Synode sur la Parole de Dieu : Propositions (21-25)

ROME, Lundi 17 novembre 2008 (ZENIT.org) – A l’issue du synode sur la Parole de Dieu, une liste de propositions a été établie par l’Assemblée générale ordinaire du synode des évêques. Le texte original de ces propositions, qui a été remis au […]

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ROME, Lundi 17 novembre 2008 (ZENIT.org) – A l’issue du synode sur la Parole de Dieu, une liste de propositions a été établie par l’Assemblée générale ordinaire du synode des évêques. Le texte original de ces propositions, qui a été remis au pape, est en latin. Ce texte a une valeur de proposition. Le pape Benoît XVI a toutefois permis la publication d’une version italienne, provisoire et non officielle de cette liste de propositions, par la secrétairerie générale du synode.

Nous proposons ci-dessous une traduction en français des propositions 21-25.

Proposition 21

Parole de Dieu et petites communautés

Le synode recommande la création de petites communautés ecclésiales d’écoute et d’étude et de prière de la Parole de Dieu, également sous la forme du chapelet comme méditation biblique (cf. Jean-Paul II, Lettre apostolique Rosarium Virginis Mariae). Dans de nombreux pays il y a déjà des petites communautés composées de familles, enracinées dans les paroisses ou liées aux divers mouvements ecclésiaux et nouvelles communautés. Celles-ci se réunissent régulièrement autour de la Parole de Dieu pour la partager, et ils en reçoivent de la force.

Certaines n’ont que rarement la possibilité de célébrer l’Eucharistie. Ils font l’expérience de la communauté et rencontrent la Parole de Dieu personnellement. A travers la lecture de la Bible ils font l’expérience d’être aimés personnellement de Dieu. Le service des laïcs qui guident ces communautés doit être pris en considération et promu, car ils rendent un service missionnaire auquel tous les baptisés sont appelés.

Proposition 22

Parole de Dieu et lecture orante

Le synode propose que l’on exhorte les fidèles, également les jeunes, à aborder les Ecritures à travers une « lecture orante » et assidue (cf. DV 25), afin que le dialogue avec Dieu devienne une réalité quotidienne du peuple de Dieu.

Pour cela, il est important :

–         que l’on relie profondément la lecture orante à l’exemple de Marie et des saints dans l’histoire de l’Eglise, qui ont fait la lecture de la Parole selon l’Esprit ;

–         d’avoir recours à des maîtres en la matière ;

–         de s’assurer que la pasteurs, prêtres et diacres, et de manière particulière les futurs prêtres, aient une formation adaptée afin de pouvoir à leur tour former le peuple de Dieu dans cette dynamique spirituelle ;

–         que les fidèles soient initiés en fonction des circonstances, des catégories et des cultures, à la méthode de lecture orante la plus appropriée, personnelle et/ou communautaire (Lectio divina, Exercices spirituels dans la vie quotidienne, Seven Steps en Afrique et ailleurs, diverses méthodes de prière, partage en famille et dans les communautés ecclésiales de base, etc.) ;

–         que l’on encourage la pratique de la lecture orante à partir des textes liturgiques que l’Eglise propose pour la célébration eucharistique dominicale et quotidienne, pour mieux comprendre le rapport entre Parole et Eucharistie ;

–         que l’on veille à ce que la lecture orante, surtout communautaire, des Ecritures, débouche sur un engagement de charité (cf. Lc 4, 18-19).

Conscients de la large diffusion actuelle de la Lectio divina et d’autres méthodes analogues, les pères synodaux y voient un véritable signe d’espérance et encouragent tous les responsables ecclésiaux à multiplier les efforts en ce sens.

Proposition 23

Catéchèse et Ecriture sainte

La catéchèse doit s’enraciner de préférence dans la révélation chrétienne. Elle doit prendre comme modèle la pédagogie de Jésus sur le chemin d’Emmaüs.

Sur le chemin d’Emmaüs Jésus ouvre le cœur des disciples à l’intelligence des Ecritures (cf. Lc 24, 27). Sa manière de procéder montre que la catéchèse qui s’enracine dans la révélation chrétienne suppose l’explication des Ecritures. Elle nous invite aussi à rejoindre les hommes d’aujourd’hui pour leur transmettre l’évangile du salut :

–         aux enfants les plus petits avec une attention particulière ;

–         à ceux qui ont besoin d’une formation plus approfondie qui s’enracine dans les Ecritures ;

–         aux catéchumènes qu’il faut accompagner dans leur cheminement, en leur montrant le plan de Dieu à travers la lecture de l’Ecriture sainte, en les préparant à rencontrer le Seigneur dans les sacrements de l’initiation chrétienne, à s’engager dans la communauté et à être missionnaires.

Le catéchuménat pré-baptismal doit être suivi d’une mystagogie post-baptismale, une formation continue au centre de laquelle doivent se trouver l’Ecriture sainte et le Catéchisme de l’Eglise catholique.

Proposition 24

Parole de Dieu et vie consacrée

La vie consacrée naît de l’écoute de la Parole de Dieu et accueille l’Evangile comme règle de vie. Elle redécouvre en permanence son identité à l’écoute de la Parole et se transforme en « evangelica testificatio » pour l’Eglise et pour le monde. Appelée à être une « exégèse » vivante de la Parole de Dieu (cf. Benoît XVI, 2 février 2008), elle est elle-même une parole avec laquelle Dieu continue à parler à l’Eglise et au monde.

Le synode remercie les personnes consacrées pour leur témoignage de l’évangile et pour leur disponibilité à le proclamer aux frontières géographiques et culturelles de la mission à travers ses divers services charismatiques. Il les exhorte en même temps à veiller aux espaces personnels et communautaires d’écoute de la Parole de Dieu et à promouvoir des écoles de prière biblique ouvertes aux laïcs, surtout aux jeunes. Qu’elles sachent écouter la Parole de Dieu avec un cœur de pauvre et exprimer leur réponse à travers l’engagement pour la justice, la paix et l’intégrité de la création.

Le synode souligne l’importance de la vie contemplative et sa précieuse contribution à la tradition de la Lectio divina. Les communautés monastiques sont des écoles de spiritualité et renforcent la vie des Eglises particulières. « Comme une oasis spirituelle, un monastère indique au monde d’aujourd’hui la chose la plus importante, et c’est même en fin de compte la seule chose décisive :  il existe une ultime raison pour laquelle il vaut la peine de vivre, qui est Dieu et son amour impénétrable » (Benoît XVI, Angélus du 18 novembre 2007).

Dans la vie contemplative, la Parole est écoutée, priée et célébrée. Il faut donc veiller à ce que ces communautés reçoivent la formation biblique et théologique appropriée à leur vie et leur mission.

Proposition 25

Deux niveaux sont nécessaires dans la recherche exégétique

L’herméneutique biblique proposée dans Dei Verbum 12 reste très actuelle et efficace. Elle prévoit deux niveaux de méthode distincts et corrélés, pour un travail exégétique adéquat.

Le premier niveau correspond à ce que l’on appelle la méthode historico-critique, qui a souvent porté du fruit dans la recherche moderne et contemporaine et qui est entrée dans le domaine catholique, surtout à partir de l’Encyclique du serviteur de Dieu Pie XII Divino Afflante Spiritu. Cette méthode a été rendue nécessaire par la nature même de l’histoire du salut qui n’est pas une mythologie mais une histoire vraie avec son sommet dans l’incarnation du Verbe, divin et éternel, qui vient habiter dans le temps des hommes (cf. Jn 1, 14). Il est par conséquent nécessaire d’étudier également la Bible et l’histoire du salut avec les méthodes de la recherche historique sérieuse.

Le deuxième niveau méthodologique, nécessaire pour une interprétation juste des Saintes Ecritures, correspond à la nature également divine des paroles bibliques humaines. Le Concile œcuménique Vatican II rappelle à juste titre que la Bible doit être interprétée avec l’aide de ce même Esprit Saint qui a guidé sa mise par écrit.

L’herméneutique biblique ne peut être considérée accomplie si – parallèlement à l’étude historique des textes – elle ne recherche pas aussi de manière adéquate leur dimension théologique. La Dei Verbum identifie et cite les trois points de référence décisifs pour parvenir à la dimension divine et donc au sens théologique des Saintes Ecritures. Il s’agit du contenu et de l’unité de toute l’Ecriture, de la tradition vivante de toute l’Eglise et enfin, de l’attention à l’analogie de la foi. « Seulement dans le cas où les deux niveaux méthodologiques, celui de nature historique et critique et celui de nature théologique, sont observés, on peut alors parler d’une exégèse théologique – d’une exégèse adaptée à ce Livre » (Benoît XVI, 14 octobre 2008).

[Traduit de l’italien par Zenit]

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ZENIT Staff

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