Le paradoxe de l’armement selon Benoît XVI : il menace la vie au lieu de la défendre

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La paix n’est pas possible sans le développement

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ROME, Mercredi 16 avril 2008 (ZENIT.org) – Dans son message aux participants au séminaire international, organisé les 11 et 12 avril par le Conseil pontifical justice et paix, sur « Désarmement, développement et paix. Perspectives pour un désarmement intégral », Benoît XVI réaffirme l’urgence de promouvoir « un nouvel humanisme » qui puisse répondre aux aspirations de « paix, de développement et d’espérance » du monde.

« Une paix authentique et durable n’est pas possible sans le développement de chaque personne et de chaque peuple » affirme le pape dans son message, lu par Mgr Piero Parolin, sous-secrétaire pour les relations avec les Etats de la secrétairerie d’Etat.

« La réduction des armements n’est possible que si la violence est éliminée à sa racine », autrement dit si « l’homme décide de s’investir sérieusement dans la recherche de la paix, du bien et de la justice », poursuit le pape.

« La guerre, ajoute-t-il, comme toute forme de mal, trouve son origine dans le cœur de l’homme. Ainsi, la question du désarmement ne revient pas aux seuls Etats, mais à chaque homme, appelé lui aussi à désarmer son propre cœur et à devenir partout un artisan de paix ».

Le pape reconnaît que l’armement des Etats est nécessaire pour des raisons de légitime défense, et qu’il est « un droit à insérer dans la liste des droits inaliénables des Etats, car lié au devoir de ces pays de défendre la sécurité et la paix de leurs peuples ». 

« Néanmoins, ajoute-t-il, on ne peut considérer comme licite n’importe quel niveau d’armement, car chaque Etat peut ne posséder que les armes qui lui sont nécessaires pour assurer sa légitime défense ». Ne pas respecter ce « principe de suffisance » conduit au paradoxe selon lequel « les Etats menacent la vie et la paix des peuples qu’ils entendent défendre, et les armements, au lieu d’être une garantie de paix, risquent de devenir une tragique préparation à la guerre ».

A propos du rapport étroit entre désarmement et développement, Benoît XVI reprend la proposition avancée par Paul VI en 1964 : réduire les dépenses militaires en matière d’armements et créer, avec les économies qui auront été faites, un fonds mondial pour financer des projets de développement à l’intention des personnes et des peuples les plus pauvres et les plus nécessiteux.

Le pape a donc appelé encore une fois les Etats « à réduire leurs dépenses en matière d’armements et à considérer sérieusement l’idée de créer un fonds mondial destiné à couvrir des projets de développement favorisant la paix des peuples ».

« La paix est un don de Dieu, un don précieux qui doit être recherché et protégé en se servant aussi de moyens humains », souligne le pape qui réaffirme que, au-delà de toute difficulté, « la guerre n’est jamais inévitable et la paix toujours possible, et même un devoir ! »

Pour Benoît XVI, « le moment est venu de changer le cours de l’histoire, de récupérer la confiance, de cultiver le dialogue, d’alimenter la solidarité ».

Car, conclut-il dans son message, « ce n’est qu’en poursuivant un humanisme intégral et solidaire que l’humanité pourra aspirer à cette paix tant souhaitée : une paix authentique et durable ».

Antonio Gaspari

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ZENIT Staff

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