ROME, Jeudi 17 avril 2008 (ZENIT.org) – Benoît XVI se dit préoccupé par « la situation de la famille au sein de la société », en particulier aux Etats-Unis. Il cite son message sur la famille et la paix et rappelle que l’évêque est le premier responsable de la pastorale familiale dans son diocèse.
Le pape s’est adressé longuement aux évêques dans la basilique de l’Immaculée Conception de Washington, mercredi soir, dans son homélie pour les vêpres. Il a abordé la question des prêtres, mais aussi de la famille.
« La situation de la famille au sein de la société est un thème profondément préoccupant pour nous tous est », a souligné le pape.
Citant Jean-Paul II (Familiaris consortio, n. 73), le pape rappelait que « le premier responsable de la pastorale familiale dans le diocèse est l’évêque » et qu’il doit par conséquent « lui consacrer intérêt, sollicitude, temps, personnel, ressources: mais par-dessus tout, il doit apporter un appui personnel aux familles et à tous ceux qui… l’assistent dans la pastorale de la famille ».
« Votre tâche, insistait Benoît XVI, est de proclamer avec force les arguments de foi et de raison qui parlent de l’institution du mariage, compris comme engagement pour la vie entre un homme et une femme, ouvert à la transmission de la vie. Ce message devrait retentir face aux personnes d’aujourd’hui, car il est essentiellement un «oui» inconditionné et sans réserve à la vie, un «oui» à l’amour et un «oui» aux aspirations du cœur dans notre humanité commune, alors que nous nous efforçons de mener à bien notre profond désir d’intimité avec les autres et avec le Seigneur ».
Le pape rappelait en particulier le lien entre la famille et la paix en disant : « Dans le Message de cette année pour la Journée mondiale de la paix, j’ai parlé de la contribution essentielle qu’une vie familiale saine offre à la paix dans et entre les nations. Dans la maison familiale, nous vivons l’expérience ‘de certaines composantes fondamentales de la paix: la justice et l’amour entre frères et sœurs, la fonction d’autorité manifestée par les parents, le service affectueux envers les membres les plus faibles parce que petits, malades ou âgés, l’aide mutuelle devant les nécessités de la vie, la disponibilité à accueillir l’autre et, si nécessaire, à lui pardonner’ (n. 3) ».
Mais le pape abordait aussi la question du point de vue de l’annonce de l’Evangile en ces termes : « La famille est, en outre, le lieu primordial de l’évangélisation, dans la transmission de la foi, dans l’aide aux jeunes à apprécier l’importance de la pratique religieuse et de l’observance du dimanche ».
Le pape déplorait « le rapide déclin de la famille en tant qu’élément fondamental de l’Eglise et de la société », citant à la fois « le divorce » et « l’infidélité » en augmentation, le « retard » dans les mariages ou son « absence » chez les jeunes couples, et l’ignorance chez les jeunes catholiques de la signification du « lien sacramentel du mariage ».
« On constate une diminution alarmante des mariages catholiques aux Etats-Unis, ainsi qu’une augmentation des cohabitations, dans lesquelles le don réciproque des époux à la manière du Christ, à travers le sceau d’une promesse publique de vivre les exigences d’un engagement indissoluble pendant toute l’existence, est simplement absent », a constaté Benoît XVI.
Il soulignait cette conséquence pour les enfants : « On nie aux enfants le milieu sûr dont ils ont besoin pour croître comme des êtres humains, et on nie également à la société ces piliers stables qui sont nécessaires, si l’on veut conserver la cohésion et le centre moral de la communauté ».
Anita S. Bourdin