ROME, Mardi 23 décembre 2008 (ZENIT.org) - Foi et raison se rencontrent dans l'œuvre du bienheureux Jean Duns Scot, fait observer Benoît XVI, mais aussi Ecriture et Magistère.
Benoît XVI a adressé une Lettre apostolique, en date du 28 octobre, en latin, à l'archevêque de Cologne, le cardinal Joachim Meisner, et aux participants d'un congrès scientifique international, à l'occasion du VIIe centenaire de la mort du bienheureux, décédé le 8 novembre 1308 à Cologne.
Né à Duns, près de Roxburgh, en Ecosse, Jean Duns Scot « s'est efforcé de comprendre, d'expliquer et de défendre les vérités de la foi, à la lumière de la raison humaine », souligne le pape.
Benoît XVI dit vouloir « rappeler à l'esprit des chercheurs et de tous, croyants et non-croyants, l'itinéraire et la méthode que Scot a suivis pour établir l'harmonie entre foi et raison, pour définir ainsi la nature de la théologie, pour en manifester constamment l'action, l'influence, la pratique, l'amour, plutôt que la pure spéculation ».
En effet, explique le pape, « pour réaliser ce travail, il se laissa guider par le Magistère de l'Eglise, et par un sens critique sain » en vue de « la croissance dans la connaissance de la vérité ».
« Il était persuadé, fait observer le pape, que la science avait de la valeur dans la mesure où elle avait des réalisations pratiques ».
« Très ferme dans la foi catholique, il s'est efforcé de comprendre, d'expliquer et de défendre les vérités de la foi, à la lumière de la raison humaine. Aussi, personne d'autre ne tenta-t-il de le faire, si ce n'est pour démontrer la correspondance entre toutes les vérités, naturelles et surnaturelles, qui découlent d'une même et unique source ».
Jean Duns Scot place l'autorité de l'Eglise aux côtés de la Sainte Ecriture, divinement inspirée. Il met spécialement en relief l'autorité du Successeur de Pierre.
Pour Duns Scot en effet, l'Eglise catholique dont le chef invisible est le Christ et le chef visible Pierre et les papes, ses successeurs, est « guidée par l'Esprit de vérité » et elle est « la gardienne authentique du dépôt révélé, et de la règle de la foi ».
Il rappelle aussi que pour Duns Scot, « l'Eglise est le critère solide et stable de la canonicité de la Sainte Ecriture ».
Benoît XVI insiste également sur le fait que pour Duns Scot, « Dieu est avant tout charité » : « Cette charité, cet amour, Duns Scot les maintient quand il veut ramener la théologie à une expression unique, c'est-à-dire à la théologie pratique ».
Duns Scot était Franciscain, comme le rappelle Benoît XVI en disant : « Fidèle disciple de saint François d'Assise, le bienheureux Jean contempla et prêcha assidûment l'Incarnation et la Passion salvifique du Fils de Dieu. Mais la charité ou l'amour du Christ se manifeste de manière spéciale non seulement sur le Calvaire, mais aussi dans le Très Saint Sacrement de l'Eucharistie ».
« Ce Sacrement est en outre Sacrement d'unité et d'amour ; par lui, nous sommes amenés à nous aimer mutuellement et à aimer Dieu comme bien commun et être aimés aussi par les autres. Et comme cet amour, cette charité, fut le début de tout, de même aussi, c'est seulement dans l'amour et dans la charité que sera notre béatitude », a conclu Benoît XVI à propos de la théologie eucharistique de Jean Duns Scot.