ROME, Mardi 13 janvier 2009 (ZENIT.org) – Les évêques belges ont élevé la voix après le vote d’un projet de loi « relatif à l’obtention et à l’utilisation de matériel corporel humain destiné à des applications médicales humaines ou à des fins de recherche scientifique ». « Tout ce qui chosifie l’humain constitue une régression dans le projet de civilisation humaniste », ont-ils dénoncé le 9 janvier dernier.
C’est le 4 décembre 2008 que la Chambre des Représentants, en Belgique, a voté ce projet de loi préalablement approuvé par le Sénat. En l’absence d’échos médiatiques, les évêques réunis en conférence épiscopale ont publié un communiqué dénonçant cette mesure dont l’objectif est de « réglementer la commercialisation de tout matériel d’origine humaine ».
L’article 2 de ce projet de loi affirme ainsi que : « Pour l’application de la présente loi, on entend par ‘matériel corporel humain’, tout matériel biologique humain, y compris les tissus, les cellules, les gamètes, les embryons, les fœtus, ainsi que les substances qui en sont extraites, et quel qu’en soit le degré de transformation ».
« L’humain en devenir n’est pas qu’un matériel corporel », ont ainsi réagi les évêques belges. Pour eux, le fait que « le législateur belge définisse l’humain en devenir (la frontière entre ‘embryons’ et ‘fœtus’ étant huit semaines de gestation) de ‘matériel corporel humain’ disponible pour la recherche médicale, a quelque chose de glacial ».
« Tout ce qui chosifie l’humain constitue une régression dans le projet de civilisation humaniste », ont-ils encore affirmé, ajoutant qu’être « animé de bonnes dispositions ne suffit pas pour poser un acte moralement souhaitable ».
Reprenant une déclaration diffusée en 2006, les évêques de Belgique ont enfin souligné combien « la science déplace chaque jour les limites de la médecine ». « Il faut s’en réjouir, mais non pas supprimer les garde-fous. Une frontière morale invisible existe devant laquelle le progrès technologique doit s’incliner : la dignité de l’homme », ont-ils insisté. « A chaque fois que le statut inaliénable de l’humain est en jeu, tout savoir-faire doit reconnaître son maître. Sans quoi, l’homme devient vite – et sans trop s’en rendre compte – instrumentalisé par le fruit de son génie ».