ROME, Jeudi 15 janvier 2009 (ZENIT.org) – « Je suis né malade, et quand j’étais malade, les époux Martin ont demandé à Jésus de me guérir et Il m’a guéri ». C’est ainsi que le petit Pietro Schilirò, âgé de six ans, explique le miracle de sa guérison alors qu’il était encore nouveau-né.
Valter et Adele, les parents du petit garçon, se sont confiés à l’intercession des époux Martin, Marie Zélie Guérin (1831-1877) et Louis Martin (1823-1894), parents de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus. Ce miracle a permis la béatification du couple, qui a eu lieu le 19 octobre à la Basilique de Lisieux, en France.
La famille Schilirò s’est rendue de Milan à Rome pour assister, ce mercredi 14 janvier, à l’audience générale du pape Benoît XVI en la Salle Paul VI du Vatican, où étaient présentes les reliques du couple béatifié.
C’était aussi le premier jour de la Rencontre mondiale des Familles à Mexico et le pape, s’adressant en français, a souligné comment les deux époux « ont si profondément vécu ce mystère d’amour du Christ ».
Ce sont les Schilirò eux-mêmes, membres du Mouvement Communion et Libération, qui ont remis au saint Père un reliquaire contenant les restes des époux Martin.
Interviewés par ZENIT, ils ont raconté la guérison de leur petit Pietro et comment ce témoignage les avait conduits à avoir une vision surnaturelle de ces moments vécus dans l’incertitude et l’abandon apparent.
Histoire d’un miracle
Pietro est le dernier d’une famille de cinq enfants. Il est né à Milan le 25 mai 2002. Dès le premier jour de sa naissance, il présente une grave malformation pulmonaire, et doit rester à l’hôpital et suivre une thérapie intensive pour pouvoir respirer.
Le père raconte : « Nous avons tout de suite compris que la maladie était très grave et qu’il n’y avait aucune chance de guérison. On nous a demandé de lui faire une radiographie des poumons pour voir ce qu’il en était ».
Une biopsie s’avérait indispensable, mais comportait un grand risque pour le petit garçon. Aussi les parents décident de faire baptiser l’enfant sur-le-champ. Ils demandent alors à un carme italien, le P. Antonio Sangalli, d’administrer le sacrement. Le prêtre leur offre une petite image des époux Martin.
« Ils avaient perdu quatre enfants en bas âge, explique Adele, la maman de Pietro : les prier nous aurait aidés et soutenus dans la situation que nous étions en train de vivre et dans ce que le Seigneur nous demandait à ce moment-là ».
Les époux Schilirò savaient peu de choses de la vie de Zélie et Louis ; à part ce qu’ils avaient lu dans les écrits de la petite Thérèse. Dans l’incertitude où ils se trouvaient sur la santé du petit Pietro, ils découvrirent une « mystérieuse proximité avec les époux Martin », avoue Valter.
« C’est alors que nous avons osé demander au Seigneur ce qui nous tenait à cœur : la guérison de Pietro. Le Seigneur avait mis entre nos mains les époux Martin », se rappelle Adele.
Au sein de leur souffrance, et à la vue de leur bébé relié à tant d’appareils artificiels pour pouvoir respirer, Adele et Valter ont compris qu’ils devaient demander à Dieu de leur faire connaître Sa volonté pour Pietro.
« Ce qui a été très important pour nous, car cela nous a aidé à regarder ce que notre enfant était en train de vivre. Il vivait pleinement sa vocation à travers ce qu’il faisait dans la souffrance et ce qu’il portait. Il participait au salut des âmes avec Jésus et, pour nous, cela a été le premier miracle ».
Le 26 juin Pietro a eu une grave crise d’insuffisance respiratoire. « Ce n’était plus qu’une question d’heures ou de quelques jours, nous ont dit les médecins. De toute façon, il n’y avait pas d’espoir pour Pietro », a poursuivi Adele.
Après avoir récité plusieurs fois la neuvaine aux époux Martin, le 29 juin, jour où l’Eglise célèbre la fête de saint Pierre et saint Paul, Pietro a commencé a montré des signes d’amélioration. En l’espace de deux semaines, l’enfant pouvait respirer par lui-même, sans oxygène, et les médecins retinrent la guérison comme « un fait surprenant ». Les parents en parlèrent au père Antonio, et c’est ainsi que le prêtre devint vice-postulateur de la cause de béatification de Zélie et Louis.
« Nous débordons vraiment de gratitude. Nous ne le méritons pas, nous nous sentons dépassés », assure Adele.
Valter ajoute : « Il n’y a aucun mérite de notre part, absolument aucun. Ce qui est arrivé à Pietro rejaillit sur toute l’Eglise. C’est si vrai que nous sommes ici, aujourd’hui, pour remettre au pape cette relique, qui représente un grand signe pour toute l’Eglise ».
Aujourd’hui, Pietro est un enfant normal : il joue, va à l’école et sait parfaitement que sa guérison est due au miracle obtenu par l’intercession des époux Martin.
« Tous les soirs il récite avec nous, en famille, la prière des Martin pour intercéder en faveur des personnes qui nous demandent leurs prières », dit Adele.
« Il prie aussi pour le pape et tous nos chers amis prêtres, et pour toute une liste de personnes, ce qui prend toute la soirée », ajoute Valter.
Les parents de Pietro comprennent très bien ce que signifie se confier à la Providence quand on souffre pour la santé de ses enfants : « Je dirais aux parents d’enfants malades de ne pas perdre espoir, de se rapprocher du Christ à travers ses saints. Oser demander parce que le Seigneur est un Père qui est bon. Et il faut avoir cette force de comprendre que ce qui arrive est pour notre bien ».
« Au moment de l’épreuve, le Seigneur exige vraiment beaucoup de nous, mais si on met en Lui notre espérance et notre confiance, le Seigneur nous comble bien davantage encore. Il faut demander avant tout la conversion du cœur. C’est la première guérison à demander, toujours », recommande Adele.
Carmen Elena Villa
Traduit de l’italien par E. de Lavigne