ROME, Lundi 24 novembre 2008 (ZENIT.org) – Benoît XVI souligne le devoir des religions de promouvoir « les droits de la personne humaine ».
Le cardinal-secrétaire d’Etat, Tarcisio Bertone, a fait parvenir au nom du pape Benoît XVI un message aux 83e « Semaines Sociales de France ».
La 83e session des Semaines Sociales de France vient de rassembler plus de trois mille participants – dont plusieurs centaines de l’Est Européen – au Centre de Congrès de Lyon (21-23 novembre) sur le thème : « Les religions, menace ou espoir pour nos sociétés ».
Benoît XVI fait notamment observer que le « libre exercice » de la vie de foi et de la vie démocratique a pour fondement la « distinction » entre les deux sphères de la politique et de la religion.
Car ce n’est pas aux Etats que revient la « responsabilité ultime » de répondre « aux aspirations des personnes, des communautés et des peuples », dans le cadre d’un «ordre social respectueux de la dignité de la personne ».
Le pape souligne par ailleurs que les religions ont le « devoir » de proposer une vision de la foi, qui exclue l’intolérance, les discriminations et les conflits, mais manifeste le « respect absolu de la vérité », encourage « la coexistence et la réconciliation » et de promeuve « les droits de la personne humaine ».
Message final
Pour sa part, le message final de la session inclut un appel à la société : « Pour qu’un nouveau dialogue s’instaure ainsi avec la société autour de ses attentes profondes, il faut aussi que se dégèlent certains comportements figés dans une attitude a priori hostile, par principe ou par ignorance. A cet égard, les Semaines sociales de France s’adressent à tous les acteurs qui peuvent contribuer à restaurer un dialogue vrai entre religions et société »
« Aux médias, parfois tentés de ringardiser ou de minimiser les convictions religieuses en les présentant comme archaïques ou moralistes », les congressistes suggèrent « qu’ils poursuivent leur effort d’information et d’explication sur l’apport des religions dans une société de plus en plus sécularisée ».
« Aux responsables des entreprises et des administrations », il demandent de « mettre en œuvre mais aussi de respecter des chartes de la diversité, y compris religieuse ».
« Aux pouvoirs publics et aux grands acteurs nationaux », ils demandent qu’ils « prennent en compte la trace, dans la mémoire collective, du fait religieux, de son rôle pour les rythmes de vie, comme par exemple, le congé dominical, moyen d’un répit personnel et familial ».
Ils appellent aussi les Parlementaires à « poursuivre jusqu’au bout la construction d’un service public de l’éducation pluraliste, y compris au plan des Universités ».
« Aux pouvoirs publics nationaux, locaux et municipaux », ils lancent un appel « afin de promouvoir des instances nationales et locales de dialogue inter-confessions et inter-convictions, sorte de conseils de la fraternité ».
Enfin, ils demandent à l’Education nationale de « mettre en place progressivement mais résolument les outils de formation pédagogique montrant la place du fait religieux dans nos sociétés » : « Ce sera aussi une façon de garder la mémoire de notre laïcité républicaine ».
Les nouvelles solidarités
La 84e session des Semaines sociales de France, présidées par Jérôme Vignon, qui a succédé l’an dernier à Michel Camdessus, aura lieu du 20 au 22 novembre, à Paris (Villepinte), sur le thème : « Les nouvelles solidarités ».
Les SSF sont nées en 1904 à l’initiative de deux laïcs, Marius Gonin et Adéodat Boissard, dans le sillage de l’encyclique sociale de Léon XIII, Rerum Novarum.