion plus importante », a-t-il conclu.
Marine Soreau