Il faut « rétablir la paix avec la paix et non avec la guerre », disait S. Augustin

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Catéchèse de Benoît XVI

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ROME, Mercredi 16 janvier 2008 (ZENIT.org) – Il faut « rétablir ou conserver la paix avec la paix et non avec la guerre », disait saint Augustin, qui a passé les dernières années de sa vie dans la prière – se préparant à la rencontre avec Dieu –  et une intense activité intellectuelle : c’est ce qu’a souligné Benoît XVI dans sa catéchèse du mercredi.

La semaine passée, le pape avait résumé la vie de celui qu’il appelle « le grand évêque d’Hippone saint Augustin » (cf. Zenit du 9 janvier 2008).

Benoît XVI raconte comment Augustin renonça à la charge pastorale de son diocèse et assura sa succession, et annonça sa retraite studieuse. L’insistance du pape est significative : on ne peut pas ne pas songer à la retraite que le cardinal Ratzinger avait lui-même naguère envisagée.

Il disait, en français à l’audience : « Quatre ans avant sa mort, il voulut nommer son successeur. Le 26 septembre 426, il rassembla le peuple dans la Basilique de la Paix, à Hippone, pour présenter aux fidèles celui qu’il avait choisi pour remplir cette tâche : le prêtre Héraclius. L’assemblée applaudit et approuve en répétant vingt-trois fois ‘Dieu soit remercié ! loué soit le Christ !’ Augustin déclare alors vouloir consacrer le reste de sa vie à l’étude de l’Écriture Sainte ».

Le pape évoquait ensuite « l’activité intellectuelle extraordinaire », mais pas seulement : Augustin ne se retira pas du monde. Le pape citait  notamment « un débat public contre les hérétiques », son intervention  « pour promouvoir la paix dans les provinces africaines contre les tribus barbares du sud ».

A propos de la paix, Augustin eut ces paroles fortes : « Il écrivit, racontait le pape, au comte Darius, venu en Afrique pour résoudre le différend entre le comte Boniface et la cour impériale, dont profitaient les tribus des Maures pour effectuer leurs incursions. ‘Le plus grand titre de gloire – affirmait-il dans sa lettre – est précisément de tuer la guerre grâce à la parole, au lieu de tuer les hommes par l’épée, et de rétablir ou de conserver la paix avec la paix et non avec la guerre. Bien sûr, ceux qui combattent, s’ils sont bons, cherchent eux aussi sans aucun doute la paix, mais au prix du sang versé. Toi, au contraire, tu as été envoyé précisément pour empêcher que l’on cherche à verser le sang de quiconque’ (Ep 229, 2) ».

Il précisait : « Malheureusement, l’espérance d’une pacification de ce territoire d’Afrique s’évanouit : en mai 429, les Vandales envahissent l’Afrique et assiégèrent Hippone. Vieux et fatigué, Augustin reste sur la brèche pour réconforter le peuple, méditant les desseins mystérieux de la Providence. Il parle de ‘la vieillesse du monde’, soulignant cependant que le Christ est perpétuellement jeune. Le chrétien ne doit donc pas être abattu, mais se dépenser pour aider ses frères dans le besoin ».

Benoît XVI soulignait que « Possidius, son disciple, livre son témoignage sur les derniers jours du saint Vieillard » : « Ce dernier profite du temps enfin libre pour se consacrer plus intensément à la prière, dans la solitude, comme le moine qu’il aspirait être ».

Benoît XVI a souligné combien, mort il y a tant de siècles, saint Augustin reste vivant pour notre époque : « Il meurt le 28 août 430, remettant sa vie entre les mains de Dieu. Aujourd’hui encore, la vie et l’œuvre de saint Augustin sont un réconfort et une lumière pour notre route ».

Le pape expliquait en effet comment Augustin est pour lui comme un « ami » : « Lorsque je lis les écrits de saint Augustin, je n’ai pas l’impression qu’il s’agit d’un homme mort il y a plus ou moins 1600 ans, mais je le perçois comme un homme d’aujourd’hui : un ami, un contemporain qui me parle, qui nous parle avec sa foi fraîche et actuelle. Chez saint Augustin qui nous parle, qui me parle dans ses écrits, nous voyons l’actualité permanente de sa foi ; de la foi qui vient du Christ, Verbe éternel incarné, Fils de Dieu et Fils de l’homme. Et nous pouvons voir que cette foi n’est pas d’hier, même si elle a été prêchée hier ; elle est toujours d’aujourd’hui, car le Christ est réellement hier, aujourd’hui et à jamais. Il est le chemin, la Vérité et la Vie. Ainsi, saint Augustin nous encourage à nous confier à ce Christ toujours vivant et à trouver de cette manière le chemin de la vie ».

Aux francophones, le pape recommandait: «  Que l’exemple de saint Augustin vous aide à tenir bon dans les épreuves et à rester fermes dans la foi tout au long de votre vie ».

Anita S. Bourdin

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ZENIT Staff

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