La réconciliation, cœur du christianisme

Un symposium à Rome retrace l’histoire de la Pénitencerie apostolique

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ROME, Jeudi 15 janvier 2009 (ZENIT.org) – Le mystère du pardon et de la réconciliation sont, dans le message chrétien, le centre et la raison d’être du plus ancien des dicastères du Vatican, la Pénitencerie apostolique, qui vient d’organiser à Rome un symposium sur le sacrement de la pénitence.

La rencontre, qui s’est achevée hier mercredi, a surtout retracé l’histoire de la Pénitencerie, présidée actuellement par le cardinal James F. Stafford et née au XIIème siècle dans le but essentiel de recevoir au nom du pape la confession de péchés que lui seul, personnellement, en raison de leur gravité, pouvait pardonner, ou pour accorder des dispenses et des grâces réservées au Souverain Pontife.

C’est à une vague de pèlerins arrivés à Rome au cours du Moyen Age, et à la nécessité d’une réflexion plus profonde sur le sacrement de la pénitence que la Pénitencerie apostolique doit sa naissance.

L’expérience du mystère de la réconciliation chrétienne au Moyen Age a été « immense », a expliqué le cardinal Stafford dans son intervention au symposium, comme le montrent les derniers chants du purgatoire de la Divine Comédie de Dante.

Le cardinal a souligné que lui-même, après sa nomination comme Grand pénitencier, a passé plusieurs semaines à « méditer et prier intensément sur l’ontologie du pardon et de la réconciliation dans l’Eglise catholique ».

« Dans le mystère de la réconciliation chrétienne, paroles et langage sont essentiels », « seul le langage rend possible la communication de la réconciliation entre nous ».

Au fil des siècles, les compétences de la Pénitencerie qui, au début, englobaient tant de questions relatives aux dispenses papales sur le mariage, etc., se sont concentrées sur la question du sacrement et du for interne de la personne qui y recourt.

Ce développement de la pensée, comme la compréhension du for interne de la personne humaine, a poursuivi le cardinal Stafford, était « central pour la conception exclusivement occidentale de l’être humain perçu dans sa dimension d’homme ».

« La liberté humaine nous renvoie au défi illimité de nos responsabilités. J’ai réalisé petit à petit, que dans la  théologie de la réconciliation la croix de Jésus occupait une place centrale. C’est la contradiction du mal. »

« Je me suis arrêté plus particulièrement sur la question de l’abandon de Jésus par le Père, a-t-il ajouté. L’aspect illogique du péché est rattrapé par la logique de l’amour de la Trinité. Il était devenu impossible pour moi de comprendre le mystère de l’enfer et le pardon du Père en acceptant le commercium admirabile de Jésus sans pénétrer le mystère de l’abandon de Jésus par le Père le vendredi et le samedi saints ».

C’est dans cet esprit-là, affirme le cardinal Stafford, qu’est né et que travaille la Pénitencerie. « Au milieu de tous les péchés les plus monstrueux de la race humaine, le pénitent est appelé à reconnaître qu’il est débiteur dans son humble et indivisible service au seul Seigneur Dieu ».

« Sans Dieu il n’existe pas de drame capable de donner de la substance à la liberté structurelle de l’homme ».

La Pénitencerie apostolique « cherche à renvoyer les personnes à l’intériorité de leur vie chrétienne », a déclaré le cardinal Stafford. « L’Eglise a toujours été convaincue que le pénitent ne peut arriver seul, en solitaire, à la conversion. La liberté humaine a toujours été impliquée dans un dialogue avec la liberté divine ».

Dans des propos recueillis par Radio Vatican, le cardinal Stafford a souligné par ailleurs que la catéchèse, à une époque post-moderne, a pour défi d’offrir aux hommes « l’opportunité de réfléchir plus profondément à leur vie intérieure et de demander à Dieu d’être pardonné pour avoir abusé du pouvoir qui est entre leurs mains ».

[Pour plus d’informations: www.penitenzieria.va]

Inma Álvarez

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ZENIT Staff

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