ROME, Lundi 21 janvier 2008 (ZENIT.org) – Comme c’est la tradition chaque année en la fête de sainte Agnès, vierge et martyre, le 21 janvier, le pape Benoît XVI a béni deux agneaux dont la laine servira à tisser les pallium que le pape remet le 29 juin aux archevêques métropolites nommés dans l’année, en signe de leur communion avec le Successeur de Pierre. Mais aussi en signe de la sollicitude pastorale du bon pasteur qui porte la brebis sur ses épaules.
La cérémonie a eu lieu en la chapelle Urbain VIII du palais apostolique. Traditionnellement, ces deux agneaux sont élevés par les religieuses de San Lorenzo in Panisperna et ils sont présentés au pape par les Chanoines réguliers du Latran qui desservent la basilique Sainte-Agnès-hors-les-Murs.
Symbole de la brebis perdue, recherchée, sauvée et placée par le Bon Pasteur sur ses épaules, l’agneau est aussi celui du Christ crucifié, selon le titre donné au Christ par saint Jean Baptiste, comme le rappelait l’Evangile de ce dimanche.
Leur laine sera utilisée par les Bénédictines du monastère romain de Sainte-Cécile pour tisser les palliums de 5 centimètres de large, qui seront ornés de 6 petites croix de soie noire, symbole des plaies du Christ, et de broches d’or gemmé, autrefois utilisées pour fermer le pallium sur le cœur, le dos et l’épaule droite.
Benoît XVI attache une importance particulière au symbole du pallium : il a remis à l’honneur cette force symbolique en choisissant pour lui-même le long pallium des mosaïques des premiers siècles. Il a même voulu qu’il apparaisse sur son blason.
Anciennement, le mot « pallium » désignait un manteau de laine exclusivement attribué au souverain pontife, puis il devint un signe liturgique d’honneur, symbole d’un lien de communion particulier avec le successeur de Pierre pour les évêques à la tête de juridictions métropolitaines.
Une fois terminés, les palliums sont placés dans une urne de bronze, don de Benoît XVI, placée dans une niche, sous l’autel de la « confession de Pierre », au plus près de la tombe de l’apôtre, jusqu’au 29 juin, en la solennité des saints Pierre et Paul, saints patrons de l’Eglise de Rome.
Le récit le plus ancien de la remise du pallium par le pape à un évêque est le récit de la remise du pallium à Saint Césaire d’Arles par le pape Symmaque, il y a plus de 1500 ans.
Adolescente et vierge romaine, Agnès a été martyrisée au temps de la persécution de l’empereur Dèce, au IIIe siècle : une persécution si violente que de nombreux baptisés reniaient leur foi devant la menace de mort.
Le martyre de sainte Agnès a été rapporté par saint Damase, par saint Ambroise et par Prudence. Elle périt à l’aube du IVe s., en 303 à l’âge de treize ans. Jacques de Voragine rapporte son histoire, dans sa « Légende dorée ».
La jeune martyre est souvent représentée par un agneau ou accompagnée d’un agneau blanc, en main la palme du martyre. Elle est une des saintes protectrices des jeunes et on l’invoque pour obtenir la vertu de chasteté.
A Rome, Agnès est spécialement honorée, en la basilique Sainte-Agnès-hors-les-Murs, qui abrite sa tombe, et a été construite au-dessus des catacombes du même nom.
A côté de l’église médiévale – une des « sept églises » du pèlerinage de saint Philippe Néri -, on peut encore voir les ruines de l’imposante basilique construite par Constantin.
L’église romaine de Sainte-Agnès-in-Agone, place Navone, et spécialement dédiée par le diocèse de Rome aux rencontres de jeunes, a été reconstruite sous la direction de Borromini. Elle se dresse à l’emplacement de l’ancien cirque de Domitien, sous une voûte duquel le corps de la jeune martyre avait été exposé.
Anita S. Bourdin