ROME, Dimanche 9 novembre 2008 (ZENIT.org) – Benoît XVI plaide pour le million et demi de personnes mises en fuite par les « atrocités » perpétrées dans le Nord Kivu, au Congo (RDC).
Le pape a dit son inquiétude après l’angélus de ce dimanche, en dénonçant les « affrontements armés sanglants » et les « atrocités systématiques » qui font de « très nombreuses victimes parmi la population civile innocente », mais aussi les « destructions, saccages, violences de toutes sortes » qui ont contraint des dizaines de milliers de personnes à « abandonner même le peu qu’elles avaient pour survivre ».
Il a renouvelé son appel pour que « tous collaborent au retour à la paix sur cette terre martyrisée depuis trop longtemps, dans le respect de la légalité et surtout de la dignité de toute personne ».
Le pape faisait état d’une estimation du nombre des réfugiés fuyant les violences en soulignant qu’un million et demi de personnes ont été jetées sur les routes.
« A tous et à chacun, a déclaré le pape, je désire exprimer ma proximité particulière, et j’encourage et je bénis ceux qui agissent pour soulager leurs souffrances ». Il a ajouté une mention spéciale des « agents pastoraux de l’Eglise » catholique locale.
« Que parvienne aux familles, privées de ceux qui leurs sont chers, mes condoléances et l’assurance de ma prière », a insisté le pape.
Le 12 octobre dernier déjà, pendant le synode des évêques, Benoît XVI avait lancé un appel en faveur des populations du Congo, et des chrétiens d’Irak et de l’Inde qui souffrent de violences.
Le pape avait mentionné ces intentions de prière avant l’angélus de ce dimanche, récité avant la bénédiction finale de la messe de canonisation de quatre nouveaux saints, place Saint-Pierre.
Dans le Nord Kivu, de violents combats opposent les milices du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) de Laurent Nkunda à l’armée congolaise. Différentes organisations internationales ont dénoncé les violences des forces en présence contre les femmes et les enfants. Et dès avril dernier, l’UNHCR avait sonné l’alarme devant le déplacement massif de populations qui fuyaient les violences.
Un accord de paix signé en 2003 avait formellement mis fin à un conflit de plusieurs années, mais les combats ont repris dans la région, si bien que l’on compte environ 1,5 million de déplacés à l’intérieur même du pays, tandis que quelque 350.000 réfugiés congolais ont fui leur pays.
Engagement humanitaire de l’Eglise
Comme le pape le mentionne, l’Eglise est engagée sur le front humanitaire : la Caritas du Congo, la Caritas internationalis et la Caritas espagnole, notamment.
La Caritas de la République démocratique du Congo a lancé un plan d’urgence bénéficiant du soutien financier de nombreuses Caritas du monde, en réponse à l’appel de fonds lancé par Caritas internationalis.
La Caritas congolaise confirme que la situation est très critique : on parle de « catastrophe » humanitaire, vu le nombre considérable des déplacés.
La Caritas espagnole participe aussi à deux projets, dont un d’un programme de reconstruction mis en place après le tremblement de terre survenu au début de l’année, et, auprès des victimes du conflit actuel, à un autre programme de reconstruction concernant 15 écoles transformées en centre d’accueil pour les victimes des combats, aux côtés du Service Jésuite pour les Réfugiés.
Anita S. Bourdin