ROME, Mardi 13janvier 2009 (ZENIT.org) – Le pape va en Afrique « confirmer ses frères dans la foi », selon le charisme du Successeur de Pierre, fait observer Mgr Parolin au micro de Radio Vatican dans une réflexion sur le discours de Benoît XVI au Corps diplomatique, le 8 janvier dernier. Cela signifie aussi exhorter les responsables des nations à « résoudre les conflits et mettre fin aux injustices ».
Benoît XVI doit se rendre au Cameroun en mars prochain, à l’occasion de la réunion de la Conférence épiscopale de l’Afrique, et en Angola pour le 500e anniversaire de l’évangélisation du pays. Ce sera un nouvel élément de la préparation du prochain synode pour l’Afrique prévu en octobre prochain.
Le sous-secrétaire du Saint-Siège pour les Relations avec les Etats, Mgr Pietro Parolin a confié avoir perçu comme « très touchantes » les paroles de Benoît XVI à propos de cette visite pastorale en Afrique.
« Il a souligné, précise Mgr Parolin, avoir beaucoup désiré cette rencontre avec des nombreux frères et sœurs dans la foi et en humanité. Et j’imagine donc que l’on attend un voyage au cours duquel le Successeur de Pierre, fidèle à la charge qu’il a reçue du Christ lui-même confirmera ses frères dans la foi ».
Et d’expliquer : « Il les encouragera donc à accueillir l’Evangile, à le traduire dans la vie, à le vivre avec cohérence ».
Le pape, ajoute Mgr Parolin, « rappellera que la foi en Dieu Créateur ne peut se traduire que par le respect de toutes ses créatures » : « Pour l’Afrique, cela signifie lutter contre la pauvreté morale et matérielle, cela signifie protéger les réfugiés et les déplacés, cela veut dire prendre toutes les mesures nécessaires pour résoudre les conflits en cours et mettre fin aux injustices qui les ont provoquées ».
Dans son discours annuel au Corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège, Benoît XVI a en effet appelé les dirigeants africains à mettre fin aux conflits, à « prendre toutes les mesures nécessaires pour résoudre les conflits en cours » et « mettre fin aux injustices qui les ont provoqués ».
A propos des flux migratoires qui concernent, a insisté le pape, « des millions de personnes », il avait mis l’accent sur « l’aide humanitaire » et avait dénoncé le fait que ces populations « sont privées de leurs droits élémentaires et blessées dans leur dignité ».
Le pape a exprimé son inquiétude pour les enfants. Déjà, lors de l’angélus de l’Epiphanie, mardi 6 janvier, Benoît XVI avait évoqué les enfants victimes des conflits armés, et il avait mentionné la célébration, en 2009, du 20e anniversaire de la « Convention internationale des droits de l’enfant » adoptée par l’ONU en 1989 et publiée par le Haut-Commissariat de l’ONU aux Droits de l’homme.
Benoît XVI a fait observer que « vingt ans après l’adoption de la Convention sur les droits des enfants, ceux-ci demeurent très vulnérables ».
Il citait les enfants victimes du « drame des réfugiés et des déplacés en Somalie, au Darfour et dans la République démocratique du Congo ».
« Dans quelques mois, j’aurai la joie de rencontrer beaucoup de frères et sœurs dans la foi et en humanité qui vivent en Afrique. Dans l’attente de cette visite que j’ai tant désirée, je prie le Seigneur afin que leurs cœurs soient disponibles à accueillir l’Evangile et à le vivre avec cohérence, en construisant la paix par la lutte contre la pauvreté morale et matérielle », avait dit le pape d’emblée, avec une certaine émotion.
Le pape a annoncé lui-même ce voyage dans son homélie de la messe de conclusion du synode sur la Parole de Dieu, le 26 octobre 2008, en la basilique Saint-Pierre. Ce sera le premier voyage de Benoît XVI en Afrique.
Anita S. Bourdin