Message de Benoît XVI aux familles

A l’occasion de la Rencontre mondiale de Mexico

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ROME, Lundi 19 janvier 2009 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous la traduction du message que le pape Benoît XVI a adressé aux familles rassemblées à Mexico pour la VIe Rencontre mondiale des familles, du 15 au 18 janvier. Le message du pape a été diffusé dimanche 18, avant la messe solennelle présidée par le cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d’Etat.

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Chers frères et sœurs,

chères familles,

1. A vous tous, qui êtes réunis pour célébrer la VI Rencontre mondiale des familles sous le regard maternel de Notre-Dame de Guadalupe, « que Dieu le Père et le Seigneur Jésus Christ vous accordent grâce et paix » (2 Th 1, 2).

Vous venez de réciter le Saint Rosaire, en contemplant les mystères joyeux du Fils de Dieu fait homme, qui naquit dans la famille de Marie et Joseph et grandit à Nazareth dans l’intimité domestique, entre les occupations quotidiennes, la prière et les rapports avec les voisins. Sa famille l’accueillit et le protégea avec amour, l’initia à l’observance des traditions religieuses et des lois de son peuple, l’accompagna vers la maturité humaine et vers la mission à laquelle il était destiné. « Quant à Jésus – dit l’Evangile de saint Luc – il croissait en sagesse, en taille et en grâce devant Dieu et devant les hommes » (Lc 2, 52).

Les mystères joyeux ont alterné avec les témoignages de certaines familles chrétiennes provenant des cinq continents, qui sont comme un écho et un reflet dans notre temps de l’histoire de Jésus et de sa famille. Ces témoignages nous ont montré que la semence de l’Evangile continue à germer et à porter des fruits dans les diverses situations du monde d’aujourd’hui.

2. Le thème de cette VIème Rencontre mondiale des familles – La famille formatrice aux valeurs humaines et chrétiennes – rappelle que le milieu familial est une école d’humanité et de vie chrétienne pour tous ses membres, avec des conséquences bénéfiques pour les personnes, l’Eglise et la société. En effet, le foyer est appelé à vivre et à cultiver l’amour réciproque et la vérité, le respect et la justice, la loyauté et la collaboration, le service et la disponibilité envers les autres, en particulier envers les plus faibles. Le foyer chrétien qui doit « manifester à tous les hommes la présence vivante du Sauveur dans le monde et la véritable nature de l’Eglise » (Gaudium et spes, n. 48) doit être imprégné par la présence de Dieu, en plaçant entre ses mains l’activité quotidienne et en demandant son aide pour accomplir sa mission irremplaçable de façon adéquate.

3. Pour cela, la prière en famille aux moments les plus appropriés et significatifs est de la plus haute importance car, comme le Seigneur lui-même l’a assuré : « Que deux ou trois, en effet, soient réunis en mon nom, je suis là au milieu d’eux » (Mt 18, 20). Et le Maître est certainement dans la famille qui écoute et médite la Parole de Dieu, qui apprend de Lui la chose la plus importante de la vie (cf. Lc 10, 41-42) et met en pratique ses enseignements (cf. Lc 11, 28). De cette façon, la vie personnelle et familiale se transforme et s’améliore progressivement, le dialogue s’enrichit, la foi se transmet aux enfants, le plaisir d’être ensemble s’accroît et le foyer domestique s’unit et se consolide encore plus, comme une maison bâtie sur le roc (cf. Mt 7, 24-25). Les pasteurs ne doivent pas cesser d’aider les familles afin qu’elles bénéficient de façon fructueuse de la Parole de Dieu dans les Saintes Ecritures.

4. Avec la force qui naît de la prière, la famille se transforme en une communauté de disciples et de missionnaires du Christ. En elle est accueilli, est transmis et rayonne l’Evangile. Comme l’a dit mon vénéré prédécesseur le pape Paul VI, « les parents non seulement communiquent aux enfants l’Evangile mais peuvent recevoir d’eux ce même Evangile profondément vécu » (Evangelii nuntiandi, n. 71).

La famille chrétienne, en vivant la confiance et l’obéissance filiale à Dieu, la fidélité et l’accueil généreux des enfants, le soin des plus faibles et la sollicitude à pardonner, devient un Evangile vivant, que tous peuvent lire (cf. 2 Co 3, 2), un signe de crédibilité parfois plus convaincant et capable d’interpeller le monde d’aujourd’hui. Elle doit également apporter son témoignage de vie et sa profession de foi explicite aux divers milieux qui l’entourent, comme l’école et les diverses associations, et également s’engager dans la formation catéchétique de ses enfants et les activités pastorales de sa communauté paroissiale, en particulier celles relatives à la préparation du mariage ou orientées spécifiquement vers la vie familiale.

5. En montrant que liberté et solidarité se complètent, que le bien de chacun doit tenir compte du bien des autres, que les exigences de la justice rigoureuse doivent être ouvertes à la compréhension et au pardon au bénéfice du bien commun, la coexistence dans le foyer domestique est un don pour les personnes et une source d’inspiration pour la coexistence sociale. En effet, les relations sociales peuvent prendre comme référence les valeurs constitutives de la vie familiale authentique pour s’humaniser chaque jour davantage et avancer vers la construction de la « civilisation de l’amour ».

En outre, la famille est également la cellule vitale de la société, la ressource première et décisive pour le développement, et parfois souvent, l’ultime refuge des personnes lorsque les structures établies ne réussissent pas à répondre à leurs besoins de façon satisfaisante.

En vertu de sa fonction sociale essentielle, la famille a le droit d’être reconnue dans sa propre identité et de ne pas être confondue avec d’autres formes de coexistence, et également de pouvoir compter sur une protection culturelle, juridique, économique, sociale et médicale adéquate, et de manière particulière, sur un soutien qui, en tenant compte du nombre d’enfants et des ressources économiques disponibles, soit suffisante pour permettre la liberté d’éducation et de choix de l’école.

Il est donc nécessaire de développer une culture et une politique de la famille qui soient promues de façon organisée également par les familles elles-mêmes. Pour cela, je vous encourage à vous unir aux associations qui défendent l’identité et les droits de la famille, selon une vision anthropologique cohérente avec l’Evangile, et j’invite ces associations à se coordonner et à collaborer entre elles afin que leur activité soit plus incisive.6. Pour conclure, je vous exhorte tous à avoir une grande confiance, car la famille tient au cœur de Dieu, Créateur et Sauveur. Œuvrer pour la famille signifie œuvrer pour un avenir digne et lumineux de l’humanité et pour l’édification du Royaume de Dieu. Humblement unis, invoquons la grâce divine, afin qu’elle nous aide à collaborer avec engagement et joie à la noble cause de la famille, appelée à être évangélisée et évangélisatrice, humaine et humanisante. Que la Sainte Vierge Marie, que j’invoque aujourd’hui sous le titre glorieux de Notre-Dame de Guadalupe, et à laquelle je confie les familles du monde entier, nous accompagne, dans cette belle tâche, par son intercession maternelle et sa protection céleste.

Merci.

© Copyright du texte original : Librairie Editrice du Vatican

Traduction : Zenit

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ZENIT Staff

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