ROME, Vendredi 9 janvier 2009 (ZENIT.org) – A quelques pas du lieu où Marie a donné naissance au Fils de Dieu il y a plus de 2000 ans, l’Hôpital de la Sainte Famille veille à ce que les femmes qui vont accoucher ne s’entendent plus dire qu’il n’y a « plus de place » dans l’ « auberge » légendaire.
L’hôpital est l’unique établissement d’obstétrique gynécologie de toute la région, qui soit apte à gérer les complications médicales des femmes vivant dans une extrême pauvreté, dont un grand nombre résident dans les camps de réfugiés proches.
Colleen Marotta, directrice de la « Fondation pour l’Hôpital de la Sainte Famille de Bethléem », organisme basé aux Etats-Unis, s’est entretenue avec ZENIT du travail qui est réalisé à l’hôpital et de la manière dont les chrétiens du monde entier peuvent aider les futures mamans.
Zenit – Comment l’Hôpital de la Sainte Famille a-t-il vu le jour ?
C. Marotta – C’est l’Ordre de Malte, un organisme religieux laïc depuis 1050 qui, face à la nécessité urgente de soins en maternité et néonatologie en Terre Sainte, a ouvert l’hôpital en 1990. L’hôpital assure une présence catholique dans la région. Le pape Jean-Paul II, reconnaissant que les services qu’il offre sauvent des vies et permettent d’assurer aux familles un avenir en meilleure santé, a inscrit l’hôpital sur la liste des « 100 priorités pour le nouveau millénaire ».
Ce berceau de l’espoir fournit des soins de santé de pointe à près de 22.000 femmes et enfants par an, indépendamment de leur religion, de leur nationalité ou leurs moyens financiers.
Zenit – Vous venez de visiter l’hôpital de Bethléem. Pouvez-vous nous décrire la situation actuellement ?
C. Marotta – Dans cette région, le taux de chômage avoisine les 70%, la circulation est limitée et il n’existe pas de sécurité sociale ni de services sociaux pour couvrir le coût des soins médicaux.
Ces familles vivent dans des conditions économiques et sociales exténuantes, si bien que ce qui normalement serait une occasion de se réjouir – accueillir la venue au monde d’un nouvel enfant – représente un moment de stress et d’incertitude. Ces femmes se demandent où elles vont trouver un endroit sûr pour donner le jour à leur enfant, comment elles pourront payer les soins et en cas de complication, s’il y a un personnel qualifié pour faire face aux situations d’urgence.
C’était exaltant de voir comment l’Hôpital de la Sainte Famille répond à toutes leurs craintes et apporte paix et espoir dans une région en proie à la misère et au désespoir. L’hôpital témoigne des valeurs de l’Evangile : prendre soin des pauvres et des malades. La charité catholique fait que tous ceux qui frappent à sa porte sont traités avec dignité et amour, à seulement quelques mètres du lieu de naissance de Jésus.
Zenit – Qui sont les patients de l’Hôpital de la Sainte Famille ? Uniquement des chrétiens ?
C. Marotta – L’Hôpital de la Sainte Famille est le principal centre de maternité de la région de Bethléem, des villages alentour et des camps de réfugiés gérés par un organisme d’aide humanitaire, l’Office de secours et de travaux des Nations Unies. Environ 60% des familles de Bethléem mettent au monde leurs bébés à l’Hôpital de la Sainte Famille de Bethléem, et 25% de celles qui sont prises en charge résident dans des camps de réfugiés. L’unité mobile de l’hôpital permet d’assurer des soins de santé directement aux familles qui vivent dans le désert sans eau ni électricité.
Zenit – Pouvez-vous nous raconter quelques histoires de familles qui ont bénéficié des services de l’hôpital ?
C. Marotta – Mouna, 36 ans, vient du quartier chrétien de Beit Jala et travaille comme cuisinière pour subvenir aux besoins de toute sa famille : elle-même, son mari Nadar et leurs quatre enfants. Nadar est illettré et sans travail.
Enceinte de cinq mois, Mouna est venue à l’Hôpital de la Sainte Famille. Elle avait fait une fausse couche l’année précédente et craignait de perdre aussi ce bébé. Elle s’inquiétait de ne pouvoir payer les soins. L’Hôpital de la Sainte Famille a soigné Mouna dans sa clinique pour patients externes. Et elle a mis au monde un robuste bébé, en octobre. Grâce à la générosité de ses donateurs, l’hôpital a été en mesure de couvrir les frais de soins médicaux de Mouna. Mouna et son bébé ont quitté l’hôpital en bonne santé.
Firyal, 29 ans, possède un diplôme d’infirmière, ce qui ne l’empêche pas d’être au chômage faute d’opportunités de travail en Cisjordanie. Son mari, Rami, 40 ans, est diplômé en gestion commerciale, mais lui non plus n’a pas trouvé de travail. De plus, Rami a la vue qui baisse.
Firyal et Rami ont deux enfants et vivent dans une maison dont ils ont hérité à Bethléem. Firyal est venue à l’Hôpital de la Sainte Famille en mars, pour un accouchement par césarienne. Informé du coût trop élevé des soins, Rami a tenté de faire entrer Firyal dans un établissement moins cher. Mais sachant qu’elle n’y bénéficierait pas de la même qualité de soins, Firyal est restée à la Sainte Famille, où elle a donné naissance à son enfant en sécurité. Après examen de la grande détresse financière de la famille, l’hôpital a couvert 50% des frais de Firyal. Il a pu le faire grâce à la générosité de nombreux donateurs. Firyal et son bébé ont quitté l’hôpital en bonne santé.
Zenit – La Fondation organise des « shower de bébé » pour les futures mamans. De quoi s’agit-il ?
C. Marotta – De même que nous préparons la naissance de l’Enfant Jésus, nous avons pensé que des catholiques aimeraient partager leur joie avec les moins fortunés en organisant un « shower », une fête pour accueillir la naissance de leur enfant pour les mères pauvres et leurs bébés qui vivent à Bethléem à quelques pas du lieu où notre Sainte Mère a mis au monde l’Enfant Jésus.
En réunissant famille, amis, voisins, écoles et paroisses catholiques, votre fête apportera espoir et affection aux familles confrontées à des dangers similaires à ceux que la Sainte Famille a connus il y a 2000 ans, à Bethléem. Vous et vos invités pouvez garantir que chaque bébé sera emmailloté, nourri et aimé à Bethléem. Ces fêtes destinées à accueillir la naissance des bébés, avec distribution de cadeaux, peuvent être organisées tout au long de l’année. Vous trouverez tout ce dont vous avez besoin sur le site www.birthplaceofhope.org.
Parmi les articles figurant dans le Registre de cadeaux pour mères et nouveaux-nés à l’occasion d’un shower de bébé :
— couverture de bébé pour prématuré ($10)
— vitamines prénatales pour mère enceinte ($20)
— Ensemble soins nourrisson: savon, lotion, shampoing, coton, etc. ($30)
— Ensemble layette nouveau-né ($40)
— Consultation prénatale ($50)
— Fourniture de soins médicaux à une mère vivant dans une zone du désert éloignée ($100)
— Don pour la Vie : sponsoriser la naissance d’un bébé ($250)
Zenit – Votre site Web s’intitule « BirthPlaceofHope.org ». Voyez-vous pointer un réel espoir pour la population de Bethléem dans l’avenir ?
C. Marotta – L’espoir est donné chaque jour rien que par l’unité de soins intensifs pour les nouveaux-nés de la région. En Terre Sainte, une majorité de mères enceintes n’ont pas accès aux soins prénataux, et cela du fait de leurs situations désespérées. Les repas familiaux manquent souvent des nutriments vitaux pour la mère et son bébé à naître. Ces conditions entraînent des accouchements de bébés qui naissent avec un poids faible et de graves complications de santé. Cette unité de soins sp
écialisés qui sauve des vies donne aux nouveaux-nés – qui, sans ces soins, n’auraient pour beaucoup que peu ou pas de chances de survivre – la capacité d’atteindre leur plein potentiel de développement.
La paix est apportée à chaque famille qui est soignée à l’Hôpital de la Sainte Famille. Pour ces familles pauvres, un moment de fête peut être assombri par la crainte de ne pouvoir couvrir les frais des soins. Quand elles rencontrent l’assistante sociale de l’hôpital, elles apprennent que des catholiques du monde entier sont sensibles à leurs souffrances et croient que c’est le plus pauvre qui mérite le meilleur.
Sur le Net:
Pour toute information supplémentaire, consulter le site: www.birthplaceofhope.org
Propos recueillis par Karna Swanson
Traduit de l’anglais par E. de Lavigne