ROME, Vendredi 20 juin 2008 (ZENIT.org) – En remettant son prix à l’écrivain et historien italien Marco Roncalli, la Fondation Internationale Raoul Wallenberg a voulu reconnaître l’œuvre promotrice de dialogue entre les religions du pape Jean XXIII.
Marco Roncalli est un des plus grands experts de la figure de Jean XXIII. Ses recherches, contenues dans de nombreux livres et articles, ont permis de révéler ce que Jean XXIII, avant de devenir évêque de Rome, avait fait durant la seconde guerre mondiale, pour sauver la vie de tant de juifs persécutés.
Son grand-père était le frère cadet du pape (Angelo Giuseppe Roncalli). Il est né à Bergame (Italie) le 31 juillet 1959 et depuis 25 ans effectue des recherches sur la personnalité du pape.
La Fondation internationale Raoul Wallenberg a remis le 12 juin dernier sa première médaille « Angelo Giuseppe Roncalli » au centre Russia Ecumenica, situé non loin du Vatican.
De hauts représentants du corps diplomatique étaient présents à la cérémonie, dont l’ambassadeur de Grande-Bretagne près le Saint-Siège, Francis Martin-Xavier Campbell, et l’actuel représentant argentin près le Saint-Siège (en attendant la nomination d’un ambassadeur), Hugo Javier Gobbi.
Parmi les représentants religieux, à noter la présence de Gary L. Krupp, le fondateur de la Fondation Pave the Way, une institution pour la promotion du dialogue interreligieux, et quelques représentants de l’Eglise catholique.
Dans son message aux participants, Baruj Tenembaum, à l’origine de la Fondation Wallenberg, a évoqué l’action de Mgr Roncalli qui a permis de sauver des juifs en Bulgarie et en Turquie, où il représentait le pape.
En tant que représentant apostolique du pape, à Istanbul, en 1944 « il organisa un réseau de sauvetage pour les juifs et autres persécutés du nazisme. Ses actions ont permis à des milliers de condamnés d’échapper à la mort », a rappelé Baruj Tenembaum.
Mais le pontificat du « bon pape » Jean XXIII, a-t-il ajouté, « a fait entrer dans une nouvelle ère les relations entre l’Eglise catholique et le judaïsme ». C’était l’époque de la compréhension et de la tolérance après des siècles de dénigrement, préjugés et persécution religieuse ».
« Les portes du dialogue interreligieux dont Jean XXIII avait favorisé l’ouverture à son époque ont été grandes ouvertes sous le pontificat de Jean Paul II. Jean Paul II, qui appelait les juifs ‘ses grands frères’ ; qui avait visité les camps de concentration nazis, faisant acte de contrition et de solidarité avec les victimes juives ; et qui s’était rendu en pèlerinage en Terre sainte, dans l’Etat d’Israël ».
La Fondation Wallenberg a entrepris ces dernières années un vaste chantier de recherche historique sur la grande œuvre humanitaire de Mgr Roncalli, instituant par la même occasion une médaille en son honneur.
« Cette première récompense ne peut avoir de meilleur destinataire qu’un illustre intellectuel comme Marco Roncalli, homme de lettre et de presse que nous reconnaissons et tâchons humblement de stimuler en lui décernant ce prix », a souligné Baruj Tenembaum.
« Marco Roncalli réalise un double travail, a-t-il ajouté, car il est fidèle à la vérité historique et aux préceptes du journalisme, portant au public la meilleure version possible de la vérité qu’il argumente, dans une précision et un zèle d’investigation particuliers, en rapportant des faits de la réalité quotidienne ».
La médaille lui a été remise par Jesús Colina, directeur de l’agence ZENIT.
Dans son discours de remerciement, Marco Roncalli a parlé de son « travail de reconstruction historique sur l’attitude et les actions de Mgr Angelo Giuseppe Roncalli envers les juifs et les persécutés du nazisme, surtout lorsqu’il était en Turquie, et avant encore en Bulgarie ».
Tout cela, a-t-il souligné, « dans une perspective plus large considérant l’attention que j’ai toujours tâché d’apporter aux actions humanitaire de ceux qui, pour avoir aidé les juifs, ont reçu ou devraient encore recevoir le titre de ‘Justes des nations’ par le Comité de Yad Vashem, un titre que je considère extrêmement important. »
L’écrivain a également remercié la fondation au nom de la famille Roncalli et de la commune de Sotto il Monte « pour le travail exceptionnel d’investigation et la quantité de matériel historique, livres et documents, fournis, auxquels s’ajoutent les entretiens et témoignages de rescapés, remontant à la période où le futur pape, visiteur apostolique en Bulgarie, étaient intervenu auprès du roi Boris pour qu’il collabore à ses initiatives en faveur des juifs ».
« A l’époque où il était délégué apostolique en Turquie et en Grèce, et comme le rapportent bon nombre de sources, Mgr Roncalli se démenait pour obtenir des ‘visa for life‘, des sortes de ‘certificats d’immigration’, en collaborant activement avec l’Agence juive d’Istanbul, alors neutre, avec le juif Haim Barlas, avec le grand rabbin Isaac Herzog, etc., en faveur des réfugiés juifs italiens, de la Transnistrie, de Roumanie, d’Allemagne, de Croatie, de Slovaquie, de Grèce et de France ».