Iran : témoignage de l’évêque de Téhéran des Chaldéens

La liberté de culte pour les chrétiens

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ROME, Lundi 12 janvier 2009 (ZENIT.org) – « Nos églises sont ouvertes pour le culte et la formation chrétienne » : à l’occasion de la visite ad limina des évêques d’Iran, Radio Vatican a recueilli ce témoignage de l’évêque de Téhéran des Chaldéens, Mgr Ramzi Garmou, président de la conférence épiscopale iranienne. 

Un témoignage dont « L’Osservatore Romano » des 11-12 janvier souligne l’importance sous le titre : « L’Iran et la liberté de culte des chrétiens ». 

Une expérience personnelle authentique

« Dans la constitution de la République islamique d’Iran, les chrétiens sont reconnus officiellement comme une minorité religieuse. Nous avons donc la liberté de pratiquer le culte et de donner une formation chrétienne à nos fidèles à l’intérieur de nos églises. Nos églises sont ouvertes pour le culte et la formation chrétienne », a expliqué Mgr Garmou. 

Rappelons que les catholiques sont environ 10.000 sur les 70 millions d’habitants que compte le pays, dont 90% de musulmans chiites et de nombreuses minorités.  

Pour l’évêque, le défi actuel de l’Eglise catholique en Iran est « d’aider les fidèles à passer d’une foi sociologique, ethnique, transmise par les parents, à une foi issue d’une expérience personnelle authentique, un témoignage de vie, et donc qui soit avant tout un don de l’Esprit Saint ». Il s’agit d’un « passage nécessaire » à promouvoir grâce à des rencontres, réunions, prédications, indique l’évêque.  

L’unité des chrétiens

Il discerne un autre défi : la promotion de l’unité des chrétiens en Iran, soulignant que la division entre baptisés « constitue un scandale » pour les chrétiens eux-mêmes. Il faut donc tout faire pour qu’ils puissent « vivre en communion » et que leur témoignage soit par conséquent plus « crédible ». Il souligne qu’il faut « intensifier et approfondir le dialogue œcuménique pour répondre à la volonté du Christ que tous ceux qui croient en lui « soient un afin que le monde croie ». 

L’Eglise catholique iranienne compte trois archidiocèses de trois rites : deux de rite chaldéen (Téhéran et Urmyā), et un de rite latin (Ispahan) ; une archiéparchie de rite chaldéen (Ahwaz) et une éparchie de rite arménien (Ispahan). 

Les chrétiens sont environ 100.000 dans le pays, ils appartiennent en majorité à l’Eglise arménienne apostolique dite « Grégorienne » du nom de saint Grégoire l’Illuminateur qui a baptisé le souverain arménien en 301. 

Par ailleurs, l’évêque insiste sur l’importance de ce petit troupeau : « Nous devons en outre être convaincus que bien que nous soyons une petite minorité, Dieu peut cependant faire à travers nous de grandes œuvres ».  « L’importance d’une Eglise ne réside pas dans sa visibilité, sa grandeur visible, a fait observer Mgr Garmou, mais dans la qualité de sa foi, et dans le témoignage de ses fidèles ». 

Visite « ad limina Apostolorum »

Pour ce qui est des attentes des évêques d’Iran à l’occasion de leur visite ad limina, Mgr Garmou a confié à Radio Vatican : « Cette visite traditionnelle manifeste avant tout la communion de tous les évêques du monde avec l’évêque de Rome, qui est aussi le pasteur universel de l’Eglise catholique. Et nous, en tant qu’évêques catholiques d’Iran, nous venons manifester cette communion avec le Saint-Père. En outre, nous attendons qu’il nous confirme dans la foi, avec cette conviction profonde que nous avons une mission à accomplir en Iran. Et nous souhaitons que le Saint-Siège soit plus informé sur la situation des chrétiens en Iran : nous espérons que cette visite nous aide à être mieux compris par les différents dicastères (…) pour établir une collaboration plus utile et plus fructueuse pour l’Eglise ». 

Relations diplomatiques

Radio Vatican rappelle que le Saint-Siège et l’Iran entretiennent des relations diplomatiques depuis plus de 50 ans (depuis 1956) et fait état des « ouvertures » de la présidence Khatami (1997-2005) qui a « inauguré une nouvelle phase des rapports ». 

Une délégation de Téhéran était présente à Assise en janvier 2002, pour la prière pour la paix dans le monde.  

Celui qui était alors le secrétaire pour les Relations du Saint-Siège avec les Etats, Mgr Jean-Louis Tauran (aujourd’hui le cardinal), a effectué une visite en Iran en mars 2001, ainsi que d’autres représentants catholiques étrangers. En 2001 également, Jean-Paul II a reçu un message de congratulations du président Khatami pour l’anniversaire de son élection. La détente a été favorisée aussi par l’intervention de la Caritas et d’autres organismes catholiques lors des tremblements de terre de Bam  (2003) et de Zarand (2005).  

Discours de Benoît XVI

L’ancien président Khatami s’est rendu en visite au Vatican le 4 mai 2007 (cf. Zenit 4 mai 2007), et Benoît XVI a rencontré des membres de l’ « Islamic Culture and Relations Organization » (ICRO) de Téhéran au terme d’entretiens qui ont eu lieu au Vatican du 28 au 30 avril 2008 sur le thème : « Foi et raison dans le christianisme et dans l’Islam », sous la présidence du cardinal Jean-Louis Tauran et du Dr Mahadi Mostafavi, président de l’ICRO.  

Dans son discours au Corps diplomatique du 8 janvier dernier, Benoît XVI a mentionné l’Iran souhaitant « une solution négociée à la controverse sur le programme nucléaire, à travers un mécanisme qui permette de satisfaire les exigences légitimes du pays et de la communauté internationale », ce qui favoriserait « la détente régionale et mondiale » (cf. Zenit du 8 janvier 2009).  

Anita S. Bourdin

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ZENIT Staff

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