ROME, Jeudi 20 mars 2008 (ZENIT.org) – « Un hymne à l’amour de Dieu » : telle a été la vie de Chiara Lubich, la fondatrice du mouvement des Focolari, décédée le 14 mars à l’âge de 88 ans, a souligné le cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d’Etat, à l’homélie de la messe des funérailles qu’il a présidée mardi en la basilique Saint-Paul-Hors-les-Murs, à Rome.
Le cardinal Bertone a évoqué l’« ardent désir » que Chiara Lubich avait « de rencontrer le Seigneur ». « Un désir qui a marqué toute son existence, et qu’elle a vécu plus intensément encore ces derniers mois et ces derniers jours, alors que sont état s’aggravait, lui ôtant toute énergie physique, et qu’elle gravissait son calvaire pour retourner dans le sein du Père », a-t-il souligné.
« Maintenant tout est accompli, a affirmé le secrétaire d’Etat : le rêve de ses débuts est devenu vérité, son désir haletant est assouvi. Chiara rencontre Celui qu’elle a aimé sans voir et elle peut se dire, remplie de joie : ‘Oui, mon rédempteur est vivant!’ ».
« La vie de Chiara Lubich est un hymne à l’amour de Dieu, à Dieu qui est amour », a-t-il rappelé. « Il n’existe aucune autre voie pour connaître Dieu et pour donner du sens et de la valeur à l’existence humaine. Seul l’amour, l’amour de Dieu nous rend capables de ‘générer’ de l’amour, d’aimer au point même d’aimer nos ennemis. C’est en cela que réside la nouveauté chrétienne, en cela que réside tout l’Evangile ».
« Comment vivre cet Amour ? », s’est interrogé le cardinal.
Après la dernière Cène, Jésus prie « pour que tous deviennent une seule chose »; « c’est donc la prière du Christ qui, de tous temps, soutient ses amis dans leur cheminement », répond-t-il.
« C’est son esprit qui suscite dans l’Eglise des témoins de l’Evangile ; c’est encore lui, le Dieu vivant, qui nous guide à nos heures de tristesse et de doute, de difficulté et de souffrance. Ceux qui ont confiance en lui ne craignent rien, ni les peines de la traversée des mers en tempête, ni les obstacles et les adversités, quels qu’ils soient. Ceux qui bâtissent leur maison sur le Christ, la bâtisse sur le rocher de cet amour qui supporte tout, surmonte tout, triomphe de tout ».
La fondatrice du mouvement des Focolari, connue pour « son style emprunt de silence et d’humilité », n’a pas créé d’« institutions d’assistance et de promotion humaine », mais elle s’est évertuée toute sa vie « à allumer la flamme de l’amour de Dieu dans les cœurs ».
« Elle a motivé les personnes à devenir elles-mêmes amour, à vivre le charisme de l’unité et de la communion avec Dieu et avec autrui ; à répandre l’ ‘amour et l’unité’ en devenant elles-mêmes, chez elles, dans leur travail, ce brûlant ‘foyer’ d’amour qui, devenu contagieux, enflammera tout leur entourage ».
Cette mission, a souligné le cardinal Bertone, tout le monde peut la réaliser, car l’Evangile « est à la portée de chacun ».
Pour entrer dans l’Evangile, Chiara avait trouvé en Marie sa « très précieuse clef ». Et c’est d’ailleurs à la Vierge Marie qu’elle décida de confier toute son œuvre, en l’appelant ‘Œuvre de Marie’. « Elle restera sur terre sous les traits d’une autre Marie », affirmait-elle : tout l’Evangile, rien d’autre que l’Evangile et, justement parce qu’elle est Evangile, elle ne mourra point ».
Le cardinal Bertone a terminé son homélie en rendant grâce au Seigneur pour le témoignage que laisse derrière elle Chiara Lubich, pour « ses intuitions prophétiques qui ont précédé et préparé les grandes mutations de l’histoire et les événements extraordinaires qu’a vécu l’Eglise au XXème siècle ».
Dans son homélie, le cardinal a également loué la « courageuse ouverture œcuménique » du mouvement des Focolari, et ses efforts de « dialogue avec les religions ».
« Les apôtres du dialogue » : c’est ainsi que le pape Jean-Paul II avait d’ailleurs appelé les Focolari dans une lettre qu’il avait adressée à Chiara Lubich, à l’occasion du 60ème anniversaire de la naissance de leur mouvement. Le dialogue, avait-il écrit, qu’il soit à l’intérieur de l’Eglise catholique, œcuménique, interreligieux, ou avec les non-croyants, est la voie privilégiée pour promouvoir l’unité.
Cette grande œuvre de dialogue menée par Chiara Lubich a été marquée par la présence à ses funérailles de représentants de différentes Eglises et confessions, et celle de milliers de fidèles venus du monde entier.
Ainsi étaient présents le rev. Martin Robra, du Conseil œcuménique des Eglises ; le métropolite Gennadios Zervos, de l’Eglise orthodoxe ; l’évêque de l’Eglise luthérienne Christian Krause ; Christophe d’Aloisio, orthodoxe (Syndesmos) ; Werner Hubner, luthérien (Cvjm – Ymca, Monaco), Gerhard Pross, luthériens (Congrès des responsables de mouvements et communautés évangéliques d’Allemagne).
Ont en outre participé à la cérémonie Lisa Palmieri, la représentante en Italie et près le Saint-Siège de l’American Jewish Committee et vice-présidente du WCRP Europe ; l’Imam El Pasha de la Mosquée de Harlem (USA) ; le directeur du centre islamique culturel de Rome M. Redouane ; le président de la communauté islamique de Florence, l’Imam Elzir Ezzedine ; l’Imam de la Mosquée de Pérouse, Abel Qader.
Quant au monde bouddhiste, il était représenté par le président du Directoire de la Rissho Kosei Kai, Watanabe Yasutaka, chef de la délégation du Mouvement laïc japonais, et par le moine thaïlandais Phara-Maha Thongratana.
Enfin, parmi les représentants de mouvements et de communautés nouvelles, à signaler notamment la présence des fondateurs Andrea Riccardi (Communauté de Sant’Egidio), Ernesto Olivero (Sermig), P. Laurent Fabre (Chemin Neuf), et celle des présidents Julián Carrón, (Communion et Libération), Salvatore Martinez (Renouveau dans l’Esprit) et du Père Luis Fide Suarez Puerto (Monde Meilleur).
Roberta Sciamplicotti
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