Le pape rend hommage au « génie » de Franz Schubert

La culture et la spiritualité de l’Autriche chrétienne et catholique

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ROME, Lundi 25 août 2008 (ZENIT.org) – Benoît XVI rend hommage au « génie » de Franz Schubert dont l’œuvre « honore la civilisation européenne, et la grande culture et la spiritualité de l’Autriche chrétienne et catholique ».

Le pape a en effet assisté à un concert donné en son honneur dimanche 24 août à 18 h, en la résidence pontificale de Castel Gandolfo, dans la salle des Suisses. Les musiciens ont exécuté les 24 Lieder du « Voyage d’hiver » de Franz Schubert (op. 89, D 911), d’après des poésies de Wilhelm Müller, mais dans une version sans paroles, pour piano et violoncelle.

Dans son allocution, à l’issue du concert, Benoît XVI a manifesté son estime pour le génie du musicien autrichien en disant notamment : « Elle est méritée, la reconnaissance qui est attribuée universellement à cet illustre génie de la musique, qui honore la civilisation européenne, et la grande culture et la spiritualité de l’Autriche chrétienne et catholique ».

En connaisseur, Benoît XVI a indiqué les réflexions de Schubert lui-même sur cette œuvre : « En présentant le Voyage d’hiver à ses amis, Schubert a dit : ‘Je vous chanterai un cycle de Lieder qui m’ont impliqué plus qu’il ne m’était jamais arrivé auparavant. Ils me plaisent plus que tous et ils vous plairont aussi’. Ce sont des paroles auxquelles nous pouvons consentir nous aussi, après les avoir écoutés à la lumière de l’espérance de notre foi. Le jeune Schubert, spontané et exubérant, a réussi nous à communiquer à nous aussi ce soir ce qu’il a vécu et ce dont il a fait l’expérience ».

Le pape a également remercié les organisateurs et les musiciens : « Je suis certain de me faire l’interprète des sentiments communs en formulant mon appréciation reconnaissante et admirative à Melle Yvonne Timoianu et à M. Christoph Cornaro, qui ont joué respectivement du violoncelle et du piano, avec un talent vraiment louable. Grâce à leur exécution magistrale, nous avons pu goûter la richesse multiforme du langage musical qui caractérise les morceaux proposés. Il me plaît de rappeler que ma connaissance de M. Cornaro remonte à la période où il a été ambassadeur d’Autriche près le Saint-Siège. Je suis très heureux de le retrouver aujourd’hui comme pianiste ».

Le pape a également évoqué l’harmonie particulière qui lie la musique de Schubert à la poésie de Müller en disant : « Ce concert nous a donné l’occasion de voir le rapprochement heureux de la poésie de Wilhelm Müller et de la musique de Franz Schubert dans un genre mélodique qui lui est cher. Schubert nous a en effet laissé plus de 600 Lieder : le grand compositeur, pas toujours compris par ses contemporains, a été connu comme le ‘prince du Lied’. Comme l’indique son épitaphe, ‘il a fait résonner la poésie et parler la musique’ ».

Et à propos de la composition de ce « Voyage d’hiver », il disait : « Nous venons de goûter le chef d’œuvre des Lieder de Schubert : Die Winterreise (le Voyage d’hiver). On compte 24 Lieder composés sur des textes de Wilhelm Müller, dans lesquels Schubert exprime une atmosphère intense de triste solitude, qu’il ressentait particulièrement étant donné l’état d’âme de prostration causée par sa longue maladie, et par une succession de nombreuses déceptions sentimentales et professionnelles. C’est un voyage tout intérieur, que le célèbre compositeur autrichien écrivit en 1827, à un an seulement de sa mort prématurée qui le saisit à 31 ans.

Plus encore, le pape évoquait la façon de composer de Schubert : « Lorsque Schubert prend un texte poétique dans son univers sonore, il l’interprète à travers un réseau mélodique qui pénètre l’âme avec douceur, en portant celui qui l’écoute à éprouver le même regret brûlant éprouvé par le musicien, le même rappel de ces vérités du cœur qui vont au-delà de tout jugement. C’est ainsi que naît une fresque qui parle de quotidien sincère, de nostalgie, d’introspection, d’avenir ».

« Tout ré-affleure au long du parcours : la neige, le paysage, les objets, les personnes, les événements, dans un flux brûlant de souvenirs. En particulier, ce fut pour moi une expérience nouvelle et belle d’écouter cette œuvre dans la version qui nous a été proposée, c’est-à-dire avec le violoncelle à la place de la voix humaine. Nous n’entendions pas les paroles de la poésie, mais leur reflet et les sentiments qui y sont contenus avec la ‘voix’ quasi humaine du violoncelle », a précisé le pape à propos de cette version pour instrument à corde.

Il soulignait le réconfort apporté par une telle musique en concluant : « Intérieurement réconfortés par la splendide expérience musicale de ce soir, renouvelons notre merci à qui en a été le promoteur et à qui l’a magnifiquement réalisée. Je salue à nouveau cordialement ceux qui sont ici présents et à tous j’adresse avec affection ma bénédiction ».

Anita S. Bourdin

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ZENIT Staff

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