ROME, Mardi 18 mars 2008 (ZENIT.org) – Les offrandes de la messe de la Cène du Seigneur présidée par Benoît XVI le Jeudi saint 2007 à Saint Jean du Latran, ont été destinées par le pape à un dispensaire qui soigne actuellement, en Somalie 4.000 personnes par mois, indique l’agence vaticane Fides.
Un an après le don fait par Benoît XVI, le dispensaire de Baidoa, au Sud de la Somalie, a augmenté sa capacité d’aider la population. La structure, gérée par la Caritas de la Somalie, fournit une assistance à 170 patients par jour ; en un mois il y a 4.000 personnes qui s’adressent au dispensaire pour recevoir les soins.
Selon les informations envoyées à l’Agence Fides par la Caritas somalienne, la structure sanitaire est un point de repère pour la population d’une vaste partie de la Somalie, un pays qui depuis 1991 est privé d’Etat central.
« Il est normal pour les personnes de parcourir jusqu’à 75 km pour recevoir une assistance » affirme les opérateurs de la Caritas somalienne. Selon Davide Bernocchi, Directeur de la Caritas Somalienne, le centre sanitaire de Baidoa montre qu’il est possible de travailler parmi les somaliens pour améliorer leur bien-être et satisfaire leurs besoins élémentaires avec des ressources limitées. Bernocchi ajoute: « nous sommes heureux que le Pape ait évoqué le peuple de la Somalie, c’est un signe d’amour et de solidarité pour l’une des plus petites et fragiles églises du monde, au service de quelques-unes des personnes les plus pauvres de la terre ».
Parmi les maladies les plus communes des patients qui ont recours aux soins du dispensaire, il y a les maladies de l’appareil respiratoire, comme les amygdalites, les bronchites, les rhinites, qui si elles ne sont pas correctement soignées, risquent de déboucher sur la pneumonie.
L’augmentation récente des cas de Kala-azar (le nom indien de la Leishmaniose viscérale) a contraint la Caritas à demander une augmentation des aides. La Leishmaniose est une maladie parasitaire qui se contracte à la suite de la piqûre des phlébotomes, plus communément connus comme ‘sandflies’. La maladie provoque la fièvre, des diarrhées, des toux et des symptômes liés à la compromission de nombreux organes, la diminution des globules rouges et blancs, et des plaques de sang, en plus de possibles hémorragies digestives. La Leishmaniose viscérale est une maladie commune en Somalie, et frappe surtout les enfants et les jeunes.
La structure de Baidoa de la Caritas Somalienne, grâce au support technique de la Caritas USA (Catholic Relief Services) et de l’ONG anglaise Merlin, est en mesure d’offrir un traitement spécialisé à un grand nombre de personnes ayant contracté le Kala-azar. Outre les soins, le dispensaire fournit aux patients de la nourriture car beaucoup proviennent de zones lointaines et les familles n’ont pas la possibilité de les visiter pour leur apporter des aliments. Grace Kyeyune, responsable du Bureau de l’UNICEF pour la Somalie méridionale et centrale, reconnaît que « la clinique de la Caritas est un modèle auquel nous demandons aux autres centres médicaux de s’inspirer. Leur organisation et leur efficacité est un exemple de ce que signifie travailler dans une zone de guerre avec des ressources insuffisantes ».
Le dispensaire de Baidoa n’est pas la seule présence de la Caritas en Somalie. D’autres articulations de la Caritas ont toujours été présentes dans le pays, même dans les moments les plus difficiles. Depuis le début de la guerre civile, Caritas Somalie n’a pas cessé de travailler dans le pays, directement ou à travers ses partenaires. Caritas Switzerland et Caritas Ireland (Trócaire) travaillent depuis 13 ans, respectivement à of Hargeisa, dans le Nord, et à Gedo, dans le Sud. L’organisation catholique travaille avec un esprit oecuménique et interreligieux coopérant avec des structures d’autres confessions chrétiennes et avec des organisations caritatives islamiques.
« Nous croyons que la coopération étroite entre organisations chrétiennes et islamiques est un message important pour le dialogue et la paix, en particulier dans le contexte somalien, marqué par l’hostilité entre les différentes composantes, mais aussi dans le plus large contexte international » conclut le responsable de Caritas Somalie.