ROME, Jeudi 27 novembre 2008 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous une réflexion du P. Thomas Rosica, c.s.b., sur le temps de l’Avent.
Le P. Thomas Rosica est expert en Ecritures Saintes et professeur d’université, il est également le directeur de Salt and Light Catholic Media Foundation and Television Network au Canada et membre du Conseil général de la Congrégation de saint Basile. En octobre dernier il avait offert aux lecteurs de Zenit une série de réflexions sur le synode sur la Parole de Dieu publiées dans la section « Les coulisses du synode ».
Evangile de Jésus Christ selon saint Marc (13, 33-37)
Jésus parlait à ses disciples de sa venue : « Prenez garde, veillez : car vous ne savez pas quand viendra le moment. Il en est comme d’un homme parti en voyage : en quittant sa maison, il a donné tout pouvoir à ses serviteurs, fixé à chacun son travail, et recommandé au portier de veiller. Veillez donc, car vous ne savez pas quand le maître de la maison reviendra, le soir ou à minuit, au chant du coq ou le matin. Il peut arriver à l’improviste et vous trouver endormis. Ce que je vous dis là, je le dis à tous : Veillez ! »
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Se souvenir des merveilles de Dieu dans la grande histoire
L’Eglise entre ce week-end dans le temps liturgique de l’Avent. Les chrétiens proclament que le Messie est vraiment venu et que le règne de Dieu est « à notre portée ». L’Avent ne change pas Dieu. L’Avent approfondit notre désir et notre attente que Dieu fasse ce que les prophètes ont annoncé. Nous prions pour que Dieu cède à notre besoin de voir et de sentir la promesse de salut ici et maintenant.
Pendant ce temps de désir et d’attente du Seigneur, nous sommes invités à prier et à approfondir la Parole de Dieu, mais nous sommes avant tout appelés à devenir un reflet de la lumière du Christ, qui est en vérité le Christ lui-même. Toutefois, nous savons tous combien il est difficile de refléter la lumière du Christ spécialement quand nous avons perdu nos illusions, que nous nous sommes habitués à une vie sans lumière et que nous n’attendons rien de plus que la médiocrité et le vide. L’Avent nous rappelle que nous devons être prêts à rencontrer le Seigneur à tout moment de notre vie. Comme une alarme réveille un propriétaire, l’avent réveille les chrétiens qui sont en danger de s’endormir dans le quotidien.
Qu’attendons-nous de la vie et qui attendons-nous ? Cette année, pour quelles vertus ou quels cadeaux prions-nous ? Désirons-nous guérir ou nous réconcilier dans nos relations brisées ? Au coeur de nos obscurités, de nos tristesses et de nos secrets, quel sens désirons-nous trouver ? Comment voulons-nous vivre les promesses de notre baptême ? Quelles qualités de Jésus allons-nous chercher dans nos propres vies en cet Avent ? Très souvent, les choses, les qualités, les cadeaux ou les personnes que nous attendons, en disent long sur ce que nous sommes réellement. Dis-moi qui tu attends et je te dirai qui tu es ! L’Avent est un temps pour ouvrir les yeux, se recentrer, faire attention, rester conscient de la présence de Dieu dans le monde et dans nos vies.
Lors du premier dimanche de l’Avent, dans la première lecture du prophète Isaïe le Tout-Puissant redonne espoir au cœur et à l’âme d’Israël ; il façonne Israël et intervient de nouveau comme un potier modèle sa poterie.
Dans la seconde lecture, écrivant à sa communauté bien-aimée de Corinthe, Paul dit qu’il attend avec impatience « Le Jour du Seigneur », quand le Seigneur Jésus nous sera révélé pour sauver ceux qu’il a appelés.
Dans l’évangile du premier dimanche de l’Avent, Marc décrit le portier de la maison qui veille dans l’attente du retour inattendu du maître. Il s’agit d’une image de ce que nous devons faire tout au long de l’année mais spécialement durant le temps de l’Avent.
Notre baptême est une part dans la mission royale et messianique de Jésus. Chaque personne qui prend part à cette mission en partage aussi les responsabilités royales, en particulier, le soin des affligés et des blessés. L’Avent donne la merveilleuse opportunité de réaliser les promesses et l’engagement de notre baptême.
Le cardinal Joseph Ratzinger a écrit que « le but de l’année liturgique est de rappeler sans cesse les mémoires de sa grande histoire, de réveiller la mémoire du Coeur afin de pouvoir discerner l’étoile de l’espérance. Voilà la belle tâche de l’Avent : réveiller en nous toutes les mémoires de bonté et ouvrir ainsi les portes de l’espérance ».
En ce temps de l’Avent permettez-moi de vous faire quelques suggestions. Mettez fin à une querelle. Faites la paix. Cherchez un ami oublié. Enlevez le soupçon et remplacez-le par la confiance. Ecrivez une lettre d’amour. Partagez quelques trésors. Répondez doucement même si vous aimeriez répondre brutalement. Encouragez un jeune à avoir confiance en lui. Gardez une promesse. Trouvez le temps. Prenez du temps. Ne soyez pas rancunier. Pardonnez à un ennemi. Célébrez le sacrement de la réconciliation. Ecoutez davantage les autres. Excusez-vous si vous avez tort. Faites preuve de gentillesse même si vous n’avez pas tort ! Essayez de comprendre. Ne soyez pas envieux. Examinez les exigences que vous avez envers les autres. Pensez d’abord à quelqu’un d’autre. Appréciez. Soyez bon, soyez doux. Riez un peu. Riez un peu plus. Méritez la confiance. Ne soyez pas méchant. Soyez reconnaissant. Allez à l’église. Restez à l’église un peu plus longtemps que d’habitude. Faites plaisir à un enfant. Contemplez la beauté et la merveille de la terre. Dites votre amour. Dites-le encore une fois. Dites-le même plus fort. Dites-le tranquillement.
Réjouissez-vous car le Seigneur est proche !