ROME, Jeudi 13 mars 2008 (ZENIT.org) – L’Eglise en Espagne continuera sa lutte pour défendre la vie, dès sa conception jusqu’à sa mort naturelle, donc à se battre contre l’avortement et l’euthanasie.
C’est ce qu’a affirmé le primat d’Espagne, le cardinal Antonio Cañizares, au lendemain de la victoire des socialistes aux élections politiques dans le pays, dans un entretien accordé au journal italien le « Corriere della Sera ».
L’archevêque de Tolède, tout en félicitant le premier ministre José Luis Rodriguez Zapatero pour sa réélection à la tête du gouvernement espagnol, a réaffirmé la volonté de l’Eglise de poursuivre ses efforts de collaboration en faveur du bien commun, mais également sa détermination à lutter « contre un éventuel élargissement de la loi sur l’avortement et contre l’euthanasie ».
Selon le primat espagnol, « une révolution culturelle est en cours. Non seulement en Espagne, mais dans tout l’Occident. Comme l’a dénoncé Benoît XVI qui craint une dictature du relativisme ».
L’Espagne, relève-t-il, « constitue la pointe extrême de cette révolution, avec ses lois du genre, qui vont bien au-delà du féminisme traditionnel, cette sorte de lutte de classe entre l’homme et la femme. Le gouvernement espagnol a adopté des lois qui nient l’évidence de la nature et de la raison, qui confient à l’Etat la formation morale des jeunes, qui se proposent de fonder une nouvelle culture sur une fausse conception de la liberté ».
Devant cette situation, l’Eglise « n’a rien à se reprocher ». « Renoncer à défendre la vie, dès sa conception jusqu’à sa mort naturelle, serait faire acte de trahison. Nous ne sommes pas contre la démocratie, mais en sa faveur; et ceux qui nient le droit à la vie sont contre la démocratie ; ils conduisent la société au désastre », affirme le cardinal Cañizares.
« Nous défendrons les valeurs qui sont en péril », ajoute-t-il.
L’archevêque de Tolède rappelle que la cour constitutionnelle a reconnu les droits du nouveau-né. Il estime donc nécessaire « avant tout de demander la pleine application des lois en vigueur », convaincu que « beaucoup des quelque cent mille avortements enregistrés en Espagne chaque année pourraient être évités ».
« Je connais la bataille de Giuliano Ferrara pour le moratoire, et j’y adhère. Je compte me battre pour l’abolition de l’avortement qui est le pire des actes dégradants que l’histoire de l’humanité ait jamais connu », souligne-t-il.
Pour le primat de l’Eglise espagnole, l’avenir de la société « se joue dans une grande bataille culturelle qu’aucun catholique, quelles que soient ses positions politiques, ne saurait déserter ».
Chacun doit donc « donner du sien. Et l’Eglise doit évangéliser l’Espagne. Nous ne voulons pas être des facteurs de division, mais des facteurs de progrès authentique ; pas du progrès qui enferme la raison entre les murs de l’unique science ».
Comme le veut la tradition après des élections en Espagne, le président de la conférence espagnole (CEE), le cardinal Antonio María Rouco, et le secrétaire général, Mgr Juan Antonio Martínez Camino, ont adressé lundi dernier un message de félicitation au secrétaire général du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE).
Au nom de tous les membres de la CEE, le président et le secrétaire de l’épiscopat félicitent le candidat pour les résultats électoraux et les assurent de leurs prières afin que « le Seigneur leur accorde sa lumière et sa force dans l’accomplissement des hautes responsabilités que lui confie le peuple espagnol, au service de la paix, de la justice, de la liberté et du bien commun de tous les citoyens ».