Synode sur la Parole de Dieu : Propositions (51-55) [FIN]

ROME, Mercredi 26 novembre 2008 (ZENIT.org) – A l’issue du synode sur la Parole de Dieu, une liste de 55 propositions a été établie par l’Assemblée générale ordinaire du synode des évêques. Le texte original de ces propositions, qui a été remis […]

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ROME, Mercredi 26 novembre 2008 (ZENIT.org) – A l’issue du synode sur la Parole de Dieu, une liste de 55 propositions a été établie par l’Assemblée générale ordinaire du synode des évêques. Le texte original de ces propositions, qui a été remis au pape, est en latin. Ce texte a une valeur de proposition. Le pape Benoît XVI a toutefois permis la publication d’une version italienne, provisoire et non officielle de cette liste de propositions, par la secrétairerie générale du synode.

Nous proposons ci-dessous une traduction en français des propositions 51 à 55.

Proposition 51

Terre Sainte

Paul VI a appelé la Terre Sainte « le cinquième Evangile ». Le synode recommande les pèlerinages et, si possible, l’étude des Ecritures Saintes en Terre Sainte et sur les traces de saint Paul. A travers cette expérience, les pèlerins et les étudiants comprendront mieux le milieu physique et géographique des Ecritures et notamment le rapport entre les deux Testaments. Les pierres sur lesquelles Jésus a marché pourraient devenir pour eux les pierres de mémoires vivantes. Pour l’instant, les chrétiens en Terre Sainte ont besoin de la communion de tous les chrétiens, en particulier en ces jours de conflit, de pauvreté et de peur.

Proposition 52

Dialogue entre chrétiens et juifs

Le dialogue entre chrétiens et juifs appartient à la nature de l’Eglise. Fidèle à ses promesses, Dieu ne révoque pas l’Ancienne Alliance (cf. Rm 9 et 11). Jésus de Nazareth était juif et la Terre Sainte, la terre mère de l’Eglise. Chrétiens et juifs partagent les Ecritures du peuple juif, que les chrétiens appellent l’Ancien Testament. Dans la descendance d’Abraham, juifs et chrétiens peuvent être une source de bénédiction pour l’humanité (cf. Gn 17, 4-5).

La compréhension juive de la Bible peut aider l’intelligence et l’étude des Ecritures de la part des chrétiens.

L’interprétation biblique chrétienne est fondée sur l’unité des deux Testaments dans la personne de Jésus, Parole faite chair. En elle s’accomplit le sens plénier des Ecritures en continuité et discontinuité à l’égard des livres inspirés du Peuple juif.

Il est suggéré aux conférences épiscopales de promouvoir des rencontres et des échanges entre juifs et chrétiens.

Proposition 53

Dialogue entre chrétiens et musulmans

« L’Eglise regarde aussi avec estime les musulmans qui adorent le Dieu unique » (Nostra aetate, 3). Ces derniers se réfèrent à Abraham et rendent leur culte à Dieu surtout dans la prière, l’aumône et le jeûne. Le dialogue avec eux permet de mieux se connaître et de collaborer dans la promotion de valeurs éthiques et spirituelles.

Dans ce dialogue, le synode insiste sur l’importance du respect de la vie, des droits de l’homme et de la femme, tout comme sur la distinction entre l’ordre sociopolitique et l’ordre religieux dans la promotion de la justice et de la paix dans le monde. Un thème important dans ce dialogue est également la réciprocité et la liberté de conscience et de religion.

Il est suggéré aux conférences épiscopales nationales, là ou cela peut être fructueux, de promouvoir des cercles de dialogue entre chrétiens et musulmans.

Proposition 54

Dimension universelle de la Parole de Dieu et sauvegarde de la création

La Parole de Dieu nous transmet la beauté de Dieu à travers la beauté de la création et aussi à travers les images saintes comme les icônes du Verbe incarné. Ce sont des moyens par lesquels le mystère invisible de Dieu se rend d’une certaine manière visible et perceptible à nos sens. Les pères de l’Eglise ont toujours affirmé la dimension universelle de la Parole de Dieu qui se fait chair ; chaque créature, en effet, porte d’une certaine manière un signe de la Parole de Dieu. Toutes les choses créées trouvent en Jésus Christ mort et ressuscité, leur récapitulation définitive (cf. Ep 1, 10). Toutes les choses et les personnes sont donc appelées à être bonnes et belles dans le Christ.

Malheureusement, l’homme de notre temps a perdu l’habitude de contempler la Parole de Dieu dans le monde dans lequel il habite et qui lui a été donné par Dieu. C’est la raison pour laquelle la découverte de la Parole de Dieu, dans toutes ses dimensions, nous pousse à dénoncer toutes les actions de l’homme contemporain qui ne respectent pas la nature comme création.

Accueillir la Parole de Dieu témoignée dans l’Ecriture Sainte et dans la Tradition vivante de l’Eglise, engendre une nouvelle manière de voir les choses, promouvant une authentique écologie, qui puise sa racine la plus profonde dans l’obéissance de la foi qui accueille la Parole de Dieu.

Ainsi, nous souhaitons que s’intensifie dans l’action pastorale de l’Eglise, l’engagement en vue de la sauvegarde de la création, en développant une sensibilité théologique renouvelée sur la bonté de toutes les choses créées dans le Christ, Parole de Dieu incarnée.

                                                                     CONCLUSION

Proposition 55

Maria Mater Dei et Mater fidei

Le synode, qui, avant toute chose, entend renouveler la foi de l’Eglise dans la Parole de Dieu, se tourne vers Marie, la Vierge Mère du Verbe incarné qui par son oui à la parole de l’Alliance et à sa mission, accomplit parfaitement la vocation divine de l’humanité. Les pères synodaux proposent de promouvoir parmi les fidèles la prière de l’Angelus, mémoire quotidienne du Verbe incarné, et celle du chapelet.

L’Eglise du Nouveau Testament vit là où la Parole incarnée est accueillie, aimée et servie dans le don total à l’Esprit Saint. La foi de Marie se développe ensuite dans l’amour par lequel elle accompagne la croissance et la mission du Verbe incarné. Sous la Croix du Fils, la foi et l’amour deviennent l’espérance avec laquelle Marie accepte de devenir la Mère du disciple bien-aimé et de l’humanité rachetée.

L’attention pleine d’amour et de dévotion à la figure de Marie comme modèle et archétype de la foi de l’Eglise, est d’une importance capitale pour opérer aujourd’hui aussi un changement concret de paradigme dans la relation de l’Eglise avec la Parole, aussi bien dans l’attitude d’écoute orante qu’à travers la générosité dans l’engagement pour la mission et l’annonce.

Unis au Saint-Père dans la prière afin que le synode « puisse apporter des fruits de renouveau authentique dans chaque communauté chrétienne » (Benoît XVI, Angelus à Pompei, 19 octobre 2008), les pères synodaux invitent les pasteurs et les fidèles à tourner leur regard vers Marie et à demander à l’Esprit Saint la grâce d’une foi vivante dans la Parole de Dieu faite chair.

[Traduit de l’italien par Zenit]

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ZENIT Staff

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